Cet art de vivre pour et proche de ce monde aquatique a le don de mettre en relief les choses essentielles dans nos relations avec notre environnement et avec les autres. La pêche à la mouche nous fait vivre aussi des aventures humaines, c’est sûrement la quête de la majorité des passionnés afin de vivre pleinement ces moments et partager une passion.
Les montagnards
Damien Toussaint et Olivier Malo m’ont accueilli dans un décor grandiose au pied d’un massif montagneux extraordinaire. Je suis excité à l’idée de partir randonner sur ces sentiers sinueux, en ce lieu inconnu. J’ai aussi hâte de retrouver le sac à dos et les chaussures de marche pour arpenter ces montagnes, qui ont été par le passé le théâtre de bien des souvenirs pour moi de ce côté de la frontière. Olivier et Damien sont tous deux moniteurs et guides de pêche, et respectivement moniteur de ski et pisteur secouriste l’hiver, chez eux à Saint Lary-Soulan, en France. Une double activité qu’ils développent intelligemment en s’associant sur certaines prestations afin de garantir une qualité de service à leurs stagiaires de tout âge, de 7 à 77 ans comme on dit. Pour les séjours en Espagne, ils travaillent en partenariat avec l’agence Nomade pêche afin de proposer des séjours clé en main. Des camps de pêche pour les enfants afin de découvrir la pêche, des séjours en lac de montagne ou des journées sur des rivières somptueuses, ils savent tout faire et connaissent très bien leur territoire, que ce soit en France ou en Espagne.
Des eaux translucides
Passionné par l’image et en particulier l’image subaquatique, c’est bien sûr une évidence pour moi de prendre mon caisson photo et tout le reste du matériel pour ce trip. Là-haut, de l’eau translucide et des poissons magnifiques m’attendent, donc impossible pour moi de ne pas faire d’images dans l’eau ! Mais toute passion a ses inconvénients, là, ce fut le poids. Avec un sac dans le dos et un sac ventral, j’ai vite compris que j’allais devoir assumer ma passion et souffrir pour réaliser des images à 2 400 m d’altitude. J’aime ce genre de défi, mais mes jambes et mes poumons n’étaient pas du même avis ! La montée brutale dès le début, sans transition, est extrêmement dure. Deux heures et demie après le départ, nous voilà arrivés à destination ; je suis soulagé et constate que mes randonnées passées étaient un peu trop lointaines ! Vous imaginez bien la raillerie de mes deux collègues habitués à ce parcours, nous avons bien rigolé. Je vous rassure, tous les stagiaires arrivent au sommet sans trop de difficultés, pour ma part je me suis pris pour un sherpa du Népal sans en avoir les compétences !
Dans un décor à couper le souffle
La beauté des paysages valait bien ces efforts, sur cet étage alpin règne une ambiance minérale où aucun arbre ne pousse. Ce chaos granitique gris contraste avec le bleu glacial des eaux de ces lacs d’altitude. Levant les yeux au ciel, un horizon découpé et formé de plusieurs sommets flirtant avec les 3 000 m d’altitude apparaît, un sentiment de puissance se dégage de ce décor naturel. Ces lacs abritent une belle population de truites aux robes surprenantes, et la pêche à la mouche y est reine ! En cette période, les poissons sont assez actifs, et les ronds sur l’eau peuvent démarrer très tôt le matin et durer jusqu’à la nuit sur certains plans d’eau. En marchant un peu, plusieurs spots peuvent être pêchés dans la même journée, et dans chaque pièce d’eau la robe des truites est différente. Doré aux points rouges, la joue tachée de bleu, des zébrées méditerranéennes ou encore des poissons au dos bleu avec une robe grise pour celles qui évoluent dans les lacs les plus haut perchés. La qualité des poissons est vraiment remarquable, chaque coup de ligne réserve une surprise.
Quand les poissons montent sur les sèches
Damien et Olivier pêchent en sèche, mais également en nymphe à vue quand les truites maraudent en bordure sur les tombants, lorsque le soleil doré du matin illumine les sommets et réchauffe l’atmosphère. Il est possible d’attaquer des poissons dans trente centimètres d’eau, en recherche de nourriture ; collés à la berge abrupte, ils peuvent regagner les profondeurs rapidement. En sèche, les poissons n’hésitent pas à monter de plusieurs mètres pour venir prendre la mouche : opportunistes, toutes les occasions pour se nourrir sont bonnes. Pas besoin de sortir trop de soie pour prendre du poisson sur ces lacs, les truites ont l’habitude de fréquenter les bordures, c’est accessible à tous les niveaux. Une canne en 10 pieds soie de 5 ou soie de 6 permet de pêcher correctement. Pour ce qui est des mouches utilisées, mes deux guides font confiance à Florian Estournet (La mouche de mai) pour leur fournir des mouches de qualité. Leur activité de moniteur de ski et de pisteur secouriste ne leur donne pas le temps de sortir l’étau durant l’hiver. Des Sialis, tipules, CDC foncé ou encore babarotte ou bubble remplissent leurs boîtes pour pêcher sur les lacs d’altitude.
Chercher les arrivées d’eau
Il faut trouver les bons secteurs du lac où les truites sont bien présentes et privilégier les entrées d’eau sur les lacs. Les petits rus qui ruissellent sur la roche charrient de la nourriture pour les truites, qui sont souvent plus nombreuses sur ces secteurs. Sans doute que ces eaux sont un peu plus chaudes aussi. La recherche de ces spots nous donne l’occasion de faire le tour des lacs et d’observer régulièrement des isards. Ces acrobates des montagnes profitent eux aussi des premiers rayons de soleil matinaux pour se réchauffer sur les rochers granitiques non loin des prairies d’herbe verte récemment libérées des neiges. Ces eaux transparentes abritent des poissons de très belle taille, des vairons sont présents dans certains lacs et les truites ont alors des morphologies plus denses et plus épaisses que dans les lacs qui en sont dépourvus. Une question de protéines !
Pêche de qualité
J’ai été étonné de la qualité de la pêche sur toutes ces pièces d’eau, la densité et la qualité des poissons sont assez surprenantes. L’activité en surface est au rendez-vous, bien sûr la météo en montagne est très changeante et les parties de pêche peuvent être écourtées, mais dans cet environnement, il faut savoir s’adapter, c’est ce qui fait tout le charme de l’altitude. La pêche en lac de montagne est réellement un pèlerinage où l’on est témoin de la vie des sommets et de leur biodiversité avant les hivers rigoureux et impitoyables. Olivier et Damien proposent une expérience de qualité dans un décor magique et une bonne humeur à toute épreuve.
Contact
Damien Toussaint
06 37 71 95 53
Olivier Malo
06 27 19 70 59
www.peche-pyrenees-saint-lary.com