Tout d’abord, au moment d’attaquer cette nouvelle saison en première catégorie, il convient de bien savoir où l’on met ses bottes. Sur le plan départemental, notamment. En s’acquittant d’une carte de pêche interdépartementale, c’est-à-dire la carte annuelle (actuellement au prix de 110 €), on adhère dans un même temps à trois groupements réciprocitaires (Ehgo, CHI, Urne) qui regroupent 91 départements. En d’autres termes, cela permet de pratiquer dans presque tous les départements sans payer un droit supplémentaire.
Des exceptions
Seules six fédérations (Hautes-Alpes, Ardèche, Jura, Lozère, Savoie et Haute-Savoie) n’ont pas fait le choix d’intégrer ces groupements : on dit alors qu’elles ne sont pas réciprocitaires. Pour pêcher dans leurs eaux, il faudra donc régler une redevance supplémentaire. S’agissant des associations, à l’intérieur des départements, le principe est identique. Certaines AAPPMA ont fait le même choix de ne pas être réciprocitaires. Pour pêcher sur des cours d’eau ou plans d’eau gérés par ces dernières, il faut, là également, s’acquitter d’un montant supplémentaire. Attention donc : une fédération peut être réciprocitaire mais certaines de ses AAPPMA, situées dans ce même département donc, peuvent elles ne pas l’être ! Ces informations locales sont néanmoins faciles à recueillir auprès des fédérations départementales (voir leur site Internet ou la brochure fédérale).
L'heure, c'est l'heure
Concernant les créneaux d’ouverture dans une même journée, rien n’a changé. L’article R436-13 du Code de l’environnement permet de débuter son activité au plus tôt trente minutes avant l’heure de lever du soleil. On peut alors arpenter les berges un peu au-delà de la nuit tombée, une demi-heure après pour être exact. Petite précision, moins juridique que pratique : les heures de lever et de coucher du soleil ne sont pas les mêmes partout en France puisqu’elles dépendent de la longitude (il y a 30 minutes d’écart, entre Nice et Brest, par exemple). Là aussi, se rapprocher de la fédération concernée. On trouve aussi facilement les horaires légaux sur leur site Internet ou renseignés sur leurs brochures.
Les techniques
S’agissant des modes et techniques de pêche autorisés, la première catégorie présente des différences notables avec la seconde. Il n’est pas possible, aux termes de l’article R436-23 du Code de l’environnement, de pêcher en première catégorie, dans des eaux domaniales, avec plus de deux lignes simultanément voire d’une seule ligne dans des eaux non domaniales. Dans tous les cas, ces lignes ne doivent pas comporter plus de deux hameçons ou plus de trois mouches artificielles. Quoi qu’il arrive, la loi fait obligation au pêcheur de rester à proximité des cannes utilisées simultanément. L’article R436-34 interdit lui l’usage, en tant qu’appât ou amorce, d’œufs de poissons sous toutes les formes : naturels, frais, issus de conserves, mélangés à une composition d’appâts et même artificiels. L’emploi d’imitations d’œufs, pratique courante en réservoir, est donc à bannir en rivière. On rappellera enfin que le même texte proscrit le recours aux asticots, ainsi d’ailleurs qu’à toutes les larves de diptères en tant qu’appât ou amorce. Néanmoins, un préfet peut autoriser dans certains cours d’eau ou plans d’eau de première catégorie l’usage de l’asticot en tant qu’appât mais en interdisant absolument tout amorçage.
Tailles légales
Les tailles légales de capture des poissons peuvent être fixées à deux niveaux. Au niveau national d’abord, c’est l’article R436-18 du Code de l’environnement. En première catégorie, la maille de la truite est fixée à 23 cm (ce qui ne concerne donc pas la truite de mer, l’omble de fontaine et l’omble chevalier). Celle de l’ombre commun est portée à 30 cm. Mais au niveau départemental, le préfet peut partiellement modifier ces limitations (art. R436-19). La maille de l’ombre commun peut ainsi être portée jusqu’à 35 cm uniquement. Pour la truite, elle peut être ramenée, sur demande de la fédération, à 18 ou 20 cm ou à l’inverse, être élevée jusqu’à 25 ou bien 30 cm.
Fenêtres et quotas
Depuis quelques saisons maintenant, certaines de ces fédérations, toujours sous contrôle préfectoral, ont fait le choix de mettre en place des fenêtres de capture. Pour pouvoir être conservés, les poissons ne doivent être ni trop petits ni trop grands. C’est le cas par exemple dans le Rhône (69) où l’on ne peut conserver que les truites fario atteignant une taille comprise entre 20 et 25 cm. Comme pour les tailles légales de capture, le nombre de prises que l’on peut conserver est fixé par une loi nationale si le préfet ne prend pas un arrêté modifiant ce quota journalier. L’article R436-21 du Code de l’environnement permet ainsi de garder jusqu’à 10 salmonidés (sauf saumon et truite de mer) par pêcheur et par jour.
Le cas du brochet
En première catégorie toujours, seuls deux brochets pourront être prélevés. Le préfet peut néanmoins, dans certains cours d’eau et plans d’eau dûment référencés, abaisser ce nombre. Là aussi, tous ces éléments sont en général bien indiqués sur les sites et les brochures des fédérations.