Bricolage : fabriquer un vivier amovible et ambulant

Un vivier est un atout majeur dans une embarcation. Il permet de conserver dans de bonnes conditions des poissons carnassiers en attente d’une photo ou d’une remise à l’eau ultérieure et de garder des vifs pour les pêcheurs utilisant des appâts. En ce qui me concerne, je pêche le silure onze mois sur douze, en baroudant aux quatre coins de la France sur les fleuves et les rivières les plus réputées et prometteuses. J’utilise toutes les techniques et stratégies possibles, que ce soit du bord ou à partir d’une embarcation. Dans cette optique, la pratique avec des appâts vivants reste une valeur sûre et fiable. La logistique permettant de disposer si besoin de vifs est donc une première clé de réussite dans mes pêches du silure.

Cahier des charges précis

J’ai longtemps recherché la solution idéale qui me permettrait aussi bien de transporter mes appâts sur l’eau dans une embarcation que dans mon véhicule lors des déplacements, ou de les stocker en extérieur dans un hébergement éloigné de la rivière. Le tout si possible en évitant au maximum les manipulations et les changements brusques de milieux des poissons, potentiellement à l’origine de mortalité. L’idéal, c’est donc un kit vivier amovible fonctionnel que je puisse installer et déplacer partout, indépendamment du type de véhicule (voiture, bateau, pick-up…) ou de lieu (avec ou sans électricité à portée de main).

Le bac idéal

Le bac est un élément clé. Compte tenu de la taille et de la spécificité des appâts que j’utilise, généralement des carassins, le bac doit présenter un volume effectif approchant les 100 litres. Afin d’être facilement rangé sans être trop envahissant dans un coffre de voiture ou dans le fond d’une barque, la forme rectangulaire avec une hauteur relativement modeste est la plus appréciable. Cette taille permet d’accueillir aussi perches, sandres ou brochets en session de pêche carnassier. Évitez les formes rondes beaucoup moins ergonomiques. Pour ma part, j’ai choisi une Box à ustensiles Sportsman Trunk de taille L (Plano). Avec des dimensions extérieures de 96 x 46 x 36 cm, ce bac offre un volume utile d’un peu plus de 100 litres. Le compromis entre sa masse à vide, son encombrement, son volume utile et sa rigidité permettant de résister à un remplissage d’eau est idéal.

L'option glacière

Le détournement de glacières est également réputé dans cette pratique. Avantage sur la boîte de rangement, cette option offre en plus un isolement thermique intéressant pour éviter que l’eau de votre bac ne monte trop et trop vite en température les jours d’été ensoleillés. Deux contreparties à cela : le premier est un ratio « encombrement/volume utile » moins intéressant que la boîte de rangement (épaisseur de l’isolant), et le second un prix plus onéreux.

Une pompe de cale haut débit

Afin de remplir et de vider le vivier d’eau, depuis la barque comme depuis un coffre de voiture, je me suis muni d’une simple pompe de cale prolongée d’un tuyau flexible d’environ 80 cm. Habituellement utilisée comme accessoire de sécurité pour vider l’eau des coques de bateau, j’utilise ici un modèle en 12 V d’un débit d’environ 70 litres par minute. D’un point de vue fonctionnel, cela signifie que cette pompe est capable de vider l’intégralité de mon vivier de 100 l, ou encore de faire un remplacement d’eau de la moitié de mon vivier (vider 50 litres d’eau chaude et peu oxygénée puis remplir avec 50 litres d’eau plus fraîche riche en oxygène) en moins de deux minutes : simple et efficace.

Sans fixer

Contrairement à un vivier définitif qui comprend deux pompes fixées, l’une de remplissage, et l’autre de vidange, mon vivier amovible n’a besoin que d’une seule pompe que je laisse volontairement libre. Pour remplir le vivier, je plonge ma pompe dans la rivière par dessus bord et dirige le tuyau dans le vivier. Pour vidanger, je fais l’inverse : la pompe au fond du vivier et la sortie du tuyau par-dessus bord. Il en va de même pour vider tout ou partie du bac depuis le coffre du véhicule afin de l’alléger et de pouvoir le sortir pour l’installer ailleurs (dans le bateau ou dans un garage par exemple). Pour plus de praticité, j’ai équipé cette pompe d’un fusible de protection puis d’une prise allume-cigare mâle. Placer un interrupteur sur la ligne d’alimentation est une option bien utile. Sur les coques des barques dans lesquelles je pêche régulièrement, ou dans les coffres des véhicules que j’utilise pour partir en session, j’ai installé (ou fait installer) une prise allume-cigare femelle raccordée à la batterie 12 V du moteur électrique ou du véhicule.

Oxygénation de l'eau du bac

Petite astuce supplémentaire, j’ai équipé l’embase de la pompe avec deux ventouses de manière à pouvoir la fixer dans le fond du bac si je souhaite générer un courant ou une cascade en cycle fermé afin d’oxygéner l’eau. C’est une bonne option d’oxygénation pour des durées courtes ou par cycle. Cette solution génère en effet beaucoup de bruit ce qui n’est pas idéal pour l’action de pêche, surtout en verticale, et sa consommation d’énergie n’est pas négligeable en continu. Pour des solutions d’oxygénation continues, dans un garage, en extérieur, etc. et moins bruyantes (en action de pêche en plein été par exemple), j’utilise un aérateur pour bassin à double sortie d’une capacité de 450 litres par heure (PondoAir Set 450, Pontec). Ce débit est important, ce qui me permet, avec sa double sortie, de fournir simultanément de l’oxygène pour deux bacs de 100 litres. Ces aérateurs pour bassin bénéficient d’un bien plus grand débit d’air que les bulleurs classiques et leur norme de fabrication IP44 les protègent de l’humidité, de la pluie et des grosses éclaboussures.

12 V À 220 V à bord

L’inconvénient est qu’il n’existe pas d’aérateur d’un tel débit fonctionnant en 12 V, tous ayant besoin d’une alimentation de 220 V. J’ai donc acquis un convertisseur 12 V en 220 V. Il est équipé d’une prise allume-cigare mâle, ce qui me permet d’utiliser encore une fois mes prises femelles 12 V installées dans ma barque et le coffre de mon véhicule et d’une prise femelle en 220 V à laquelle je raccorde l’aérateur. Ainsi, je peux profiter de mon vivier amovible et ambulant partout et tout le temps en cours de session, de plusieurs heures à plusieurs jours, et dans mes lieux d’hébergement.