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Gérer les marnages

Lors de sa création ou de son utilisation, la cartographie bathymétrique pose souvent le problème des variations de niveaux : marnages, étiages ou marées en mer. Les traceurs sont plus ou moins capables de compenser ces variations.

Une carte topographique indique la profondeur d’un plan d’eau quand il est plein (lac), à sa cote moyenne (rivière) ou à marée haute (mer, estuaire). Autrement dit quand le niveau n’est pas optimal (marnage, crue, marée basse), les profondeurs indiquées par la carte sont évidemment plus ou moins faussées. Il faut toutefois relativiser ce problème. La bathymétrie répond en effet à deux besoins : connaître la profondeur (ou chercher une profondeur donnée) et le relief. Même si la profondeur est fausse, le relief reste juste et c’est souvent le plus important. Le sondeur donnant la profondeur réelle à l’instant t, il est assez facile de faire la correction, mentalement ou (parfois) de façon logicielle.

Chez Lowrance, certains traceurs permettent de choisir une couleur par tranche de profondeur. En décolorant les zones de marnage, on peut retracer le contour actuel du lac.
Crédit photo : Michel Tarragnat

La sécurité en jeu

Cas le plus fréquent : la carte existe (faite maison ou achetée) mais la profondeur a changé parce que le niveau a baissé. Certains traceurs permettent de corriger cette différence avec les cartes qu’ils ont faites eux-mêmes. D’autres ne le permettent pas, ce qui est regrettable et pose des problèmes de sécurité : une structure peut affleurer à la surface alors que la carte dit que ça passe largement, par exemple. C’est pourquoi il ne faut pas se fier aveuglément aux cartes bathymétriques en phase de navigation et toujours garder un œil sur le sondeur qui lui indiquera à tout moment la profondeur réelle.

La fonction Autochart Live (Humminbird) permet de corriger les fluctuations de niveau pour afficher les profondeurs correctes. Mais cela ne s’applique pas aux enregistrements en cours. 
Crédit photo : Michel Tarragnat

Les solutions

Le meilleur élève en matière de gestion de ces marnages est Garmin, qui permet de compenser jusqu’à 100 m en lecture comme en écriture avec sa carto live QuickDraw Contours. Aller dans Carte > Menu > QuickDraw Contour > Paramètres et vous trouvez trois modes de compensation : à l’enregistrement, à l’affichage et à l’affichage pour les cartes communautaires. Cette compensation ne fonctionne pas avec les cartes du commerce (Navionics, BlueChart). Chez Humminbird, on peut compenser en lecture mais uniquement avec les cartes Autochart (Live ou PC) : dans le menu Carte HB (icône colibri) chercher la ligne Compensation niveau d’eau, réglable de - 60 à + 10 m. En faisant glisser le curseur, on compense de la hauteur voulue (moins si le niveau a baissé, plus s’il a augmenté). Cette compensation agit en lecture, mais pas en écriture. Si vous faites de la cartographie, la profondeur enregistrée sera celle lue par le sondeur, donc non compensée.

La carto bathymétrique pour l’eau douce est en pleine expansion mais suppose souvent de réaliser ses propres enregistrements. La gestion des marnages n’est pas toujours au point. 
Crédit photo : Michel Tarragnat

Lowrance ne permet pas de compensation même avec les cartes Genesis. Raymarine permet une compensation à l’écriture avec sa carto live RealBathy. Dans tous les cas, il existe une astuce non pas pour corriger la profondeur affichée mais au moins pour colorer certaines tranches de profondeur. Par exemple, si le lac est à - 3,50 m et que l’on colore en blanc les zones où la profondeur est de 0 à 3,50 m, cette coloration va redessiner le contour du lac tel qu’il est actuellement, signaler les hauts-fonds, etc. On peut aussi utiliser cette méthode pour colorer une tranche de profondeur intéressante pour la pêche.

Garmin offre la possibilité de corriger le niveau d’eau à l’enregistrement (Quickdraw Contours). C’est le b.a.-ba pour obtenir une cartographie juste, quelles que soient les conditions.
Crédit photo : Michel Tarragnat

La bonne astuce

La plupart des traceurs et des cartographies permettent ce genre de coloration (profondeur de sécurité, profondeur de pêche). La procédure diffère selon les marques et les cartes, apprenez à vous familiariser avec ces réglages, qui sont décrits dans le manuel d’utilisation. Si vous faites votre propre cartographie et que vous ne compensez pas le marnage, votre carte sera fausse. Seul Garmin et Raymarine proposent une vraie compensation à l’enregistrement, mais il existe une astuce présente sur tous les sondeurs. Par défaut, un sondeur mesure la profondeur entre la sonde et le fond, mais on peut lui demander d’afficher la profondeur (moins importante) entre la quille et le fond, c’est la fonction offset. Si on règle cette correction sur - 3 m, la profondeur affichée (et enregistrée en cas de cartographie) sera inférieure d’autant à la profondeur réelle. On peut ainsi compenser un marnage de 3 m.

Si votre traceur ne permet pas de compensation à l’enregistrement, il reste la possibilité d’utiliser la fonction offset du réglage de sonde pour enlever plusieurs mètres à la profondeur lue
Crédit photo : Michel Tarragnat

Moins fausse

La limite de cette astuce est que le décalage maximum possible varie selon les marques et les modèles, de l’ordre de -3 à -9 m maximum. Mais même si votre fonction offset ne permet pas de compenser intégralement un marnage, en la réglant au maximum vous aurez une carte « moins fausse » qu’en ne faisant rien. C’est toujours ça…

Sur l'ordinateur

Si vous réalisez votre cartographie bathymétrique en utilisant un logiciel sur un ordinateur (Autochart PC, Reefmaster), à partir de traces ou d’enregistrements, compenser le marnage est alors beaucoup plus simple. Vous enregistrez normalement et vous compensez le marnage lors de l’importation de l’enregistrement dans le logiciel, cette fois sans aucune limite de profondeur. En bord de mer, il est même possible de compenser les marées, avec un fichier contenant les variations de niveau en fonction du jour, de l’heure et de l’endroit.

Pour apprécier un marnage, on peut marquer, quand le niveau est optimal, un point GPS proche de la mise à l’eau, sur une zone jamais découverte. Sa profondeur étant connue, il suffit de repasser dessus, de relever la profondeur et de faire la différence. On peut aussi utiliser un altimètre pour mesurer la différence d’altitude du jour, consulter l’échelle de niveau (près des ouvrages), ou faire une estimation au pifomètre. Des organismes, comme Epidor pour la Dordogne (www.debits-dordogne.fr) ou application (Niv’eau) publient des informations sur le niveau des barrages en temps réel
Crédit photo : Michel Tarragnat

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