Festival de la Pêche

Interview de Stéphane Sence, directeur du GIFAP

Le premier Festival National de la Pêche, qui s’est tenu à Nantes en mai dernier, a tenu une grande partie de ses promesses, mais n’a pas réussi à convaincre le volant de pêcheurs espérés sur le site. Il faut toutefois souligner les grandes qualités de l’organisation, et gageons que le succès sera progressivement au rendez-vous.

Entretien avec un des instigateurs de l’événement.

LPLP : Cette première édition est elle a la hauteur de vos espérances ? 

Stéphane Sence : Cette première édition du « Festival National de la Pêche » a rencontré un vif succès durant ces trois jours d’exposition. Organisé par le GIFAP (Groupement Français des Professionnels de la Pêche), ce festival est le fruit de deux années de travail, en collaboration avec le Parc des Expositions de Nantes. L’objectif était d’organiser un salon national pour tous les types de pêche et de réunir tous les acteurs de la filière : fabricants, détaillants, tourisme, nautisme et, bien sûr, les différentes associations de pêche en eau douce et en mer.

Le choix du hall d’exposition de Nantes était stratégique : de larges baies vitrées offrent une vue imprenable sur le fleuve en contrebas. Ce hall de 17 000 m2 se décompose en 3 niveaux, répartis entre une mezzanine pour les structures associatives et institutionnelles, un hall pour les marques de pêche, distributeurs, tourisme et presse, ainsi qu’un espace N-1 pour le nautisme, réparti à la fois à l’intérieur et en extérieur. La possibilité pour les visiteurs d’essayer des équipements et des bateaux directement sur la berge ou depuis un bateau, était également une innovation importante dans ce nouveau concept de manifestation grand public.

Bill Francois, nouveau rédacteur en chef du magazine et Numa Marengo,

sur le stand de la Pêche et les Poissons

LPLP : 10 000 visiteurs, c’est loin d’être un échec, mais on est loin aussi des grands rdv du passé. Comment analysez-vous ce chiffre ? Organiser un salon de la pêche pendent l’ouverture du carnassier, aux meilleurs coefficients du mois, un week-end prolongé et assorti de la fête des mère, n’était-ce pas un peu osé ? 

Stéphane Sence : Avec un objectif d’équilibre financier de 20 000 visiteurs, nous n’avons accueilli que 10 000 passionnés sur les trois jours d’exposition. C’est un point prioritaire à améliorer pour l’avenir. 

Il est difficile d’en évaluer les raisons ; peut-être la date tardive dans la saison, une communication perfectible ou le fait que ce week-end tombe le jour de la Fête des Mères. Il faut cependant bien comprendre que le Parc d’exposition de la Beaujoire a déjà un agenda établi bien à l’avance et que les dates possibles sont assez réduites, ce qui fut le cas en 2025. Il faudra certainement renforcer la communication future pour préciser que toutes les pêches sont présentes, car l’empreinte historique de la pêche en mer reste assez présente dans l’esprit des visiteurs.

Les relais des marques et de toutes les structures associatives sur les réseaux sociaux ont parfaitement fonctionné. De nombreuses associations ont organisé des déplacements de groupes et le Gifap a invité tous les détaillants, qui se sont mobilisés pour se déplacer. Plusieurs influenceurs, Youtubeurs ont également participé à cette communication, ce qui a permis à de nombreux « fans » de venir les rencontrer à l’occasion de temps forts du Festival. Bien sûr, le choix de la date de la prochaine édition sera l’une de nos priorités futures. 

Quoi qu’il en soit, les premières analyses des questionnaires visiteurs montrent que plus de 81 % des visiteurs sont très satisfaits, ce qui confirme un niveau de satisfaction record, selon les responsables du parc d’exposition. Nous recueillons encore les réponses aux questionnaires des 110 exposants, qui ont été enchantés de cette première édition, ce qui est très prometteur pour le futur.

LPLP : Quels sont les points d amélioration auxquels on peut déjà s’attendre ? 

Stéphane Sence : Il est encore trop tôt pour définir avec précision les points à améliorer, ce travail est en plein lancement. L’espace nautisme qui se trouvait au niveau N-1 devra être repensé, afin de proposer aux visiteurs un cheminement en passant par ces stands. Différents « univers pêche » n’étaient pas suffisamment représentés, comme la pêche de la carpe ou de la pêche au coup. Il faut cependant être conscient que beaucoup de points d’organisation ont parfaitement fonctionné.

En premier lieu, les stands des Fédérations, et particulièrement de la FNPF s’étaient positionnés sur la découverte des milieux, avec de nombreuses animations. Sur le plus grand stand du salon (550 m²), la FNPF a apporté une nouvelle dimension au salon en proposant des activités variées pour les jeunes et les familles. Parmi celles-ci : des lancers sur cible dans le hall, des approches pédagogiques sur les milieux et l’environnement et, plus généralement, l’ensemble des activités des 40 000 bénévoles des associations de pêche. À l’extérieur, les animations de casting se sont déroulées dans un grand bassin et au bord de l’eau, avec une étude du milieu et de la vie aquatique. Il y en avait pour tous les âges et tous les niveaux. Le GIFAP remercie les élus et les 60 moniteurs présents qui ont véritablement contribué à la réussite de l’événement. Grâce au partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, de nombreuses classes de scolaires ont ainsi emprunté un parcours initiatique basé autour des milieux, des enjeux écologiques, avec bien entendu une mise en pratique de la pêche. La finale régionale du JFT a également eu lieu à proximité du parc et la remise des prix sur le stand de la FNPF a accueilli les meilleurs jeunes pêcheurs de la région.

LPLP : Reste que la qualité du rendez-vous est indéniable ! Quel est le retour des exposants ?

Stéphane Sence : Les membres du GIFAP ont unanimement souhaité participer à ce Festival de la Pêche, à l’occasion d’une table ronde il y a un peu plus d’un an, c’est notre force ! Toutes les grandes marques et les principaux réseaux de distribution ont participé, ce qui a créé un effet de levier pour de nombreuses autres marques non membres du GIFAP. Des entreprises des secteurs du nautisme, de l’électronique marine, du tourisme et de la pêche associative étaient présentes. Avec 110 exposants, une vitrine historique a été réalisée. 

Grâce au partenariat avec les fédérations de pêcheurs en eau douce (FNPF) et en mer (Confédération mer & liberté), de la compétition sportive (FFPS), et même à l’échelle européenne, avec la présence de l’EFTTA et de l’EAA, tous se sont associés unanimement à cet évènement pour la première fois. Cette participation est historique. Dernier point important : les collaborateurs et équipes de toutes les marques ont pu se réunir sur le même événement, ce qui n’était plus arrivé depuis la COVID. Nous avons constaté que les exposants étaient heureux de se retrouver et de partager un moment convivial.

LPLP : doit on s’attendre à de nouvelles éditions du Festival de la Pêche? 

Stéphane Sence : Le bilan positif de cette première édition va permettre de lancer dès la rentrée de septembre la prochaine édition que sera réalisée sur le site de Nantes. L’heure est actuellement au bilan, afin de lister tout ce qui a fonctionné et tout ce qui reste à améliorer.

Deux questions sont posées : la meilleure période et la périodicité, annuelle ou biannuelle. Pour l’instant, rien n’est arrêté. Il faut aussi prendre en compte l’agenda des salons existants et surtout, les budgets des exposants qui ont beaucoup investi sur cette première édition. Auront-ils les mêmes budgets tous les ans, où tous les deux ans, cette question de fond sera déterminante pour la prochaine édition ?

Dans tous les cas, la dynamique du « Festival » est lancée et sera, nous n’en doutons pas, le début d’un évènement majeur national de notre loisir, que tous souhaitent développer et que beaucoup attendaient depuis longtemps… À suivre !

Retrouvez notre article sur le GIFAP : https://peche-poissons.com/actualites/actualites-cote-pro-grande-enquete-du-gifap-observatoire-de-la-peche-2024-955463-php/

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