Les sites du groupe Info6TM

Pêche au coup en étang pendant l'hiver : une stratégie millimétrée !

Les petits étangs offrent de bonnes conditions de pêche hivernale. Les abords sont en général bien entretenus et l’on peut s’approcher en voiture pour décharger tout le matériel. Olivier Wimmer vous indique la marche à suivre pour remplir votre bourriche !

J'apprécie les pêches de canaux, mais en fin d’hiver et avant le début de la saison des concours, je me tourne volontiers vers les étangs de ma région. Leur accessibilité et les possibilités offertes permettent d’optimiser les courtes sessions. Régulièrement rempoissonnés, il est possible de réaliser de belles pêches de poissons blancs malgré les eaux froides. J’adopte une approche particulière, tout en minimalisme en matière d’amorçage, pour des résultats parfois surprenants.

La majorité des prises sera constituée de petits poissons lors de ces sessions hivernales mais un poisson bonus, comme cette carpe, fait toujours plaisir !
Crédit photo : Olivier Wimmer

Poupulation mixte

La pêche en étang en tout début d’année requiert une polyvalence stratégique et technique. La population des plans d’eau est souvent mixte, composée de poissons blancs, gardons, rotengles, brèmes, mais il n’est pas rare de piquer une belle tanche, un carassin ou de se retrouver aux prises avec un carpeau, et ce, même en plein hiver. Malgré la présence assurée des poissons, il ne faut pas se croire gagnant d’avance et toujours bien se préparer.

Les gardons réagissent en général très vite à l’amorçage et constituent la majorité des prises. Cela donne du rythme à la pêche !
Crédit photo : Olivier Wimmer

Amorçage frugal et spécial

Les eaux sont froides, il vaut mieux amorcer avec parcimonie car les poissons ne sont pas en plein appétit. Il ne faut pas les gaver ! Un kilo d’amorce sèche suffit largement pour les intéresser à nos appâts et pêcher plusieurs heures durant. Le mélange doit pouvoir intéresser toutes sortes de poissons. De plus en plus, surtout depuis mes voyages réguliers outre-Manche, je me tourne vers des mélanges à la mouture fine et au goût sucré-salé. Ces amorces, habituelles lorsqu’il s’agit de carpes, le sont moins pour les poissons blancs. Le côté salin rebute les petits poissons, voraces même en hiver. Les autres y sont habitués puisque l’utilisation de pellets carnés est monnaie courante aux beaux jours. Prêtes à l’emploi, ces amorces sont polyvalentes, très faciles à préparer et ne nécessitent presque pas de temps de repos. De couleur neutre, noire, rouge ou encore verte, il est facile d’adapter la teinte de l’amorce à celle du lieu de pêche. Très fines, elles se délitent rapidement pour offrir leur contenu en dégageant d’impressionnants pétillements. Elles donnent de précieux indices en surface en fonction de la manière dont elles « travaillent » et permettent de les localiser. J’en use et abuse aujourd’hui avec beaucoup de réussite !

Mes associations d’amorces sucrées-salées

Tous les fabricants d’amorce proposent aujourd’hui des amorces carnées, il est très facile de reproduire ce type de mélange sucré-salé. Je vous livre ceux que j’ai déjà testés avec succès à raison de deux parts égales à chaque fois :

  • Sensas Lake + Magic Sweet Fishmeal
  • Champion Feed Etang + Expander Pure
  • Mainline Sweet Marine + Pro Active Match
  • Dynamite Baits Frenzied Hempseed + Amino Natural

En fonction des espèces majoritaires, je recours aux versions d’amorces colorées : noire pour les gardons, verte pour les brèmes et rouge si les eaux sont teintées.

Plateau d'appâts différents

Si je dispose de peu d’amorce, je prévois un large panel d’appâts pour mon hameçon. Des asticots de toute taille, des gros et des pinkies multicolores, des vers de terre et de terreau, ainsi que du maïs et du pain. Cela permet d’adapter lemenu à l’humeur des  poissons. Il en faut peu, mais de tout !

Plusieurs coups

Je multiplie toujours les coups et les choisis en fonction de la configuration du fond et de l’environnement. Plus l’eau est claire, plus je cherche le maximum de profondeur, dans la mesure du possible. Un mètre représente un minimum, surtout en bordure. Le but est de prospecter toutes les distances pour dénicher les poissons. Je vais proposer des menus différents sur chaque poste pour déterminer celui qui convient le mieux. Je conserve le même mélange d’amorce, soit garni d’asticots, de vers coupés ou de quelques grains de maïs. Ceci me permet de jongler entre les coups et les esches et de m’assurer un rythme continu de touches. Dans le cas où les touches cessent sur l’un, je file sur l’autre, et ainsi de suite. Certains postes mettent plus de temps à s’activer que d’autres, parce que les poissons ne se situent pas dans cette zone précise. Et toutes les espèces ne viennent pas sur chaque coup simultanément. Le contenu mixte de la bourriche en fin de pêche reflète parfaitement cette danse orchestrée entre tous les coups. L’hiver est synonyme de patience. Pour déterminer ces différents coups, la seule solution est de s’astreindre à un sondage méticuleux. La sonde devient mon œil sous la surface, seule capable de localiser un fond plat et dénué d’obstacles, susceptible d’accueillir l’amorce et donc de la rendre accessible aux poissons. Je cherche des fonds aussi réguliers que possible, que je vais pouvoir exploiter avec les mêmes réglages de ligne. Cette opération est facilitée sur les étangs artificiels au fond relativement linéaire. En ne modifiant pas la longueur de ma canne, je peux donc construire plusieurs coups, mais à des angles différents.

Cette formidable bourriche prouve, s’il en est besoin, que braver le froid et la pluie est souvent récompensé. Une belle journée pour Olivier !
Crédit photo : Olivier Wimmer

Vive les coupelles !

Chaque coup est amorcé avec parcimonie. Il est toujours possible de réamorcer en cours de pêche si besoin. Pour ne commettre aucun impair en matière de précision et de quantité d’appâts distribués, je ne me sers que des coupelles pour l’amorçage. J’utilise un modèle large au départ et des mini-coupelles de scions en cours de partie. Elles me servent pour déposer de l’amorce, des esches vivantes ou des graines. Les préférences alimentaires des espèces présentes ne changent pas au fil des saisons, c’est surtout la quantité qui diffère d’une période à l’autre. C’est pourquoi je préfère toujours démarrer timidement, même si les poissons peuvent parfois se montrer aussi coopératifs, sinon davantage qu’aux beaux jours. Afin de prospecter ces différentes zones et de s’adapter à l’humeur (toujours changeante) des poissons, il convient de prévoir des montages de lignes adaptés et réglés conformément aux critères de profondeur de chacune. Si le fond n’est pas uniforme d’un coup à l’autre, cela évite de modifier la position du flotteur à tout moment. Il faut toujours garder la possibilité de varier les poids de lignes en fonction de l’appétit des poissons et/ou des conditions atmosphériques. Pour cette approche en étang, je sors volontairement de mes standards habituels. Aujourd’hui, point de vers de vase et autres esches délicates à l’hameçon, le flotteur doit pouvoir supporter aussi bien un asticot qu’un tronçon de vers ou encore un grain de maïs. Néanmoins, il ne faut pas qu’il soit d’un poids excessif pour conserver la sensibilité nécessaire, n’oublions pas que les eaux sont froides.

La parade consiste à utiliser un flotteur léger mais surmonté d’une antenne plus épaisse que de coutume. Parfaitement équilibrée à mi-hauteur, elle reste visible en toutes circonstances et détecte les indications les plus furtives et les touches délicates. Un flotteur léger permet aussi aux poissons d’intercepter l’esche lors de sa descente, car même en hiver les poissons montent vers la lumière pour voir ce qui se passe. Malgré la clarté de l’eau, je préfère employer un corps de ligne suffisamment solide pour mettre au sec aussi bien un gardon qu’un ou plusieurs poissons bonus providentiels. Ces lignes sont plutôt atypiques ! Il est inhabituel de pêcher les gardons sur une ligne construite en 15/100 et équipée d’un flotteur très léger. Pourtant ces montages garnissent aujourd’hui plusieurs de mes casiers. Elles sont terminées, même si le règlement local ne l’impose pas, d’hameçons sans ardillon. Héritage de mes voyages là aussi, je ne leur trouve que des avantages ! Ils préservent mieux les esches vivantes et le décrochage des prises est plus rapide, sans enregistrer de décrochages accidentels. On trouve aujourd’hui des hameçons sans ardillon, ultra-piquants, fin de fer et très solides à la fois. En hiver, ils offrent la possibilité de pêcher avec des gants, car même si l’hameçon s’y prend, il en ressort rapidement. Ce qui n’est pas du luxe.

Même dans ces eaux froides la tanche peut être joueuse. Elle met du temps à venir sur le coup mais la patience du pêcheur paie. 
Crédit photo : Olivier Wimmer

Élastique creux et kit de combat

L’élastique intérieur est une autre arme de cet attirail particulier. Comme il est difficile de prévoir ce qui va mordre, il est installé sur les deux premiers éléments de mon kit, pour offrir davantage de souplesse. Je choisis un élastique habituellement utilisé dans ses gros diamètres, creux, offrant un coefficient d’allongement exceptionnel et davantage encore dans ces petites tailles. En fonction des espèces et tailles de poissons présentes, mon choix se porte sur des diamètres compris entre 1,2 et 1,8 mm. Sollicités juste ce qu’il faut en cas de prise modeste, ces petits élastiques creux représentent une double sécurité extraordinaire. Leur souplesse limite les décrochages au ferrage et en cas de contact avec un beau poisson, les chances de le capturer avec un hameçon fin restent totales. En fonction de la prise, carpe, carassin ou brème, l’élastique peut être fortement sollicité. Afin de ne pas éterniser la lutte, il est installé sur un kit de combat. La base de l’élastique pointe à celle du kit et il est possible d’agir sur la tension du latex, à l’image de l’action avec un moulinet, afin de ramener le poisson à soi et de le mettre à l’épuisette aisément. Il ne faut pas perdre de temps, les journées d’hiver sont courtes !

L’utilisation d’hameçons sans ardillon permet au pêcheur de conserver des gants ou des mitaines qui abritent un peu les mains.
Crédit photo : Olivier Wimmer

Lumières d'hiver

Les journées sont courtes en hiver et le temps d’ensoleillement, quand le soleil se montre, est très limité. La visibilité peut parfois être réduite et devenir problématique lorsque l’on pratique à plus de dix mètres du bord. Je recours donc à des antennes plus volumineuses que de coutume. 1,2 à 1,5 mm, cela peut paraître épais lorsque l’on vise les gardons, mais en prenant soin de les équilibrer au plus juste, on s’assure une sensibilité maximale et une perception idéale de toutes les touches.

 

"Pour recevoir chaque semaine toutes les actus de la pêche, nos concours, nos bons plans, nos sorties vidéos, nos articles gratuits et bien plus encore... inscrivez-vous vite à notre Newsletter !"

Je m’inscris à la newsletter

Coup

Magazine n°933

Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15