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Poids, étalement, distance : les clés d'une bonne plombée

Estimer la nature de sa plombée en fonction de celle du poste, c’est faire un pas vers la réussite. 

Crédit photo Marc Delacoste
Le problème de la plombée est pour le pêcheur au toc en dérive naturelle un sujet de doute quasi permanent, autant que de discussions sans fin. Certains s’en préoccupent peu, conservant un ordonnancement identique d’un bout à l’autre de la saison. D’autres la font évoluer sans cesse.

On ne pêche bien qu’en confiance. Et pour avoir confiance dans sa plombée, il faut comprendre quel est son rôle. Elle doit en effet assurer la présentation de l’appât au bon niveau, à la bonne vitesse et en lui assurant un comportement le plus naturel possible. Pour bien appréhender pourquoi et comment on doit et peut faire varier sa plombée, il faut bien intégrer l’importance des trois paramètres qui la déterminent: son poids, son degré d’étalement et sa distance par rapport à l’hameçon.

S’adapter et modifier sa plombée quand c’est nécessaire est une des bases de la pêche au toc. Mais attention à ne pas tomber dans l’excès en y revenant trop souvent.
Crédit photo : Marc Delacoste

Le poids

Le poids est encore trop souvent le seul paramètre considéré par certains pêcheurs. C’est certes un élément déterminant qui permet de faire descendre l’appât vers le fond, où se tiennent le plus souvent les truites. Mais s’il suffisait que l’appât soit près du fond pour être attractif, il n’y aurait qu’à plomber lourd en toutes circonstances pour bien pêcher ! Mais il faut qu’il y évolue de manière naturelle. Et c’est le couple vitesse du courant-profondeur du poste qui doit être pris en compte. Une profondeur importante mais avec un faible courant permet d’utiliser une plombée assez légère. C’est aussi le cas avec un fort courant, tant que la profondeur reste réduite. Mais lorsque les deux sont élevés, il faut augmenter le poids de la plombée.

Les truites préfèrent les présentations un peu décollées dans les eaux réchauffées. Une plombée légère ou étalée sera la plus efficace pour répondre à ce comportement.
Crédit photo : Marc Delacoste

D'autres paramètres

Voilà pour la base sachant qu’interviennent d’autres paramètres très importants eux aussi, comme la température de l’eau, par exemple. Plus elle est froide et moins les truites sont enclines à se déplacer pour prendre un appât. Celui-ci doit donc évoluer au ras du fond. Dans une eau réchauffée en revanche, la distance de stimulation des truites augmente et elles peuvent se déplacer de quelques décimètres. Il en va de même pour la vitesse à laquelle peut évoluer l’appât : elle doit être très faible par eau froide, pouvant être légèrement plus élevée dans une eau un peu plus chaude. Pour un schéma vitesse-profondeur équivalent, on plombera donc d’autant plus que l’eau est froide, et inversement, sachant qu’une plombée légère permet toujours une présentation plus naturelle. On pêche donc lourd chaque fois qu’il le faut, et léger dès qu’on le peut ! La tension appliquée à la ligne est à prendre en compte également. Une bannière un peu tendue peut convenir avec une plombée lourde, mais absolument pas avec une plombée trop légère qui va vite décoller et draguer. Si on a tendance à pêcher avec une bannière tendue, mieux vaut donc toujours surplomber un peu. Si en revanche, on sait pêcher bannière peu tendue, on peut utiliser des plombées plus légères et ainsi mieux présenter son appât.

Lourde ou légère ?

La notion de plombée lourde ou légère est bien sûr variable d’un parcours à l’autre. Une plombée lourde pour un ruisseau pourra être moyenne voire légère pour une rivière, et vice versa. Mais d’une manière générale, on parle de plombée lourde à partir de 0,7-0,8g, et de plombée légère quand on descend sous 0,3-0,4g

L’étalement de la plombée, réglé par le nombre de plombs et leur espacement, permet de contrôler sa densité. 
Crédit photo : Marc Delacoste

L'étalement

Outre le poids de la plombée, sa souplesse est également un critère important, mais trop souvent négligé. Celle-ci est conditionnée par son étalement. Une plombée composée d’un plomb n°1 pèse environ 0,3g. Mais elle ne se comporte absolument pas comme une plombée composée par exemple de trois plombs n°7, qui pèse pourtant autant. Le poids est le même, mais la souplesse de la plombée composée de trois plombs est bien meilleure et d’autant plus que les plombs sont espacés. La descente est plus lente et la présentation plus naturelle. C’est d’autant plus important que s’il est vrai que les truites s’alimentent le plus souvent près du fond, le bon niveau de présentation peut varier. Ce peut être au ras du fond, ou juste au-dessus, voire un peu plus haut encore. Par eau froide, l’appât doit se présenter au ras du fond et évoluer lentement. Mais par eau réchauffée, il gagne à être légèrement décollé et peut évoluer plus rapidement.

Les appâts de faible densité, comme ici la teigne, ne doivent pas être entravés. On les accompagne donc d’une plombée légère ou on éloigne un peu plus une plombée lourde. 
Crédit photo : Marc Delacoste

Naturelles

Les plombées étalées sont celles qui produisent incontestablement les présentations les plus naturelles. Encore faut-il, pour les utiliser, que les conditions du jour s’y prêtent. En torrent ou en petite rivière, avec des postes de petite taille et assez turbulents, les plombées étalées mettent en fait trop de temps pour bien se mettre en place, pêchent de manière moins précise et sont donc moins performantes. Une plombée concentrée (3 à 4 plombs espacés de 1 à 2 cm) convient mieux, et reste légère avec des plombs de petite taille (n°6 à 8). Dans les longs courants laminaires des rivières en revanche, où les truites sont souvent plus sélectives, une plombée étalée a tout le temps de se mettre en place et permet une présentation optimale. De même, on étale d’autant plus sa plombée que l’eau est réchauffée, afin de mieux coller aux exigences des truites qui préfèrent une présentation plus décollée, et inversement.

La progressivité

Une certaine progressivité donne plus de souplesse. On l’obtient en augmentant la distance entre les plombs ou en diminuant leur taille en allant vers l’hameçon. On peut aussi combiner ces deux options. Cette progressivité ne doit pas être systématiquement recherchée: elle est utile sur une plombée lourde pour l’assouplir et mieux présenter l’appât, tout en gardant assez de contrôle et de transmission d’information.

Plus la plombée est éloignée de l’hameçon plus l’appât, libre, a un comportement naturel.
Crédit photo : Marc Delacoste

La distance

La distance séparant la plombée de l’hameçon est le paramètre qui détermine le degré de liberté laissé à l’appât. Plus elle est importante, plus il se comporte naturellement. En contrepartie, plus de distance signifie aussi moins de précision et de contrôle de sa position, ainsi qu’un léger retard dans la transmission de la touche. Il faut donc trouver un bon compromis. Si la plombée est lourde, on a intérêt à l’éloigner (25 à 30cm voire plus avec des plombées très lourdes et massives) afin que l’appât ne paraisse pas trop entravé dans son comportement. Avec une plombée légère, en revanche, qui entrave moins l’appât, on peut réduire cette distance (jusqu’à 8 ou 10cm avec des plombées légères concentrées). La ligne se met alors rapidement en place, pêche avec précision dans des espaces restreints et retransmet rapidement la touche. Mais on peut aussi l’augmenter (15 à 20cm) si la configuration des postes en laisse l’opportunité (espace suffisant, turbulences réduites), ce qui est toujours judicieux avec des appâts petits et légers, comme les larves aquatiques par exemple.

Son expérience

Réfléchir à la meilleure façon d’agencer sa plombée pour chaque cas de figure vaut mieux que suivre des formules préétablies, d’autant que la façon de conduire sa ligne varie d’un pêcheur à l’autre. Construire son expérience permet de s’adapter aux types de parcours et aux conditions mais aussi à sa façon de pêcher.

Les plombées alternatives

Certains montages proposent des options originales. C’est par exemple le cas des plombées terminales (drop-toc dont nous parlions le mois dernier, montage bikini) avec lesquelles l’appât se situe avant les plombs et non après comme sur un agencement classique. C’est aussi le cas des plombées en dérivation, qui permettent de pêcher très lourd, à gratter, tout en laissant de la liberté à l’appât, éloigné des plombs. Tous ces agencements plutôt spécifiques ne rentrent pas dans les cas de figure évoqués dans cet article

Les plombées légères, étalées et éloignées de l’hameçon, apportent une présentation souple et très naturelle. Une approche nécessaire pour pouvoir continuer à prendre des truites dans les eaux souvent très réchauffées des gros étiages estivaux.
Crédit photo : Marc Delacoste

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