Laurent Sentenac, un passionné aux multiples casquettes

Ce qui frappe tout de suite chez Laurent, c’est l’impression de sérénité, de force tranquille qu’il dégage. Le bonhomme est solide. Ancien rugbyman, il ne s’échappe pas devant ses engagements, mêmes nombreux. Il est aussi un fervent défenseur du no-kill et des cours d’eau en général. On ne peut que saluer ici le dynamisme de l’Aappma de Tarascon qui, un peu contre vents et marées il faut le dire, se bat pour l’Ariège et tente de préserver la truite fario. En effet, celle-ci voit sa population diminuer malheureusement et ce, à cause d’une maladie, la PKD, qui tue une majorité des juvéniles.

Projet no-kill

Il y a donc déjà deux parcours no-kill sur les lots gérés par l’association du Tarasconnais, un sur le cours principal de l’Ariège, et l’autre sur le bas du Vicdessos, son principal affluent sur la haute vallée. Le projet étant de mettre en no-kill la quinzaine de kilomètres de linéaire de cette rivière gérée par l’Aappma ! Cela ne se fera pas facilement, mais Laurent et ses amis ne comptent pas baisser les bras devant les difficultés ! Il y a aussi un parcours loisir qui a été créé sur la société et où sont introduites régulièrement des arcs-en-ciel destinées à être prélevées par ceux qui veulent encore garder du poisson… Laurent s’occupe aussi d’une école de pêche formant des jeunes au montage de mouche et à la pêche au fouet sur un petit plan d’eau appartenant à la pisciculture d’Aston. J’aurai l’occasion de vous présenter cela dans un prochain numéro, car ce genre d’initiative est l’avenir de notre passion. Au niveau pêche, Laurent est très complet et évolue en première division, rivière comme réservoir. Interview d’un pêcheur passionné et sacrément engagé pour le développement de notre sport.

COMMENT, OÙ ET À QUEL ÂGE AVEZ-VOUS COMMENCÉ LA PÊCHE À LA MOUCHE ? Laurent Sentenac : Vers l’âge de 16 ans, j’ai commencé la pêche à la mouche sur l’Ariège. À l’époque, j’ai eu la chance de rencontrer mes deux mentors qui ont malheureusement disparu aujourd’hui, Jean-Paul Villanou et Jean-Pierre Carol. Ce sont eux qui m’ont mis le pied à l’étrier et qui m’ont donné la passion de la pêche à la mouche.

QUAND ET POURQUOI AVEZ-VOUS COMMENCÉ LA COMPÉTITION ?
L. S. : En 2013-2014, j’ai commencé la compétition. Une nouvelle fois, je le dois à deux hommes qui ont aussi marqué ma vie de compétiteur. Il s’agit de François Alguacil et de son regretté frère, Lucien. Ils m’ont fait découvrir la pêche de compétition en Espagne, sur le Ter. C’est là que j’ai commencé à pêcher en nymphe au fil. La compétition m’a permis d’évoluer dans ma pêche car, pour avoir des résultats, il faut être rigoureux dans sa préparation, réfléchir sur ses stratégies et sur la manière d’aborder une rivière ou un réservoir. C’est ainsi que j’ai beaucoup progressé dans les différentes techniques de pêche à la mouche.

QUELS SONT VOTRE PALMARÈS ET VOTRE ÉVOLUTION EN COMPÉTITION ?
L. S. : Motivé par l’esprit de compétition, j’ai accédé assez rapidement à la 1re division rivière (en trois ans). En réservoir, j’ai également très vite progressé grâce aux enseignements de mon ami Stéphane Poirot qui a eu une grande influence sur ma pêche dans cette discipline. J’ai obtenu un titre de champion de France réservoir en 2e division. Aujourd’hui je suis en 1re division dans les deux disciplines

QUEL EST VOTRE SURNOM EN ÉQUIPE DE FRANCE ET POURQUOI ?
L. S. : Je n’ai pas de surnom particulier en équipe de France. Souvent, on m’appelle « Lolo », comme c’était le cas lorsque je jouais au rugby.

QUEL EST VOTRE MEILLEUR ET PIRE SOUVENIR EN COMPÉTITION ?
L. S. : Il est difficile de sélectionner un « meilleur souvenir de compétition » particulier, peut-être lorsque j’ai fait ma première manche en D1 rivière sur le Lot… J’avais alors remporté mon secteur du samedi matin devant les grands champions que sont J.-B. Angely et Greg Juglaret. De pire souvenir, je n’en ai pas vraiment. En revanche, la compétition peut vous remettre rapidement les idées en place si vous ne vous remettez pas continuellement en question ! Il faut rester humble et travailler toujours davantage pour progresser.

QUEL EST VOTRE MEILLEUR ET PIRE SOUVENIR DE PÊCHE HORS COMPÉTITION ?
L. S. : Mon meilleur souvenir, sans nul doute, est marqué par un coup du soir mémorable en sèche sur l’Ariège à Tarascon où j’ai attrapé une truite fario de 67 cm. Je ne peux pas parler de pire souvenir à la pêche. On perd toujours de beaux poissons ou alors on brise des cannes. Mais ce qui me chagrine le plus, quand je me rends sur certains secteurs de pêche, c’est de ne plus avoir à mes côtés des amis trop tôt disparus.

QUELLE EST VOTRE TECHNIQUE DE PÊCHE PRÉFÉRÉE ET POURQUOI ?
L. S. : Ma technique de pêche préférée est sans conteste la pêche en sèche que je pratique depuis mes tout débuts de pêcheur à la mouche. C’est avant tout une pêche d’observation et très technique car il faut savoir se placer correctement et maîtriser tous les types de lancer. Et quel bonheur de voir une truite ou un ombre qui prend l’imitation que vous avez réalisée quelques heures plus tôt ! Une autre pêche que j’affectionne particulièrement et que j’avais un peu abandonnée, mais que je redécouvre avec grand plaisir, c’est la pêche en noyée. C’est également une pêche technique où il faut savoir bien aborder tous les postes.

QUEL EST VOTRE COIN DE PÊCHE PRÉFÉRÉ EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER ?
L. S. : J’ai plusieurs coins préférés car j’ai la chance d’habiter à côté de l’Ariège, du Saurat, de la Courbière, de l’Aston et du Vicdessos. Mais ma rivière préférée reste l’Arac dans le Couserans. J’ai peu voyagé à l’étranger et je n’ai pas eu le loisir de pêcher des rivières très célèbres. Il faut dire qu’en France, nous sommes tout de même très bien lotis ! En revanche, j’ai eu la chance de pêcher des lacs anglais en barque dérivante à Eyebrook et Rutland. Ce furent des moments magiques et inoubliables.

QUEL VOYAGE(S) RÊVEZ-VOUS DE FAIRE OU QUEL(S) POISSON(S) RÊVEZ-VOUS DE PÊCHER ?
L. S. : Pour l’étranger, je vais rester peut-être un peu classique. J’aimerais découvrir les truites en Irlande, dans les pays scandinaves ou encore dans les Balkans. Si j’en avais la possibilité un jour, je souhaiterais pêcher dans le Montana aux États-Unis.

QUE PEUT-ON VOUS SOUHAITER POUR LA SUITE ?
L. S. : Personnellement, j’aimerais continuer à pêcher encore très longtemps dans des rivières en bon état, mais malheureusement c’est de moins en moins le cas. Que le club mouche de l’Ariège, dont je suis le président, poursuive ses missions et que l’on puisse en particulier accueillir de plus en plus de jeunes pour les former et leur apprendre la pêche à la mouche mais aussi le respect des milieux aquatiques. C’est une mission que je me donne dans l’avenir. C’est aussi l’objectif que nous développons, avec l’école de pêche de l’Aappma du Tarasconnais, et nous travaillons d’ailleurs dans ce sens avec nos animateurs. En ce qui concerne l’équipe de France « Jeune », c’est de réussir à fidéliser, à former et faire progresser les jeunes compétiteurs qui vont représenter notre pays et nos valeurs afin, bien sûr, de remporter des médailles en équipe et en individuel. C’est aussi de les préparer à devenir des cadres des futures équipes « Monde » et « Europe ».

Les membres de l'équipe de France dans Pêche Mouche :
Grégoire Juglaret
Lionel Fournier
Laurent Sentenac
Pierre Kuntz
Sébastien Vidal
Jean-Benoît Angely