Robert Berlioux, un Isérois sensas !

Sourire bienveillant, œil vif et attentif, Robert Berlioux a toujours aimé partager son énorme expérience. Celle de la pêche au coup bien sûr, son domaine de prédilection, mais pas que… Écosystèmes, gestion des milieux aquatiques, comportement des poissons, tout l’intéresse ! Une présence quasi permanente au bord de l’eau et des capacités de mémorisation étonnantes ont fait de lui une véritable encyclopédie.

La pêche et la fête

L’histoire commence au pied des Alpes, à Grenoble, capitale de l’Isère, où Robert naît en 1961. « J’ai commencé à pêcher très jeune, en accompagnant mon père dans la région, rappelle-t-il. Nous pêchions les poissons blancs en plan d’eau et la truite dans les ruisseaux du coin. » La pêche lui plaît, certes, mais à 17 ans, l’adolescence le rattrape. Robert troque sa canne contre une paire de skis, profitant des nombreuses stations qui jouxtent sa ville natale. C’est aussi l’âge où l’on aime faire (un peu…) la fête, ce dont Robert bien sûr ne se prive pas plusieurs années durant… Néanmoins, quand sonnent ses vingt ans, le bord de l’eau le rappelle. Attiré par la pêche au coup, il croise la route de quelques compétiteurs qui lui mettent le pied à l’étrier. « J’ai rapidement participé à quelques concours, sans grand succès, se souvient-il. Peu de matériel, aucune connaissance des poissons, je finissais dans les profondeurs des classements. » Mais le concept lui plaît et il consacre son temps libre à perfectionner sa technique et à compléter ses connaissances du milieu aquatique. Motivé, tenace, quatre ans plus tard, il engrange ses premières victoires. En 1987, participant au Challenge de l’Amitié, sur le lac de Boistray (69), Robert fait une rencontre déterminante. Il gagne en effet le concours devant un certain Jean Desqué. Sensas cherchait des représentants pour développer ses ventes et Jean lui propose le job.

Champion de France

Mais Robert décline l’offre, expliquant qu’il travaille dans le bar de son père et que cette situation lui convient. Mais Sensas ne lâche pas le morceau et Philippe Bonnet en personne, le patron historique, l’appelle pour lui proposer de venir visiter l’usine. «J’y suis allé sans trop de conviction, se souvient Robert avec un sourire entendu. J’y ai passé la semaine… et suis reparti avec une voiture et une grille de tarifs !» C’est le début d’une collaboration professionnelle ininterrompue. En parallèle, Robert continue sa progression sportive. Il monte rapidement jusqu’en division nationale et gagne son premier titre de champion de France en 1992, à Nevers. Il réédite l’exploit deux ans plus tard à Vesoul. Il rêve d’intégrer l’équipe de France mais les places sont chères. Il a l’idée de proposer ses services. Une bonne approche à ses yeux pour acquérir l’expérience aux côtés des meilleurs. Il sait se rendre indispensable et disponible. Trois ans plus tard, il intègre alors officiellement le Club France. En 1996, la notoriété de Robert est établie. Il est contacté par Serge Trafikant, le directeur général de Garbolino, qui lui propose de devenir conseiller technique pour la marque, en parallèle de son travail chez Sensas, notamment dans le but d’optimiser et d’étoffer les gammes de cannes au coup. Il met au point les premières cannes gros poissons, Psycho Power et Power Maxim. Il développe également la Topix, adoptée par l’équipe de France et qui devient vite une référence. Cette collaboration avec Garbolino dure plusieurs années, ne prenant fin qu’au moment où Sensas décide de développer ses propres gammes de cannes. Robert interrompt, en bonne entente, sa relation avec Garbolino. Il garde de cette période un très bon souvenir ainsi qu’une solide expérience en matière de fabrication de cannes.

Le virage de Sensas

Les années passent et Sensas domine allègrement le marché de la pêche au coup en Europe. Avec ses amorces bien sûr, mais également avec des gammes de plus en plus pléthoriques de matériel et d’accessoires. Mais la pêche évolue, et celle des carnassiers aux leurres prend peu à peu le dessus. « Il était vital pour Sensas de prendre au plus vite le train en marche, confie Robert. Il n’était pas question de se laisser enfermer dans notre niche, ni d’accumuler un retard irréversible ! » La décision est prise et Sensas fête bientôt la naissance de trois nouvelles structures au sein du groupe : Pezon&Michel, marque historique rachetée et relancée, accompagnée de deux créations, Illex et Gunki. De quoi balayer l’ensemble des pêches de carnassiers, de la truite au silure. Ce tournant historique donne l’envie à Robert de s’intéresser de plus près aux carnassiers. Il continue les concours mais arrête les championnats pour s’y consacrer. Il progresse là encore très vite, perfectionnant et complétant utilement les gammes.

La compet', toujours

C’est donc tout naturellement qu’il investit dans un bateau pour participer entre autres aux circuits AFCPL puis FFPS. En 2013, 2015 et 2016, il participe également au Predator Tour, en 2014 au World Predator Classic, aux Pays-Bas. Robert s’installe peu à peu dans la hiérarchie et multiplie les podiums. Depuis, il ne cesse de fréquenter les grands lacs alpins ainsi que le haut Rhône, de Seyssel à Lyon, ses secteurs habituels. « Mais je prends soin de me déplacer souvent et partout, précise notre homme. Je cherche à obtenir une vision complète de la pêche des carnassiers, toutes espèces confondues, en tous milieux et en toutes saisons. » Robert Berlioux est le type même du pêcheur méticuleux et perfectionniste, toujours parfaitement équipé que ce soit en termes de pêche, d’embarcation, de motorisation ou encore d’électronique. Passionné de bricolage, il n’a besoin de personne pour équiper son bateau à la perfection.

Un bricoleur pro

Faisceau électrique, motorisation, console de commandes et sondeurs n’ont en effet aucun secret pour lui. Ce qui incite quelques-uns de ses amis à lui demander d’en faire de même pour leurs équipements respectifs. La qualité de son travail multiplie rapidement les demandes, ce qui l’a convaincu de créer une petite structure spécialisée, sous la forme d’une micro-entreprise. Pour cela, il dispose chez lui d’un atelier impeccablement équipé et rangé.

Bientôt la quille...

«J’ai créé cette activité car j’aime bricoler, reconnaît Robert. Mais c’est aussi parce que je prépare activement ma retraite qui arrive à grand pas. Il faudra bien que je m’occupe !» Commercial, développeur, champion de pêches au coup et aux leurres, aménageur de coques vides et même, très récemment, guide de pêche, il ne subsiste guère de doutes sur la capacité de Robert à occuper utilement cette prochaine retraite.