La truite arc-en-ciel est un paradoxe. En France, personne ne dit l’aimer, mais beaucoup de pêcheurs aux leurres, à la mouche ou au toc la recherchent quand elle est introduite dans un lac ou une rivière. Un peu comme une femme de petite vertu, dont on se moque en public, mais qu’on a plaisir à retrouver le moment venu. Un plaisir honteux !
Malgré sa mauvaise réputation et le désamour affiché par nombre de pêcheurs, la truite arc-en-ciel est paradoxalement massivement utilisée par les gestionnaires, qu’ils soient publics ou privés. Elle fait par exemple la joie de nombreux pêcheurs occasionnels dans une multitude de « pêcheries », ces plans d’eau régulièrement empoissonnés en truites portions, où elle n’est jamais très difficile à capturer, même avec une technique assez rudimentaire. Elle joue le même rôle à l’occasion de « l’ouverture », lorsqu’elle est introduite dans bon nombre de plans d’eau et secteurs de rivière. Elle est alors un symbole de la pêche « populaire » : pas difficile à prendre, donc accessible au plus grand nombre et capable de rassembler pas mal de pêcheurs dans un espace-temps donné. C’est sans doute de là que lui vient sa mauvaise…
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