Les 9 et 10 novembre derniers se tenait sur le lac de Saint-Pardoux, en Haute-Vienne, le Championnat de France FFPS de pêche des carnassiers, aussi appelé Mercury Fishing Cup en raison du partenariat avec le célèbre motoriste Mercury. Vous avez pu suivre en direct la remise des prix sur notre page Facebook. Nous allons revenir plus en détail sur l’épreuve grâce à deux interviews exclusives : celle de l’un des deux vainqueurs, Tom Morand, et celle de Yann Diquerreau, responsable marketing de Mercury Marine France.
Un vainqueur légitime : Tom Morand
La Pêche et les Poissons : Bravo Tom pour cette superbe victoire et merci de répondre à nos questions. Nous te connaissons un peu et nous allons y revenir, mais pourrais-tu tout d’abord présenter ton binôme ?
Tom Morand : Mon binôme pour la MFC 2025 s’appelle Samuel Vidauporte. Âgé de 23 ans et originaire de la région bordelaise, il pêche principalement sur les grands lacs médocains comme Lacanau et Carcans-Hourtin.
Nous nous sommes rencontrés il y a plusieurs années grâce aux réseaux sociaux, et depuis, nous partageons régulièrement des sessions de pêche. C’est un excellent pêcheur, mais aussi un très bon pote, avec qui c’est toujours un plaisir de passer du temps sur l’eau.
Il y a moins d’un an, nous avons tous les deux investi dans un LiveScope Garmin avec la sonde LVS34. Depuis, nous avons accumulé des centaines d’heures au bord de l’eau pour maîtriser cette technologie et analyser le comportement des poissons. Cette passion commune nous a menés jusqu’à la victoire lors de la Mercury Fishing Club 2025.
Nous sommes également en train de passer notre formation BPJEPS afin de devenir guides de pêche dans les années à venir, une étape supplémentaire vers la concrétisation de notre passion.

La Pêche et les Poissons : Peux-tu nous raconter comment tu as vécu le déroulement de cette compétition ? La stratégie que tu avais mise en place, ton préfishing, etc. ?
Tom Morand : Notre plan initial était clairement de cibler les brochets. Pendant le pré-fishing, l’objectif était de tout tester pour déterminer sur quelle espèce se jouerait la victoire. Dès le premier jour, nous avions prévu de faire rapidement le tour complet du lac afin de repérer les zones riches en fourrage, généralement synonymes de présence de brochets.
Deuxième critère : identifier des secteurs à fond relativement plat et dégagé pour pouvoir repérer facilement les poissons posés grâce au live.
Nous avions d’ailleurs deux sondes LiveScope LVS34 installées sur le bateau : l’une dédiée à la prospection à longue distance, et l’autre pour affiner la lecture, analyser chaque détail du fond et identifier précisément les poissons.
Ces deux sondes étaient couplées à des Garmin ECHOMAP de 10 et 12 pouces, un duo qui, selon nous, constitue aujourd’hui la meilleure solution pour repérer avec précision les poissons posés sur le fond.
Le jour J on part direction une baie qui abritait une quantité folle de vifs et par conséquent des brochets, le plan se déroule comme prévu : on enchaine les brochets jusqu’à 108 et ceux sur la même zone à tourner dans la baie jusqu’à à la fin du premier round . Nous finissons donc premier sur la journée.
Deuxième jour très, très compliqué : les poissons de cette baie avaient été « vaccinés » et ne réagissaient plus aux leurres. Nous avons donc pris le parti de rejoindre nos zones de repli, avec beaucoup moins de poissons mais moins méfiants, car moins sollicités. C’est là que nous avons rentré péniblement deux brochets maillés, ce qui nous a permis d’accéder à la victoire au classement général.

La Pêche et les Poissons : Tu t’es fait connaître avec ton ami Antoine Teresi comme “spécimen hunter”, notamment en bigbait. Depuis, le Livescope est venu compléter ta panoplie. Que penses-tu de la polémique autour de cette technologie ? Et quelle a été son utilisation pour toi pendant la MFC ?
Tom Morand : J’ai consacré une grande partie de ma vie de pêcheur à la recherche de spécimens, notamment le brochet. Avant l’arrivée des technologies live, la sélection de ces gros poissons passait par l’utilisation de leurres particuliers, ce qui permettait de capturer régulièrement de gros brochets de manière non aléatoire, en ciblant précisément les secteurs qui en abritaient le plus.
L’apparition de cette technologie redoutablement efficace a ouvert de nouvelles perspectives : elle a révélé des positionnements de poissons jusqu’alors insoupçonnés, et nous pousse naturellement vers plus de facilité. Lorsque certaines zones se prêtent bien au live, nous choisissons souvent cette approche. Toutefois, cette technologie a ses limites : elle ne permet pas de détecter les poissons cachés dans les herbiers ou certaines structures. Dans ces situations, la pêche en linéaire reste reine. Rien n’égale le fait de se faire violemment arracher la canne par un gros brochet surgissant d’un plateau herbeux, dans le vent, au moment où l’on s’y attend le moins.
Aujourd’hui, j’alterne entre la pêche en linéaire dans les herbiers et la pêche au live dans les zones plus profondes. Cela me fait gagner du temps et me permet d’identifier rapidement quelle technique sera la plus productive du jour.
En effet, cette technologie est souvent critiquée, et pas sans raison : c’est un outil d’une efficacité redoutable lorsqu’il est parfaitement maîtrisé. En revanche, de nombreux secteurs restent peu ou pas exploitables avec ce type de sonde, et s’y enfermer peut même faire complètement passer à côté de la pêche.
Lors de la MFC, nos sondes Live nous ont permis de balayer le lac très rapidement et de localiser en quelques heures le positionnement des poissons. Elles nous ont également aidés à repérer de nombreux poissons plaqués au fond, généralement moins sollicités car plus difficiles à détecter.

La Pêche et les Poissons : Comme nous l’avons évoqué précédemment, tu es un pêcheur spécialisé dans la recherche de gros brochets, et tu as même créé une société de fabrication de leurres dédiée. Peux-tu nous en dire davantage ?
Tom Morand : Passionné par cette pêche, j’ai voulu créer mes propres leurres, car je ne trouvais jamais exactement ce dont j’avais besoin. Je me suis inspiré de ce qui existait déjà, puis j’y ai ajouté mes compétences et mon expérience du terrain afin de concevoir des leurres parfaitement adaptés à la traque des très gros brochets. J’ai ainsi développé une gamme complète et cohérente, qui continue de s’étoffer au fil du temps : l’aventure ne fait que commencer.
C’est ainsi qu’est née la marque Big Pike Lures : d’abord pour répondre à un besoin purement personnel, puis avec l’envie de les commercialiser afin de partager ma passion pour les gros brochets. Ma gamme actuelle est entièrement axée sur le bigbait, avec trois familles de leurres bien distinctes :
La Splinter Mouse, une tête en bucktail associée à un trailer double tail, déclinée en trois tailles : 24 cm pour 120, 27 cm pour 150 g, 30 cm pour 200 g.
Les Nemesis V1 & V2, des soft swimbaits articulés : 28 cm pour 255 g et Nemesis V2 : 25 cm pour 170 g.
La gamme Prometheus, shad ou curly, en 27 cm pour 160 g et 38 cm pour 155 g.
Tous mes leurres sont réalisés entièrement à la main, de A à Z : du véritable 100 % handmade.
Pour vous procurer mes créations, il suffit de me contacter via Facebook Messenger ou Instagram, sur les pages Big Pike Lures et ce 7 jours sur 7.

La Pêche et les Poissons : As-tu une dernière chose à partager avec nos lecteurs ?
Tom Morand : Je voudrais sensibiliser la jeunesse et la nouvelle génération, dont je fais partie, au fait que la pêche doit avant tout rester un plaisir.
Il est important de ne pas tomber dans une spirale de compétition malsaine alimentée par les réseaux sociaux. Il faut savoir apprécier les pêches simples, les poissons modestes, et se rappeler que les sensations ne viennent pas uniquement des gros spécimens.
Chacun trouve son bonheur où il le souhaite : au final, ça reste de la pêche !
Quoi qu’il en soit, je suis vraiment heureux de voir comment notre passion évolue. Chaque année, je fais des rencontres toujours plus enrichissantes. Nous avons la chance de vivre une belle passion…
Vive la pêche !
Yann Diquerreau, responsable marketing Mercury Marine France
La Pêche et les Poissons : Bonjour, Yann, peux-tu te présenter et nous expliquer tes fonctions au sein de Mercury ?
Yann Diquerreau : Je suis responsable marketing chez Mercury Marine France.
Depuis notre siège, basé à La Rochelle, je pilote la stratégie marketing et communication pour le marché français. Mon rôle consiste à adapter les campagnes globales aux spécificités locales, afin de renforcer la notoriété et l’attractivité de la marque.
Je gère aussi la communication, notamment sur le digital, l’animation des réseaux sociaux avec la communauté d’ambassadeurs et de fans de la marque, la présence sur les salons nautiques locaux et nationaux, ainsi que le développement de partenariats stratégiques comme celui avec la Commission Nationale Carnassier de la Fédération Française des Pêches Sportives, la FFPS Carnassier.
Je veille également à mettre en avant les différents produits de la marque et nos offres commerciales auprès de notre réseau de revendeurs et des particuliers pour soutenir la croissance de Mercury et fidéliser la communauté des passionnés de nautisme. Mon objectif est clair : garantir une image forte et cohérente de Mercury Marine en France, tout en anticipant les évolutions du marché et les attentes des clients.

La Pêche et les Poissons : Pourquoi avoir choisi de sponsoriser le championnat de France ?
Yann Diquerreau : Mercury Marine est une marque fondée au Etats-Unis, il y a un peu moins de 90 ans, historiquement très engagée dans la pêche sportive, à l’international, en Europe et aussi en France.
Nous sponsorisons depuis longtemps des événements majeurs, car cela fait partie de notre ADN : être aux côtés des passionnés et des compétitions les plus prestigieuses.
En France, cette stratégie est essentielle pour maintenir notre proximité avec la communauté des pêcheurs et renforcer notre rôle de partenaire incontournable. Cela ne date pas d’hier : depuis l’époque de l’AFCPL, puis du GN CARNA, jusqu’à la FFPS Carnassier depuis dix ans, Mercury a toujours soutenu les acteurs clés de la discipline, en mer comme en eau douce.
Sponsoriser le Championnat de France de pêche des carnassiers, c’est donc une continuité logique : valoriser l’excellence sportive, promouvoir la pêche responsable et affirmer notre engagement durable auprès des compétiteurs et des institutions.
La Mercury Fishing Cup, plus communément appelée, la MFC, est née suite à des discussions avec la FFPS Carnassier en 2021. Le nom a été choisi avec les ambassadeurs de la marque qui sont en grande partie des pêcheurs en eau douce.
La Pêche et les Poissons : Le partenariat a profondément modifié le concept de ce championnat ; qu’as-tu voulu insuffler à cette épreuve ?
Yann Diquerreau : Lorsque Mercury Marine a choisi de s’associer au Championnat de France, l’objectif était clair : insuffler une nouvelle dynamique sans en altérer l’essence.
Ce partenariat avec la FFPS Carnassier dépasse le simple soutien financier et incarne une vision ambitieuse pour la pêche sportive en France :
renforcer la visibilité et la crédibilité de l’événement grâce à la notoriété internationale de Mercury, son réseau et sa position incontournable sur le marché.
- valoriser l’engagement des compétiteurs en professionnalisant la communication et en améliorant leur expérience.
- moderniser le format avec une date phare, une diffusion en direct sur les réseaux sociaux pour séduire de nouvelles générations, des dotations renforcées et l’investissement sans précédent d’une grande marque.
Cette collaboration s’inscrit dans la continuité de notre engagement historique et vise à faire de la Mercury Fishing Cup, Championnat de France de pêche des carnassiers en bateau, une référence incontournable, capable de rayonner bien au-delà de ses cercles habituels et de répondre aux standards des grandes compétitions.

La Pêche et les Poissons : Tu remets ça à l’année prochaine ?
Yann Diquerreau : Mercury entretient aujourd’hui un partenariat solide avec la FFPS Carnassier, bien au-delà d’un simple rôle de sponsor.
Je collabore étroitement avec Arnaud Bidou, responsable communication qui agit dans la continuité de Mercury, ainsi qu’avec Michel Polydor et Alexandre Portheault, respectivement président et vice-président, pour renforcer la visibilité et l’attractivité du Championnat.
L’engagement de Mercury s’inscrit dans la durée : après trois éditions réussies de la Mercury Fishing Cup, nous préparons déjà la MFC IV avec des nouveautés, prévue les 19 et 20 septembre 2026, et dont le lieu sera annoncé prochainement.
Acteur proche du marché et des pêcheurs, nous faisons aussi remonter des informations clés pour faire évoluer la compétition en phase avec les attentes des pratiquants, des partenaires, les conditions actuelles et l’image premium de Mercury.
La Pêche et les Poissons : Quel bilan fais-tu de la MFC III ?
Yann Diquerreau : La troisième édition de la Mercury Fishing Cup a confirmé son statut d’événement phare de la pêche sportive en France.
Cette MFC III a rassemblé plus de 140 compétiteurs et mobilisé près de 50 bénévoles. Grâce à un dispositif important de retransmission live intégrant caméras embarquées, six émissions interactives et des analyses en plateau avec 5 animateurs et chroniqueurs, la compétition a offert une expérience immersive, suivie par des milliers de passionnés sur Facebook, YouTube et, pour la première fois, sur Twitch avec une diffusion continue.
Malgré des conditions particulièrement difficiles sur le lac, qui ont impacté le nombre moyen de prises par équipe, l’événement a conservé son dynamisme et son attractivité.
Je tiens à saluer tous les compétiteurs venus avec des bass boats remarquables, remercier chaleureusement nos partenaires 2025, sans lesquels cette édition n’aurait pu se tenir, ainsi que les organisateurs et bénévoles pour leur engagement exceptionnel.
La MFC III illustre plus que jamais l’engagement de Mercury Marine en faveur de l’innovation et de la promotion de la pêche sportive en France. Vivement la MFC IV !
Merci à Yann et Tom d’avoir répondu à nos questions, le reportage sur la compétition paraîtra dans le numéro de janvier.
En attendant, un nouveau numéro est en kiosque !