Si la pêche de la truite est actuellement fermée, c’est quand même le moment de se rendre au bord de l’eau, pour observer la reproduction de nos chers salmonidés. Un spectacle passionnant, qui permet d’en apprendre beaucoup sur la rivière… La fin de l’automne et le début de l’hiver sont des périodes synonymes de saison des amours pour les truites farios sauvages. En France, sans tout connaitre de notre pays, la reproduction des truites sauvages s’étend généralement de novembre à avril pour certaines résurgences bien connues.
Chez moi, en Franche-Comté, c’est plutôt dans la première quinzaine de décembre que les truites zébrées passent à l’action. Si comme nous vous avez la chance d’avoir des rivières avec une eau claire, c’est une formidable occasion pour vous rendre au bord de l’eau afin d’observer les truites dans un moment très important de leur cycle biologique. Les zones de frayères sont souvent historiques sur une rivière. Il est donc facile de les suivre d’années en années pour évaluer les populations présentes dans la rivière. C’est un très bon complément visuel aux pêches électriques de comptage.
Le spectacle d’une femelle creusant son nid ou d’un mâle combattant ses congénères reste une vision rare et magnifique. En tant qu’observateur attentif, cette période fait partie intégrante de ma saison de pêche. Certes, ma canne est rangée à cette période, mais il est hors de question de manquer ces retrouvailles. J’en prends à chaque fois plein les mirettes. Quel régal !

C’est la température de l’eau qui va déclencher la pose des œufs après un long et fastidieux travail pour la réalisation du nid. Le mâle fécondera dans la foulée. Après de nombreuses visites sur ces frayères, il est aisé de remarquer que les gros individus expérimentés creusent des nids mieux situés et plus profonds. Les plus petites truites se font parfois avoir en déposant leurs œufs beaucoup trop en bordure. Si dans les semaines qui suivent la dépose des œufs le niveau de l’eau descend trop, ceux-ci se retrouvent au sec. Je l’ai malheureusement vu plusieurs fois. Un gros poisson de plusieurs kilos ne commettra jamais cette erreur d’où le fait qu’en plus de produire plus d’œufs que les jeunes adultes, ce sont de loin les meilleurs géniteurs.
Si la réglementation est parfois différente dans certains pays voisins avec une pêche de la truite ouverte toute l’année, en France, c’est fermé durant cette période hivernale. Plus clairement, la truite ferme dès le troisième dimanche de septembre dans la majorité des départements français ou au deuxième dimanche d’octobre en zones de montagne. Ces dates s’appliquent bien entendu pour les rivières de première catégorie mais aussi pour les rivières classées en deuxième catégorie. Une truite possède le même cycle biologique quelque soit la catégorie de la rivière bien entendu.

Respecter la loi pêche, c’est aussi ne pas rechercher sciemment les truites sauvages en deuxième catégorie durant les mois d’hiver.
Texte et photos de Nicolas Germain
