Sandre : drop bait et manié en action !

Souvent négligés, voire dénigrés par les pêcheurs aux leurres, les vers sont souvent le « joker » et il serait donc dommage de s’en passer. Lorsque l’on traque les percidés, les lombrics se révèlent redoutables avec les techniques de pêche au manié, en verticale et en drop shot. Mais pour arriver à couronner de succès certaines parties de pêche, il est important d’adapter vos montages au poste pêché. Revenons alors sur tous ces détails qui changent les résultats de nos pêches.

Comment choisir sa technique ?

Si vous pêchez du bord, le drop shot et le manié pourront être mis en pratique. Il convient alors de bien comprendre les différences entre ces deux méthodes de traque pour pêcher efficacement. En effet, le ver manié se destine plutôt aux prospections rapides pour battre du terrain à la recherche des tenues de poissons. Utilisé avec des appâts, le drop shot se nomme alors le drop bait. Cette technique se destine plutôt aux prospections lentes. Si un poisson est capturé au manié et que vous n’avez plus aucune touche, il est alors intéressant de changer et de passer au drop. Le courant peut également vous contraindre à employer certaines techniques. Si ce dernier est trop fort, le drop bait est alors compliqué à mettre en œuvre. Le manié reste donc plus efficace dans ces conditions. Il faut cependant adapter le poids de la tête plombée aux conditions rencontrées. Du bord, les têtes plombées comprises entre 5 et 10 g permettent de pêcher la plupart des postes. Essayez toujours de pêcher le plus léger possible, afin de gagner en nage naturelle. Le ver devient ainsi beaucoup plus attractif et vous augmentez donc le nombre de touches. En bateau, aidé de vos appareils électroniques, il est préférable d‘employer le drop bait une fois les carnassiers bien localisés sur la zone. En fonction de la hauteur des poissons par rapport au fond, il est quelquefois nécessaire de modifier la hauteur de votre appât. Dans le même cas de figure, la verticale peut également être payante. Mais certaines fois, il faut jouer sur le poids des montages pour arriver à déclencher les touches.

Le drop bait, une arme redoutable

Plus besoin de revenir sur l’efficacité de la technique du drop shot. Mais si vous ne connaissez pas encore cette dernière, alors n’hésitez surtout pas à employer la technique du drop bait. En effet, les percidés ne restent jamais bien longtemps insensibles à ce ver qui danse sur place. Dans les eaux claires ou troubles, le lombric donne régulièrement de bons résultats. Lorsque l’on traque les perches, je vous conseille d’utiliser des vers de taille moyenne (8 cm environ). Cette mesure permet de limiter les loupés au ferrage, mais également que les poissons avalent trop profondément l’appât. Lorsque l’eau est claire, utilisez un bas de ligne d’environ 1,50 m de fil fluorocarbone en 25/100. Ce fluoro est raccordé à la tresse du corps de ligne par un nœud Albright. Le poids du lest peut être compris entre 10 et 30 g en fonction des conditions rencontrées, comme le vent ou le courant. Un hameçon simple de taille 2 à 6 doit être raccordé sur le bas de ligne par un nœud Palomar à environ 40 cm au-dessus du plomb. Il faut comprendre que le ver doit monter et descendre lors de chaque traction et relâché. Pour ce faire, il est donc préférable de prospecter le poste en lançant votre ligne de 3/4 aval, afin de descendre progressivement dans le courant. Les temps de pose sont importants. Il ne faut pas hésiter à déplacer le plomb et rester immobile quelques secondes avant de donner quelques coups de scion. La touche est souvent franche et ressentie comme un « toc ». N’hésitez pas à baisser la pointe de la canne avant d’effectuer un ferrage ample. Ce mouvement permet au poisson de mieux prendre en gueule le vers et l’hameçon.

Lorsque l’on destine sa pêche au sandre, il est préférable d’utiliser de gros lombrics. Appelé régulièrement « ver canadien », le ver de rosé est parfait pour déclencher l’agressivité des sandres. Plus charnus que le ver de berge ou le ver à tête noire, ces lombrics se destinent particulièrement à la traque des gros carnassiers. Esché juste derrière l’anneau, le rosé est piqué quasiment en son milieu. L’avantage de le piquer ainsi, c’est qu’au moment de la touche nous sommes sûrs que l’hameçon est en gueule. À l’inverse, sur des lombrics de tailles plus petites, il est possible de piquer ces derniers directement par la tête. S’agissant de l’animation, elle reste assez simple et consiste à tendre et détendre votre ligne par à-coups. Les touches surviennent souvent lors du déplacement de la ligne. Cette technique reste assez simple à mettre en œuvre. Qu’elle soit employée du bord comme en bateau, elle permet toujours de sortir son épingle du jeu.

En verti-worm, restez bien à l’aplomb !

La verticale aux vers n’a pas fini de nous surprendre par son efficacité, notamment sur les perches et les sandres. L’autre avantage en cette période de fermeture, c’est que les brochets attaquent rarement nos montages. Aidés de nos échosondeurs, il est important de prospecter les fosses du cours d’eau. En période d’eau froide, les carnassiers se concentrent dans les parties profondes. Lorsque les eaux sont claires, il est important de prospecter les parties profondes supérieures à 10 m d’eau. En revanche, en période de crue, il est fréquent de trouver les sandres dans moins de 5 m d’eau. Concernant le montage, deux possibilités s’offrent à vous pour présenter les vers. Tout d’abord, la tête plombée classique permet d’enfiler facilement un ou plusieurs lombrics. Rapide et facile à mettre en œuvre, ce montage a néanmoins l’inconvénient de rigidifier la nage des appâts. L’autre solution, c’est le montage sur tête « Cheburashka ». Ce plomb à épingle permet d’employer un hameçon simple à œillet complètement mobile, ce qui donne au ver une nage beaucoup plus naturelle que sur une tête plombée classique. Pour augmenter l’efficacité de la verti-worm, votre ligne doit rester bien à l’aplomb, ce qui favorise la présentation de l’appât. Une dérive sans traction donne de meilleurs résultats que lorsque les lignes sont de 3/4 arrière. S’agissant de l’animation, restez immobile ! En eau froide, les poissons prennent plus facilement un ver qui reste immobile. Une fois les carnassiers repérés, il suffit alors d’effectuer des passages répétés pour déclencher l’agressivité des carnassiers. Si le poste pêché ne subit pas trop le courant, il est possible de rester sur place à l’aide de votre moteur électrique. Concernant le poids des têtes plombées ces derniers peuvent varier entre 10 et 20 g. Pour trouver le bon poids, il est nécessaire de faire des tests, afin de trouver le poids le mieux adapté. Ainsi, ce dernier vous permet de bien sentir le montage sans pour autant brider votre ligne.

Le manié aux vers

Technique bien connue des pêcheurs de sandre, le manié peut s’utiliser du bord comme en bateau. Elle reste toujours redoutable sur la traque des gros sandres. Pour augmenter l’efficacité de cette technique, privilégiez l’emploi de têtes articulées dans l’idée des montures Drachkovitch ou les plombs Cheburashka. Le fait que le montage soit articulé, il donne plus de mobilité au ver. Ainsi, plus de vibrations sont émises et la monture devient alors beaucoup attractive. Pour armer vos montures, il est possible d’utiliser soit un hameçon simple « spécial vers » destiné à la pêche en mer (VMC modèle 9 291 Worm Hook), soit un triple de taille 4 à 8, toujours en fonction de la taille des vers que vous utilisez. S’agissant du poids du plomb, les mieux adaptés pour cette traque vont de 5 à 8 g pour les parties calmes et de 10 à 12 g pour les zones profondes avec du courant. S’agissant du corps de ligne, une tresse de 14/100 est adaptée pour ce type de pêche. Utilisez un bas de ligne en fluorocarbone de 25 à 28/100 pour les eaux claires et de 30 à 35/100 en période de crue. L’animation du ver consiste à effectuer une récupération par des tirées amples. Le poids du plomb va considérablement augmenter ou diminuer le nombre de touches en fonction de l’activité des poissons. Certains jours, les sandres ou les perches attaqueront des appâts assez planants, et inversement d’autres fois des montages très plongeants.

Vous l’avez compris, même en période, il est possible de poursuivre notre traque. Il est évident que, si par erreur un brochet était capturé, il sera décroché et remis à l’eau avec la plus grande précaution. La pêche au ver nous réserve toujours de belles surprises, il serait alors dommage de ne pas la pratiquer.