Test du bateau EB19 - Endurance Boat

Le projet Endurance Boats, bien que 100% français, s’adresse au marché européen. Il est le fruit des cogitations d’Alexandre Druard, patron de Pesca Extremadura, à Orellana, en Espagne. En s’appuyant sur le savoir-faire d’un chantier naval français, l’idée est de créer une marque de bass boat européenne capable de rivaliser avec les meilleures productions américaines tout en profitant de certaines conditions économiques favorables (taxe de 25% sur les bateaux américains, explosion du coût du transport maritime, taux de change, etc.)

Suréquipé !

Pour l’instant, il n’existe qu’un modèle: le EB19. Un modèle plus petit est en projet. Ce EB19 que nous avons testé était équipé d’un Pro XS (Mercury) 250CV, la coque étant donnée pour 300CV maximum et pouvant fonctionner sans problème avec un 150CV, la différence se faisant surtout au niveau de la vitesse de pointe obtenue. La carène est particulière avec une étrave en fusée et un step prononcé sur le tiers arrière. Il s’agit d’un décrochage qui crée un coussin d’air sous la coque, diminuant les frottements et la consommation. Il existe plusieurs types de step, certains améliorant les performances, d’autres le confort. Ici il s’agit d’un step de confort dont nous verrons plus loin ce qu’il apporte au comportement du bateau. Le look est plus sobre que ceux des bass boats américains, proche de celui d’un bateau de plaisance. Pas de peinture à paillettes ni d’éléments de déco issus d’un film hollywoodien, une sellerie confortable sans être luxueuse, peu d’enjoliveurs, pas de pièces en plastique moulé. Un look très classe, en fait, pas du tout bling bling ! En revanche, sur les équipements et les aménagements, les concepteurs se sont lâchés ! Chaque centimètre carré du pont est un coffre, il y en a partout, jusque sous les sièges. On a même un coffre de plancher (pour batteries) au fond du coffre à cannes central. Un coffre dans un coffre façon poupées russes. Tous sont étanches, ventilés et moquettés, les couvercles sont équipés de vérins, charnières et loquets inox, et isolés en face interne d’un genre de néoprène.

Une superbe finition

La banquette rabattable et confortable, intégrée au grand pont arrière, fait de ce bateau un vrai 4 places. Ajoutez à tout ça un vivier de 120l, une échelle inox télescopique escamotable, des ponts moquettés et un espace central couvert d’un genre de mousse EVA compacte. Tout ça est superbement fini. En matière de soins apportés aux détails, on n’est pas au niveau des américains… on est au-dessus ! Certains points m’ont semblé perfectibles, les loquets de coffre peu ergonomiques par exemple, mais les concepteurs en sont conscients et il est prévu d’y remédier. Côté équipements électrique et électronique, on est sur un concept avant-gardiste puisque le EB19 est équipé d’un système Empire Bus TD50 (Garmin) à écran digital centralisant toutes les données et les commandes électriques. Ça simplifie énormément le câblage et est censé réduire les risques d’anomalie. Ceci dit, même si le tout électronique devient la norme, il faut aimer, d’autant que l’écran n’est pas très grand, placé sur le côté, donc pas super lisible si ça bouge un peu. Il reste néanmoins possible d’afficher ces données sur le sondeur de console, mieux placé et plus grand.

L'effet step

Pour ce qui est des performances, avec le 250CV, on atteint les 105km/h mais ce n’est pas le plus intéressant, à mes yeux. Le point fort, c’est le comportement du bateau qui déjauge très vite sans trop cabrer et prend des tours quasiment sans trimer. C’est un des effets step, le trim ne sert plus à grand-chose d’autant que le centre de gravité du bateau est plus central que sur la plupart des bass boats. Sur une décélération rapide, voire brutale, le bateau n’enfonce pas du tout du cul et continue à glisser longtemps avant de s’arrêter. Impossible d’enfourner par l’arrière.

Irréprochable

Le comportement dans les virages serrés, même à grande vitesse, est irréprochable et sécurisant, sans aucun effet de chasse. Le rayon de braquage est faible voire très faible si on trime un peu. Le franchissement de vague semble excellent. Lors de nos essais, il y avait du vent, ça commençait à moutonner et à secouer un peu quand je me suis aperçu que nous filions à quelque 100 km/h (par habitude j’aurais dit dans les 70) et que nous ne prenions même pas une goutte d’eau !