Alberto et son père, responsables des parcours de pêche dont ils ont l’exclusivité sur plusieurs rivières, sont des gens charmants et très accueillants. Les populations de salmonidés sont ici excellentes et soutenues par la capture de truites matures que l’on fait pondre artificiellement. Les alevins sont ensuite réintroduits dans leur rivière d’origine. Alberto et son père appliquent une politique de pêche stricte ! Le nombre de pêcheurs est limité par jour et par rivière pour que les poissons ne soient pas stressés et qu’ils s’alimentent naturellement. Cela permet aussi de réduire le piétinement des fonds et préserve ainsi la faune benthique…
Chalk Stream
Comme nous sommes arrivés en milieu de journée, Alberto nous propose de pêcher la Sorgiva. C’est un « chalk stream » qui serpente entre St. Johann et Ferlach, un petit bijou de rivière. Même si l’eau est moins claire que d’habitude à cause des fortes pluies de la veille, nous distinguons parfaitement les truites et saumons de fontaine qui patrouillent çà et là, à la recherche de quelques proies. Juste à l’aval d’un contre-courant formé par une grosse roche, je pique une belle fario en nymphe qui se bagarre comme un diable ! Un superbe poisson doré avec de gros points noirs. Plus en amont, nous prospectons une bordure de branches noyées à l’aide de nymphes type « pheasant tail » et prenons coup sur coup de jolis saumons de fontaine plutôt agressifs. En toute fin de journée, quelques éclosions feront monter de beaux poissons en surface, surtout des farios et des truites arc-enciel qui feront les frais de nos petites oreilles de lièvre et parachutes. Un régal pour cette première demi-journée !
La Möll et ses gobages
Après une bonne nuit de sommeil et un copieux petit-déjeuner, Alberto nous conduit sur une rivière splendide et très riche : la Möll. Nous allons pêcher cette superbe rivière au niveau de la confluence avec le torrent Auenbach. La Möll est un « tail water » sortant d’un barrage qui dévie aussi une grande partie de ses eaux dans la Drau. L’avantage, c’est que l’eau de cette rivière est toujours limpide, avec un débit stable de 4,5 m3 par seconde. Mais c’est surtout sa température quasiment constante qui favorise largement un grand nombre d’éclosions et donc une pêche en sèche toujours intense. La profondeur n’est pas excessive (environ 1 m) et les radiers alternent avec les courants plus soutenus. Nous prenons place avec Jean-Didier et Alberto dans un courant assez régulier où les ombres et les truites montent rapidement en surface. Je noue un petit parachute noir et, au premier passage, ma mouche est engloutie par une belle truite arc-en-ciel bien décidée à ne pas entrer dans l’épuisette. Alberto pique en même temps un bel ombre et Jean-Didier prend une jolie truite. Nous sommes bouche bée devant tant de réussite. Décidément, cette rivière foisonne de poissons de belle taille que nous prendrons surtout en sèche avec beaucoup de plaisir. Les rares fois où les gobages ont baissé en intensité, nous avons continué à prendre de beaux poissons en sèchenymphe ou en nymphe à vue sur les secteurs les plus lents. Concernant les ombres, je prendrais les plus gros spécimens (un poisson de 47 cm notamment) avec une petite BM6, imitation de chironome sur hameçon de 18 avec corps en quill de paon ébarbé et un léger toupet de CDC naturel. Si les poissons sont ici très nombreux, vous devrez utiliser de longs bas de ligne et des pointes fines pour réussir. Les 10, 11 et 12 centièmes sont bien souvent de rigueur. Attention, de très grosses truites hantent cette rivière, soyez donc très détendu au ferrage et réglez bien votre frein…
La puissante Drau
En prenant notre excellent repas du soir, Alberto nous explique qu’il compte nous faire découvrir la Drau. Cette rivière ressemble à un grand cours d’eau de moyenne vallée, avec de forts courants, des berges plutôt abruptes et de gros cailloux suivis de radiers. Les niveaux et la qualité des eaux changent beaucoup au cours de l’année. Si en été, avec la fonte des neiges et les pluies, les niveaux sont très élevés, les meilleures saisons pour la pêche restent l’automne et le début du printemps en mars-avril-mai. Mais selon notre hôte, cette rivière est hantée par de très gros ombres et la plupart de ses clients se consacrent à leur recherche en nymphe au fil. Les spécimens de plus de 50 cm ne sont pas rares et la taille moyenne est de 40 cm. Le cheptel piscicole est complété par de magnifiques truites farios et arcen-ciel et de gros huchons de plus 20 kg qu’il vaut mieux rechercher au cœur de l’hiver.
Le lendemain matin nous sommes à pied d’œuvre sur les berges de la Drau, l’eau est assez haute et légèrement piquée, cette rivière est impressionnante de puissance. Je peigne consciencieusement les bordures avec une longue canne quand soudain Jean-Didier m’appelle : le blank de sa canne est complètement cintré et le poisson tente de filer vers l’aval. C’est un ombre hors norme. Il revient vers le bord, monte en surface, et malheureusement le gros thymallus prend le courant principal et se décroche ! Dépité, Jean-Didier me montre son hameçon jig qui s’est ouvert. Je ne l’ai vu qu’une fraction de seconde mais cet ombre passait la barre des 60 centimètres, dommage ! Je reprends ma prospection devant de gros blocs et ferre sur un arrêt de ma ligne. Le poisson cogne fort dans la canne, c’est une belle truite arc-enciel qui virevolte dans tous les sens. C’est ensuite Alberto qui prend une superbe fario aux couleurs flamboyantes. Cette rivière est puissante et il est déconseillé de pêcher en dessous de 16 centièmes car les poissons ont vite fait de vous fausser compagnie, comme nous l’avons vécu !
Nous prendrons une belle quantité de truites et d’ombres de taille honorable dans cette rivière. Alberto Belle bagarre avec une fario de la Sorgiva. nous explique qu’ici aussi la pêche en mouche sèche est très rentable, mais seulement à certains horaires, et dépend bien entendu des éclosions. Les mouches les plus efficaces sont les imitations d’éphémères et de plécoptères, mais aussi des sedges en chevreuil pour le coup du soir. Si l’eau est claire et basse, pêcher l’eau avec de grosses mouches réserve de belles surprises. Alberto et sa famille possèdent des droits de pêche sur 40km de parcours en exclusivité pour les clients de l’Aktiv Hôtel Gargantini. Outre les rivières citées plus haut, vous pourrez aussi pêcher la Gail, la Steinfeldbach et la Ferlach. De quoi constituer un séjour d’exception !
Hébergement de qualité
L’Aktiv Hôtel Gargantini est un hôtel à gestion familiale, situé à Frög, Rosegg, en Carinthie à quelques kilomètres de la frontière italienne. L’hôtel dispose de 25 chambres très confortables, toutes avec salle de bain et télévision, pour un total de 50 lits. Depuis 22 ans, cette famille reçoit des passionnés de nature et de pêche. Si vous êtes aussi amateurs de champignons sachez que des randonnées « spéciales cèpes » sont aussi encadrées par Alberto.
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