Lorsque l’on parle de secteurs de pêche, la plupart des « truiteux » pensent aux caches, au relief de la rivière et à sa pente. Bien entendu, ces éléments sont très importants mais ce qui, à mes yeux, conditionne vraiment le choix du parcours, c’est la température de l’eau le jour J. C’est l’élément qui influence directement le comportement alimentaire des truites ! Comme les conditions hydrologiques peuvent être très variables en mars, le meilleur moyen de mettre toutes les chances de son côté c’est de trouver un secteur où la température de l’eau est la moins basse… Les truites y seront naturellement plus actives et donc plus sensibles à un petit leurre bien présenté… Si vous êtes dans une région montagneuse, un temps sec, un peu ensoleillé en fin de matinée mais assez froid évitera la fonte des neiges, et vous disposerez donc d’eau suffisamment claire pour réussir. Schématiquement en plaine, un temps plutôt doux avec une température de l’eau autour des 10°C pendant quelques jours avant la date sera favorable à la capture des truites. Dans tous les cas, ce qui est à craindre, c’est un choc thermique brutal dans un sens ou dans l’autre, qui n’est jamais favorable à la réussite, car il perturbe l’alimentation des salmonidés.
En souplesse aux leurres souples
Les pêcheurs de truite l’ont bien compris, les leurres souples sont très efficaces dans de nombreux cas de figure. Avec une tête plombée ronde, footballeur ou plus profilée, ils permettent de pêcher creux en grande rivière comme dans les cours d’eau de taille moyenne. L’avantage des souples, c’est surtout leur capacité à pêcher lentement, par petits rebonds et à bien rester en contact avec le fond. Comme leur coût est moindre que celui des leurres durs, le pêcheur hésitera moins à les balader dans des zones très encombrées (roches, souches, arbres en travers de l’eau) et, de ce fait, il risque bien de débusquer des poissons plus récalcitrants à sortir de leurs caches. J’ai une préférence le jour J pour les grands courants réguliers assez profonds avec quelques belles roches sur les deux rives. Ce sont souvent des postes moins attrayant que les autres mais qui recèlent de très beaux spécimens. Je ne saurais trop vous conseiller d’utiliser des attractants, qui font souvent la différence quand les truites suivent le leurre sans le prendre. Vous obtiendrez des touches plus franches, car les poissons recracheront moins vite. C’est aussi l’avantage des leurres souples que, bien souvent, les salmonidés prennent plus franchement. Enfin, les souples munis d’un seul hameçon sur lequel on écrase facilement l’ardillon vous permettront de relâcher facilement vos prises sans mettre en péril leurs chances de survie…
Prospection aux poissons nageurs
Les poissons nageurs se divisent en trois catégories selon leur profondeur de nage. Les premiers sont les flottants, qui descendent uniquement à la récupération. Ils vont servir sur les postes peu profonds ou alors très encombrés. Je connais en effet quelques petites rivières où il est bon en pêche aval de les laisser descendre sous les branchages pick-up ouvert puis de les récupérer en les « twitchant » assez nerveusement. Les petits « suspending » sont intéressants, car ils restent au même niveau pendant les stops. Certains déclenchent des touches à l’arrêt, et les truites profitent de ces instants pour s’en saisir. Enfin, les « sinking » permettent de gratter le fond ou de prospecter les plus gros courants et les grands goures. Ils ont un autre avantage, ils permettent de longs lancers quand certains postes sont inaccessibles ! Même s’ils tirent plus fort sur le blank de la canne à la récupération, n’hésitez pas à leur faire faire des pauses. Leurs papillonnements déclenchent souvent des touches lourdes et franches lorsque les truites sont actives. Concernant les tailles, cela va dépendre des cours d’eau que vous pêchez, mais pour des eaux moyennes, les tailles de 35 à 55 mm sont parfaites. En grande rivière pour chercher de grosses truites, 70 à 90 mm ne sont pas exagérés…
Les indétrônables leurres métalliques
Cuillers tournantes et ondulantes feront bien sûr partie de votre assortiment, ce sont des classiques incontournables de l’ouverture. La preuve, même les grandes maisons comme Daiwa sortent de nouvelles collections de tournantes, notamment la série Silvercreek Spinner. Si ces cuillers sont vendues avec un triple, celui-ci est monté sur un anneau brisé, il est donc très facile de le changer pour un bon hameçon In line VMC par exemple. Du côté des coloris, j’ai une nette préférence pour les dorés, cuivrés ou noirs dans les eaux transparentes et les argents, fluo et autres pailletés dans les eaux légèrement piquées.