Appel au moratoire : ONG et scientifiques demandent l’arrêt de la pêche à l’anguille

La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), accompagnée de scientifiques et de pêcheurs, tire la sonnette d’alarme pour sauver l’anguille européenne, une espèce « à l’agonie ». Lors d’une conférence de presse, Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO, a réclamé un moratoire immédiat sur la pêche, estimant que « l’État refuse d’agir malgré les recommandations des experts ».

Depuis les années 1980, les populations d’anguilles ont chuté de 90 %, et même de 99 % par rapport aux années 1960, à cause de la dégradation des habitats, de la pêche et des barrages qui bloquent leur migration. L’espèce est classée « en danger critique d’extinction » depuis 2008 par l’UICN.

Le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) recommande depuis 2022 l’arrêt total de la pêche, mais la France reste l’un des derniers pays européens à l’autoriser. Un projet d’arrêté gouvernemental envisage de réduire les quotas de civelles (alevins d’anguille) à 55 tonnes en 2025-2026, puis 43 tonnes l’année suivante — des chiffres jugés « dérisoires » par la LPO, qui rappelle que 65 tonnes représentent environ 220 millions d’individus.

Environ 40 % des civelles pêchées sont consommées, le reste servant au repeuplement, souvent sans suivi ni garantie de survie. Parallèlement, la contrebande de civelles explose : leur prix au kilo atteint plusieurs milliers d’euros sur le marché asiatique.

Les ONG dénoncent une irresponsabilité politique face à une espèce emblématique de nos rivières, dont la disparition semble chaque année plus proche.

Retrouvez notre texte sur l’anguille corse : https://peche-poissons.com/non-classe/lombre-fluide-dans-les-vasques-claires-de-languille-corse-texte-et-photos-sebastien-barrio/

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