Deux amoureux à la pêche : Samir et Claire, un couple et une même passion !

Bonjour Samir, nous sommes très heureux de t’accueillir. Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs et nous dire comment tu as commencé à pêcher la carpe ?

Bonjour, je m’appelle Samir Arebi, je suis un aventurier, un explorateur et un pêcheur de carpes passionné. Pour revenir au début de cette passion, il faut remonter en 1989, je n’étais alors qu’un petit garçon de 9 ans. Ma première expérience de pêche s’est faite avec une canne en bambou, un vieux fil que j’avais trouvé et un petit hameçon pour pêcher le gardon. Ce n’est qu’en 1990 que j’ai attrapé ma première carpe, un poisson de 10 kg, un poisson monstrueux pour les normes britanniques en 1990. Après cela, tout ce que je voulais c’était pêcher la carpe, tant le combat était exaltant et brutal sur du matériel léger et les pe tites cannes. Cette expérience a allumé une flamme en moi, une obsession était née, qui n’a cessé de grandir au fil des ans pour devenir une passion dévorante aujourd’hui.

Quels sont les pêcheurs qui ont directement influencé ta pêche de la carpe et pourquoi ?

Des gens comme Steve Briggs, Frank Warwick, Patrick Zambeau, Alijn Danau et Rod Hutchinson, pour n’en citer que quelques-uns. Ces gars pratiquaient le genre de pêche que je voulais faire, une quête permanente, explorer de grandes eaux publiques et attraper des pois sons sauvages géants.

Dans combien de pays différents as-tu pêché la carpe ?

Pas autant que je l’aurais souhaité, mais cette année tout va changer. Jusqu’à présent, j’ai attrapé de grosses carpes en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en France, en Espagne et au Portugal.

Y a-t-il eu un moment où tu t’es dit : « je veux vivre de cette passion et réaliser mon rêve, il faut que je sois professionnel » ?

J’avais un très bon travail, je gagnais beaucoup d’argent au Royaume-Uni, mais il manquait quelque chose à ma vie. Aller travailler tous les jours au même endroit, entouré des mêmes personnes, je trouvais cela très ennuyeux et après 23 ans d’activité, j’ai décidé que j’en avais assez. Nous avons surtout été poussés par le Brexit, je ne pouvais pas vivre dans un pays qui avait rejeté l’Europe, d’autant plus que je me sentais européen et pas tellement britannique. L’idée d’avoir mes mouvements restreints lors de la poursuite de ma passion sur le continent était trop pour moi et après réflexion avec Claire, nous avons décidé de vendre notre entreprise au Royaume-Uni et de voyager à travers l’Europe à la recherche des carpes. Nous n’avons jamais eu l’intention d’en faire une profession au départ, mais plutôt une quête de bonheur et d’épanouissement, et jusqu’à présent, nous avons atteint nos objectifs.

Tu es un passionné de pêche ainsi qu’un vidéaste talentueux, tes films sont très innovants. N’est-il pas difficile de pêcher et de se filmer en même temps ? 

L’aspect tournage et montage est de loin le plus difficile dans notre métier. Trouver des idées originales et les concrétiser dans un film n’est pas chose aisée, comme le savent tous ceux qui montent des films. Pouvoir pêcher efficacement et capturer l’instant sur pellicule est très difficile et peut parfois représenter un lourd fardeau. Mais filmer nos aventures nous permet de poursuivre et de vivre notre passion. Mes parents m’ont toujours dit que la vie est un compromis, que si l’on peut trouver le juste milieu et l’équilibre entre le travail et le plaisir, alors on ne travaillera jamais sous la contrainte de sa vie. C’est un peu ce que nous faisons aujourd’hui.

Peux-tu nous parler de tes différents partenariats et des raisons pour lesquelles tu les as choisis ?

Pour être honnête, nous n’avons qu’un seul grand partenariat, et c’est avec Nash tackle. J’ai eu la chance que cette marque me soutienne dans toutes mes aventures au fil des ans sans se poser de questions. Nash est comme une vraie famille, la considérer comme une marque est un peu étrange pour moi. Nous avons chacun notre propre culture, et je suis entouré de personnes motivées et de pêcheurs extraordinaires. Je pense que pour mon style de pêche, c’est la seule marque qui me corresponde et qui corresponde à Claire. Merci à eux !

Y a-t-il une région ou un pays que vous n’avez jamais pêché et qui vous fait rêver ?

L’Amérique est sur ma liste depuis un certain temps, l’immensité du pays et le potentiel des poissons inconnus qui résident dans ses eaux m’attirent beaucoup, et j’espère que dans les prochaines années je pourrai m’y rendre et attraper quelques grosses carpes. J’ai vu des poissons incroyables sortir de ces pays et ce sont des endroits où il n’y a pas vraiment de pêche de la carpe. Cela m’attire vraiment, les endroits sauvages peu exploités, c’est le genre de pêche que j’aime.

As-tu une capture particulière gravée dans ta mémoire ?

Oui, beaucoup, probablement trop pour les citer ici. Je pense qu’en France, ma capture la plus mémorable a été mon premier poisson de 30 kg au Lac du Der. Ce lac est une exception dans le monde, un lac qui me tient vraiment à cœur et c’est vraiment difficile ! Pour moi, je pense que la difficulté réside dans l’attraction qu’exerce ce lac emblématique et dans le nombre ridicule de carpes massives qui peuplent ses eaux. Il m’a fallu cinq ans pour attraper une carpe de 30 kg du Der. Et bien que nous ayons attrapé beaucoup de gros poissons de plus de 25 kg, atteindre la barre magique des 30+ a été une lutte. Après tout, les meilleurs pêcheurs de toute l’Europe viennent sur ses rives pour tenter d’attraper leur rêve. Pour moi, le lac du Der est le lac le plus spécial du monde. L’année dernière, Claire et moi avons eu la chance d’attraper des poissons vraiment spéciaux dans ma nouvelle maison et mon pays, l’Espagne. Claire a eu la chance d’attraper une miroir de 28 kg dans notre rivière locale et j’ai également eu la chance d’attraper un certain nombre de poissons de 25 à 27 kg dans la même rivière cette année. Une capture exceptionnelle pour moi a été une miroir de 28,2 kg provenant d’une petite gravière à côté de la rivière alors que j’étais parti en session à moto. Une grande surprise pour moi, venant d’un petit lac d’environ 2 ha, sauvage et intact, ce poisson était exceptionnel, non seulement pour sa taille, mais aussi pour son état, un poisson parfait sans aucun dommage ni signe de capture. En plus le prendre sur une canne de 6 pieds, c’était fou !

Nous savons que tu pêches souvent en couple avec ta femme, la talentueuse Claire. Peux-tu nous parler de cette grande équipe que vous formez et de la façon dont vous vous complétez au bord de l’eau ?

Nous sommes un couple fusionnel qui passe beaucoup de temps ensemble et il était naturel pour nous de pêcher ensemble. Claire a commencé à venir pêcher avec moi parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi je passais autant de temps au bord de l’eau. Honnêtement, elle pensait que j’avais des liaisons avec d’autres femmes. Un jour j’ai décidé d’aller pêcher dans la neige, elle ne m’a pas cru. Elle a voulu venir voir ce que je faisais et a attrapé sa première carpe de 12 kg sur cette session, alors qu’elle était enceinte de notre fils. Après cela, elle est devenue accro comme la plupart d’entre nous et a commencé à venir pêcher avec moi tout le temps. Cela m’a permis de me livrer encore plus facilement à mon obsession et maintenant j’avais son plein soutien ! Ces dernières années, Claire est devenue une pêcheuse à part entière. C’est une travailleuse acharnée et très enthousiaste. C’est surtout quand je me sens abattu ou vaincu que Claire me remonte le moral avec sa bonne humeur, ses bonnes vibrations et un discours motivant… Sans compter qu’elle prépare de très bons repas sur la berge. Je lui suis très reconnaissant.

On vous voit souvent pêcher en France. Quelle relation particulière entretenez-vous avec la France et les pêcheurs français ?

Pour moi, la France est le meilleur pays au monde pour la pêche, et ce pour de nombreuses raisons. La France a la chance d’avoir une multitude d’eaux vastes et variées. La beauté des Alpes, le mystère de la vallée du Rhône, les carpes géantes qui vivent dans le grand réservoir du nord, les grandes rivières, les grands canaux, les nombreuses gravières, le soleil et la chaleur du sud ne sont que quelques-unes des raisons pour lesquelles nous aimons pêcher en France. Mais la pêche en France, c’est bien plus que la pêche. Nous avons une vraie connexion avec les gens, nous aimons la profondeur de la culture française et le goût de la cuisine. Nous nous sommes fait de nombreux amis au fil des ans en pêchant en France, et pas n’importe quels amis, nous parlons d’amis pour la vie et tu en fais partie. Nous prenons toujours le temps de parler avec les gens et nous essayons d’être aussi respectueux que possible. Nous aimons et apprécions beaucoup la France, et s’il n’y avait pas les impôts élevés pour les entrepreneurs, nous y vivrions !

Tu peux nous parler de vos projets pour 2024 ?

Oui, l’année 2024 sera très chargée. Tout d’abord, je vais aller en Italie avec ma moto pendant un mois pour parcourir le pays et pêcher. J’ai vraiment hâte de faire ce voyage, le voyage à moto en Espagne a sans aucun doute été la meilleure expérience de pêche de ma vie pour de nombreuses raisons. Pêcher avec un équipement minimal, où tout est un compromis, est un défi en soi, mais rend la pêche tellement plus excitante. C’est comme revenir aux bases de la pêche, aux principes fondamentaux de la chasse d’un animal sauvage dans son environnement avec un équipement minimal. Ensuite, je vais à Madine pendant deux semaines, en espérant réaliser mon rêve d’attraper un monstre dans ce lac emblématique. Ensuite, nous irons dans les grands lacs de l’est de la France, un endroit qui m’a toujours attiré, mais que je n’ai jamais eu le temps de pêcher. C’est pourquoi nous voulons explorer ces grands lacs et, je l’espère, attraper quelques unes de leurs belles carpes. En automne, nous nous rendons en Slovénie, mais pas sur les fameux lacs que tout le monde connaît. L’un de nos amis locaux a découvert un réservoir abandonné, libre de tout contrôle, qui contient de véritables géantes slovènes.

De plus en plus de jeunes se lancent dans la pêche à la carpe. Quels conseils leur donnerais-tu pour prendre un bon départ ?

Mon conseil serait d’aimer ce que l’on fait, de respecter l’environnement, de ne pas regarder de trop près ce que font les autres, de ne pas être jaloux et de pêcher pour son propre bonheur.

Et enfin, comment vois-tu l’avenir de la pêche à la carpe ?

Pour moi, c’est une question difficile. J’espère que l’avenir sera rempli de pêcheurs qui respectent l’environnement et qui prennent soin de ces beaux endroits que nous aimons. Mais ce que je vois de plus en plus ces dernières années, c’est la destruction du paysage par les déchets. Ce n’est pas toujours la faute des pêcheurs, mais il est clair que la plupart du temps, c’est le cas. Claire et moi ramassons souvent des sacs de déchets laissés par d’autres pêcheurs ou campeurs. Pour nous, tout pêcheur devrait être un gardien du paysage, un protecteur de l’environnement et un ambassadeur de notre sport.

Merci beaucoup Samir de permettre à nos lecteurs de mieux vous connaître. Nous savons que vous avez accepté de collaborer avec Media Carpe et que vous écrirez pour la revue. Je suis sûr que tous nos lecteurs s’en réjouissent déjà.

Merci d’avoir pris le temps de parler avec moi Stéphane, c’est toujours un énorme plaisir d’être en ta compagnie et de partager certaines de nos pensées sur la pêche. J’espère que les lecteurs apprécieront notre conversation et j’espère qu’ils aimeront suivre nos aventures.