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Avec Florian Pinto : simple et sans ardillon !

Pour Florian Pinto, le respect du poisson est une religion. C’est pourquoi cet excellent spécialiste du brochet équipe systématiquement ses leurres, durs et souples, avec des hameçons simples. Rencontré le temps d’une belle sortie en float-tube, dans une gravière mosellane, il nous en a dit un peu plus à propos de ses choix assumés en matière d’armement.

Originaire de Charbes, en Alsace, Florian Pinto pêche depuis l’âge de huit ans. Après avoir longtemps traqué les truites, aux côtés de son père et de son oncle, ce n’est qu’en 2010 qu’il découvre et se passionne pour la pêche des carnassiers aux leurres. Régulièrement, il accompagne encore son père avec qui il aime pêcher la truite et le brochet.

Florian a passé du temps à peaufiner ses montages, aujourd’hui parfaitement au point.
Crédit photo : Julien Mathien

Grande découverte

S’initiant dès 2013 aux pêches en casting, sa première expérience de pêche à l’étranger, sur les brochets d’Estrémadure, en Espagne, marque également la naissance d’une grosse addiction pour la traque des grands spécimens. Il fait alors de la pêche aux bigbaits une véritable spécialité et sa technique de prédilection. Dès 2016, il capture de cette manière plus de trois cents brochets dont dix spécimens au-delà du mètre. Une statistique qui reflète sa persévérance et sa maîtrise du sujet. Mais avec ses bigbaits armés de gros hameçons triples, il n’est pas rare que Florian blesse quelques poissons.

La perte de poids par rapport aux hameçons triples est compensée par du fil de plomb.
Crédit photo : Julien Mathien

Inacceptable

Pour ce passionné, à l’éthique irréprochable, c’est une contrepartie difficile à accepter. Son expérience de pêcheur de truites lui souffle alors à l’oreille l’idée de réarmer ses leurres avec des hameçons simples et dépourvus d’ardillon. « Si ça marche avec les truites, se dit Florian, il n’y a pas de raison que ça ne soit pas le cas avec les brochets. » Mais ses premiers tests n’apportent pas entière satisfaction. Florian cumule les loupés, les pointes de ses hameçons ne semblent pas piquer dans la gueule plate des brochets de manière systématique et suffisante. Néanmoins, il semble que les poissons piqués se décrochent rarement… Constatation qui l’incite à ne pas abandonner sa réflexion. Il revoit alors la taille des hameçons utilisés, leur orientation, leur mobilité mais également le lestage de ses poissons-nageurs. Un souci du détail qui va finir par faire ses preuves…

Jusqu’au bout du combat, la bannière est maintenue en tension
Crédit photo : Julien Mathien

Jolis mais méfiants

C’est par une fraîche journée automnale, sous un ciel couvert, que je retrouve Florian au bord d’une gravière mosellane où s’étendent, sous la surface, de grands champs d’herbiers. Le temps et la saison semblent propices à la traque du brochet et Florian me précise que le plan d’eau abrite une population de jolis poissons, méfiants certes, mais qui devraient permettre de démontrer l’efficacité de ses montages.

Les montages mis au point par Florian sont extrêmement précis. Parfois assez complexes, ils sont toujours réalisés avec beaucoup de soin.
Crédit photo : Julien Mathien

Florian s’élance en float-tube et entame sa prospection aux poissons-nageurs au-dessus des herbiers. Il m’a bien sûr présenté ses leurres, m’expliquant ses choix par le détail. Il utilise désormais des hameçons simples, de deux tailles supérieures à celle des triples d’origine. Il prend également soin d’entourer la hampe de ces hameçons de fil de plomb pour retrouver le poids de l’armement initial, ce qui permet de maintenir l’équilibre de la nage du poisson-nageur. L’hameçon de queue est orienté pointe vers l’arrière tandis que celle de l’hameçon ventral est orientée sur le côté, grâce à un anneau brisé supplémentaire quand c’est nécessaire. Il me présente également des hameçons montés à la main et munis d’une boucle en tresse armée qui garantit une plus grande liberté de rotation. Selon Florian, cela occasionne moins de décrochages. Je vois que ses poissons-nageurs passent sans encombre au milieu des herbiers, là ou des hameçons triples auraient sans aucun doute accroché sans cesse.

Grâce à un anneau brisé, l’hameçon ventral, orienté sur le côté, est bien plus prenant.
Crédit photo : Julien Mathien

Gros leurres souples

Sans réaction des poissons, Florian décide rapidement de passer aux leurres souples. Il utilise de très grosses bouchées (20 à 30 cm) de type shad ou grub, positionnées sur des armatures maison. Il les réalise avec de la corde à piano en 90/100 sur laquelle il ajoute des émerillons barils et des anneaux brisés pour faciliter la rotation des hameçons simples. Il repique astucieusement ses hameçons dans la matière du leurre souple à l’aide d’un petit U en inox ligaturé et vernis sur la hampe (voir encadré). Ils sont ainsi toujours parfaitement orientés en action de pêche et se libèrent à la touche ou lors du combat pour éviter que le poisson prenne appui sur le corps du leurre pour décrocher.

Voici la boîte d’un pêcheur méticuleux, impeccablement rangée.
Crédit photo : Julien Mathien

Des montages au point

Les premiers essais approximatifs ont laissé place à des montages aboutis dont Florian vante les mérites. Moins de risques de blessure pour le poisson et le pêcheur, des décrochages incomparablement facilités, bien plus rapides, d’autant que les simples n’accrochent pas le filet de l’épuisette. Les leurres, dont la peinture s’abîme moins qu’avec les triples, sont aussi bien plus faciles à stocker et à saisir dans les boîtes. Et en action de pêche, les montages de Florian semblent en effet plus libres et plus pêchants. Enfin, question efficacité, les hameçons sans ardillon ont un pouvoir de pénétration supérieur. Face à leurs désavantages (quelques loupés et décrochages, coût des hameçons), Florian considère que c’est tout bénéfice. 

Avec les hameçons simples, les décrochages sont simples et rapides.
Crédit photo : Julien Mathien

Belle démonstration

C’est d’ailleurs ce qu’il me démontre sur la deuxième partie de notre sortie, après avoir pourtant décroché un premier poisson ! Mais notre pêcheur est beau joueur. « C’est le jeu, c’est un risque que je connais et que j’assume, avoue-t-il. Je préfère perdre quelques poissons plutôt que de les blesser ! » Mais fort heureusement, la suite est plus heureuse. Au détour d’un arbre immergé, Florian capture un premier poisson de 80 cm au shad. Il en profite pour me montrer la simplicité avec laquelle il décroche, en un geste, le poisson dans l’épuisette sans que le montage s’emmêle dans le filet. Le brochet est ainsi remis à l’eau rapidement et en parfaite santé. Florian profite de ce qui ressemble à un beau pic d’activité pour capturer coup sur coup deux nouveaux poissons de belle taille. Il les combat canne basse, en prenant soin de bien conserver sa bannière en tension, précaution indispensable, avec des hameçons sans ardillon, pour ne pas décrocher. Satisfait, il me présente sa dernière capture comme pour affirmer plus haut et plus fort son message d’une grande clarté : pêcher avec des hameçons simples, c’est facile et c’est tout aussi efficace.

Lors de notre sortie en sa compagnie, ce sont les leurres souples qui semblaient avoir les faveurs des brochets, toujours manipulés avec une grande prudence et respect par Florian.
Crédit photo : Julien Mathien

 

Le matériel de Florian

ENSEMBLE H

  • Canne : Blue Shadow Method Cover (Illex) 14-40 g
  • Moulinet : Curado 201E (Shimano)
  • Tresse : Nitro Pe Power Game (Illex) 24/100
  • Bas de ligne : Trilene Fluoro (Berkley) 90/100

ENSEMBLE XH

  • Canne : Night Shadow B220 (Illex) 30-120 g
  • Moulinet : Revo Beast (Abu Garcia)
  • Tresse : X9 (Berkley) 30/100
  • Bas de ligne : Trilene Fluoro (Berkley) 100/100

 

Des hameçons à repiquer

Florian équipe tous ses hameçons simples destinés aux leurres souples d’un petit U métallique. Pour cela, il installe son hameçon dans un étau puis réalise le U avec de la corde à piano en 90/100. Il positionne ce U le long de la hampe et ligature le tout avant d’appliquer un vernis spécial qu’il fait sécher à l’aide d’une lampe à ultra-violets. Il peut ainsi repiquer ses hameçons dans le corps du leurre souple pour assurer sa bonne position en action de pêche. Les hameçons sont des 7266B (VMC), des inline sans ardillon.

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Brochets, Sandres, Perches

Magazine n°918 - novembre 2021

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