Vous avez été très nombreux à nous féliciter pour le précédent numéro « phénix » de votre revue préférée. Mais ce n’est qu’un début ! En attendant une nouvelle question sélectionnée par la rédaction, cette fois de Rodolphe A., habitant la belle ville de Lyon.
« J’ai pu observer sur des photos et des vidéos, que certains pêcheurs au leurre, utilisaient des matelas de réception pour y déposer leur prise. Est-il possible d’en savoir plus ? »
Bonjour monsieur. Je m’empare de votre question avec enthousiasme pour deux raisons : la première, prosaïque, est que Savage Gear a été la première marque carnassier à proposer des matelas de réception pour les carnassiers. D’ailleurs, ce matelas, toujours disponible, comporte une toise intégrée : je vous conseille de retirer un centimètre à votre prise. Cela sera compensé plus tard par les dix ou vingt centimètres que vous ajouterez à force de raconter cette capture, mais dans un premier temps cela vous permettra de connaître la taille réelle de votre record.
« les freins à l’usage du matelas de réception sont essentiellement psychologiques : surtout ne pas ressembler à un carpiste ! »
Plus sérieusement, et c’est ma deuxième raison, il y a en effet de plus en plus de pêcheurs qui se posent la question de la manipulation de leurs poissons — et je ne peux que l’encourager. Ce qu’il faut comprendre en premier lieu, c’est que cette tendance en accompagne souvent une autre : la raréfaction du cheptel. Quand il y a quantités de poissons, nous avons tendance à penser ceux-ci en tant qu’espèce (on pense d’abord à sanctuariser leur reproduction) ; puis, quand les prise se font plus rares, on en vient à penser les poissons en tant qu’individus. Alors la question des dégâts sub-létaux survient.
C’est ainsi qu’on va en venir à ne plus tenir les gros sujets verticalement par les ouïes… ou enn effet qu’on installe un matelas de réception sous le poisson. Car un gros poisson, c’est certain, en se débattant sur un sol dur va se blesser. De plus, il est beaucoup plus facile de mouiller un matelas de réception qu’une berge ou une plateforme de bateau. Car si vos posez vos poissons sur une moquette brûlante, ne pensez pas qu’il repartira indemne.
Aujourd’hui, il me semble que pour les pêcheurs en bateau les freins à l’usage du matelas de réception sont essentiellement psychologiques : surtout ne pas ressembler à un carpiste ! Mais je crois aussi que malheureusement, beaucoup se figure que le simple fait de relâcher ses prises suffit à faire de nous des pêcheurs éthiques.
Numa Marengo