Autour d’Argelès-Gazost

C’est un de ces endroits dont on rêve lorsqu’on est pêcheur de truites… Une vallée montagnarde encore préservée où coulent des rivières à la fois belles, intéressantes à pêcher et très bien peuplées de truites sauvages. Au cœur des Hautes-Pyrénées, Argelès-Gazost est nichée dans une ancienne auge glaciaire large et accueillante dans laquelle le Gave de Pau reçoit deux de ses principaux affluents, les gaves de Cauterets et d’Arrens.

Côté amont

À tout seigneur tout honneur, le Gave de Pau –«le gave» dit-on ici– est sans aucun doute possible l’une des plus belles rivières des Pyrénées. En amont de Pierrefitte-Nestalas, venant de Luz-Saint-Sauveur, il ne bénéficie pas encore de ses deux principaux affluents et présente des dimensions modestes, avec une quinzaine de mètres de large. Il n’en est pas moins intéressant pour toutes les techniques. Bien en eau jusqu’au pont de la Reine, les variations de débit dues aux centrales hydroélectriques y sont néanmoins fréquentes. Les truites sont très abondantes dans ces secteurs, un peu plus petites qu’en aval, 20 à 28 cm en moyenne, mais avec quelques beaux poissons tout de même. Le gave passe en débit réduit après le pont de la Reine, car court-circuité par une centrale hydroélectrique, ce qui peut se révéler intéressant lorsque le niveau est trop fort ailleurs.

De longs courants

Continuant son chemin vers Argelès-Gazost, large alors de 30 à 40 m, le gave s’étire en de longs et puissants courants régulièrement creusés de pools profonds appréciés des pêcheurs de truite aux leurres qui aiment les rivières de grand gabarit. Une canne assez longue est utile pour prospecter correctement ces courants souvent puissants et profonds avec des minnows coulants denses, indispensables en début de saison. Après la fonte des neiges, des modèles plus légers ou suspending sont plus prenants. Quelques leurres souples sont aussi incomparables pour pêcher à gratter sans oublier la cuiller tournante lourde. La pêche au vairon manié est également efficace en début de saison, tout comme la mouche dont on peut mettre en œuvre ici toutes les variantes. La sèche bien sûr, dès l’ouverture puis après la fonte et jusqu’à la fermeture. On peut aussi prospecter les bordures et les radiers des courants en nymphe au fil. La mouche noyée, peu pratiquée, est pourtant intéressante en début de saison pour ratisser les courants moyens et les radiers profonds tant que les niveaux ne sont pas trop forts. Enfin, ce beau secteur est un terrain de jeu idéal pour pêcher au toc, notamment en dérive naturelle, pour qui aime s’attaquer aux grandes rivières.

Belles truites

Le gave abrite ici une belle population de truites de 23 à 35 cm, avec des poissons de plus de 40 cm régulièrement, parfois plus de 60, aux magnifiques robes très ponctuées typiques. Attention toutefois aux coups de vannes, ces variations de niveau parfois importantes provoquées par les centrales hydroélectriques turbinant les eaux des retenues d’altitude. En aval de Lourdes enfin, un quart d’heure après Argelès-Gazost, la rivière s’engage dans le secteur dit du Bois de Lourdes, magnifique, encaissé mais pas toujours facile d’accès. Y alternent puissants courants et zones profondes, à pêcher plutôt quand les eaux sont basses.

Cauterets et Arrens

Le Gave de Cauterets rejoint celui de Pau au niveau de Pierrefitte-Nestalas. Large 7 à 10 m, il présente le profil d’un gros torrent riche en blocs et est très bien peuplé en truites de taille moyenne (18 à 25 cm). Le gave d’Arrens qui se jette lui dans le Gave de Pau à Argelès-Gazost, est d’un profil identique. Les deux sont pêchables au toc toute la saison, aux leurres et à la mouche par niveau moyen ou bas. Ils sont en débit réservé dans leur partie aval, et donc souvent en ordre lorsque le gave, lui, est trop fort.

Mais leur intérêt va bien au-delà, tant ils peuvent offrir une pêche intéressante toute la saison, dans des parcours et des cadres magnifiques, sans oublier la beauté de leurs truites. Nous aurions tort de ne pas citer également le Nees, un petit affluent du Gave de Pau avec lequel il conflue juste en amont de Lourdes. Facilement accessible car longé par une route sur la majorité de son cours, c’est un cours d’eau intéressant pour le toc ainsi que pour le leurre dans la seconde moitié de la saison.

Les lacs d'altitude

Le secteur d’Argelès-Gazost offre bien sûr d’autres possibilités. L’amont des vallées d’Arrens, de Cauterets et de Gavarnie recèle de magnifiques parcours de montagne, intéressants pour le toc, pour la mouche (nymphe au fil toute l’année, sèche à la belle saison) et le leurre léger. Sans oublier un patrimoine exceptionnel avec plus d’une centaine de lacs de montagne. Grands, petits, proches, éloignés, tous sont intéressants à pêcher dans des décors sublimes. Parmi eux, deux, proches d’Argelès sont faciles d’accès. Le lac d’Isaby, accessible via le Hautacam, est entouré d’herbe et abrite de belles truites. Le Tech est un lac de barrage bien peuplé, en amont de la vallée d’Arrens, et accessible en voiture.