Si l’ouverture du carnassier est un moment attendu, il est aussi un moment craint par le pêcheur aguerri, qui sait d’expérience qu’il peut très facilement passer à côté de son ouverture par un mauvais choix stratégique.
Une crainte renforcée par la pression de pêche croissante par les pêcheurs aux leurres…
Parce que si la pêche aux leurres a fini par l’emporter sur les autres approches, c’est en raison de son efficacité, et que cette efficacité provient elle-même d’une vitesse d’exécution remarquable. Le temps que le pêcheur au vif installe ses trois lignes sur un ou deux postes, le pêcheur aux leurres a eu le temps de passer dix fois pour faire mordre les poissons qui s’y trouvaient actifs. La vie la p… la p’tite coquine.
Mais dans le même temps, cette vélocité est aussi son ennemi, et le leurriste parvient très bien à se perdre dans sa propre boîte de leurres, pêche trop vite, passe à côté de l’essentiel. Car déjà, qu’allez-vous pêcher à l’ouverture ?
Je ne vous fais pas la morale, mais on peut selon moi d’ores et déjà évacuer le black-bass et le sandre, en pleine reproduction. Je ne vois pas quelle gloire il y a à capturer un poisson rendu turbo-agressif par ses hormones, ni ce qu’il y a de valorisant à sacager une ponte… Restent la perche et le brochet, qui ont fini de se reproduire, mais les perches à cette époque de l’année ne se sont pas regroupées. Aussi, autant se dire : par chance en pêchant le brochet je prendrais peut-être une grosse perche, mais je m’en occuperai spécifiquement plus tard. Je pense, en effet, qu’il faut prendre l’expression « ouverture du brochet » au sérieux et au pied de la lettre.
Comme dans les magazines
Nous partons donc pêcher le brochet. L’immense atout de l’ouverture, c’est que les brochets s’y comportent « naturellement », mais je devrais plutôt dire : « comme dans les magazines ». Ils sont sur les pentes enherbées, dans les bois morts, etc., et ils se nourrissent sans crainte. Mais attention : cette situation selon les milieux va durer de quelques heures à quelques jours.
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