1. Côté pêche
La canne
L’expérience du guidage m’a fait remarquer que, lors de l’apprentissage de la gestuelle, la progression des moucheurs débutants est bien plus nette lorsqu’ils possèdent une canne « facile ». Je veux dire par là que la plupart du temps, une canne d’action semi-rapide ou « medium fast » corrige bien mieux les fautes du pêcheur qu’une autre d’action plus rapide. Aussi, lorsque l’on débute, les faux lancers sont nombreux et une canne trop raide fatigue plus vite celui qui l’utilise. Aux premiers essais, le moucheur débutant a souvent recours à sa force physique pour sortir de la soie, à défaut d’utiliser toutes les possibilités offertes par sa canne. Un modèle léger avec un minimum de progressivité devrait donc être le plus adapté ici. Parlons maintenant longueur de canne. Celui qui se contente de la seule pêche en sèche peut sans problème investir dans une canne de 8,6 ou 9 pieds mais, le but étant aussi de pouvoir pêcher en nymphe, il est plus sage de se procurer d’entrée de jeu un modèle en 10 pieds. Il sera plus polyvalent en fournissant au pêcheur les quelques centimètres supplémentaires pour pêcher efficacement en nymphe au fil et, en deuxième temps, suivra l’évolution de ce dernier lorsqu’il voudra approfondir cette technique ou apprendre la pêche en noyée.
Conseil en +
A chacun sa façon de pêcher, il est alors conseillé, dans la mesure du possible, d’essayer la canne avec une soie adaptée avant l’achat. Des « kits découverte » sont proposés dans le commerce à des tarifs intéressants. On pourrait juste reprocher à une majorité d’entre eux une action trop rapide.
Le moulinet
Manuel ou semi-automatique ? La question mérite d’être posée. Lors de ses premiers lancers, le moucheur a tendance à « casser » son poignet. Autrement dit, il imprime à celui-ci un mouvement semi-circulaire qui dirige le moulinet vers le dessus de la canne à chaque faux lancer. En général, ce petit défaut est vite corrigé mais, en attendant, l’utilisation d’un moulinet semi-automatique provoque des emmêlages réguliers de la soie dans la gâchette. Il soustrait aussi la gestion du surplus de soie lorsqu’on ramène notre ligne, ce qui deviendra problématique quand on devra se servir d’un moulinet manuel. Ce dernier sera donc le plus approprié pour contrer ces inconvénients.
Conseil en +
Vérifiez que la soie sort bien vers l’avant et sur le dessous du moulinet après enroulement. Un modèle dit « large arbor » et d’un diamètre de bobine important permettra un enroulement régulier et rapide de la soie.
Le backing
Très souvent fluo ou blanc, le backing est composé de fils tressés solides. Il sert de support à la soie et entre en jeu lors des prises de gros poissons en se substituant à cette dernière à la sortie du moulinet. Au début, ne ciblant pas les gros poissons, inutile de démarrer avec trop de longueur. En rivière, 10 ou 15 m suffiront largement.
La soie
En France, on pêche généralement en sèche avec des soies de 4 ou 5. Dans le cadre de l’apprentissage, pour charger plus rapidement la canne, limiter le nombre de faux lancers et avoir de meilleures sensations, une soie de 5 à fuseau décentré (WF) est préconisée.
Conseil en +
Bien évidemment, tout est une question de budget, mais utiliser une soie terminant par une boucle sera bien utile lorsque vous changerez votre bas de ligne. Pour relier les deux, un simple nœud de cuillère doublé suffira pour assurer vos premières prises.
Le bas de ligne
Il existe une multitude de formules pour le faire soi-même mais, pour commencer, restons dans la simplicité avec les « queues-de-rat ». Dégressif d’origine, ce type de bas de ligne a l’avantage de ne pas avoir de nœuds, donc d’éventuels points de faiblesse lors d’un combat avec un poisson. Des longueurs et diamètres différents sont proposés de manière à pouvoir s’adapter à tous les parcours et toutes les techniques. Pour les pêches en sèche en torrents ou petites rivières, une longueur d’environ 3,60 m sera suffisante, alors que pour les grandes rivières lentes il faudra s’orienter vers un bas de ligne d’environ 6 m voir plus.
Conseil en +
À la sortie de son emballage, la queue-de-rat reste souvent entortillée sous sa forme initiale. Veillez donc à bien la chauffer entre vos doigts et à lui faire perdre sa mémoire avant de l’installer. À force de changer de mouche et de refaire vos nœuds, vous allez petit à petit « grignoter » la pointe de votre bas de ligne qui finira par s’épaissir. Dans un second temps, il est donc conseillé de faire un nœud « micro-boucle » et, par la suite, de venir y raccorder vos pointes autant de fois que cela sera possible
2. Côté textiles
Les chaussures
Aujourd’hui, deux principaux types de semelles équipent les chaussures de wading, le feutre et le vibram. Avant de choisir entre l’une ou l’autre il faut se poser quelques questions : dans quel type de milieu vais-je majoritairement pêcher ? Vais-je pratiquer le plus souvent en wading ou en dehors de l’eau ? Mes parcours de pêche nécessitent-ils des marches d’approche ? Niveau adhérence et sécurité, il est clair que les semelles feutre sont supérieures dans l’eau, en revanche dès qu’on en sort ça se complique… Les semelles Vibram, quant à elles, permettent une plus large utilisation (notamment dans certains pays étrangers ou le reste est interdit) mais ne valent pas le feutre dans l’élément liquide. Alors, de mon côté, j’ai opté pour un équipement feutre clouté. On trouve dans le commerce des kits de clous spécialisés feutre ou Vibram avec l’outil adapté pour les installer. Cette combinaison permet d’évoluer sereinement sur les blocs immergés comme sur les berges. Un autre point important à prendre en compte est celui du poids. Il faut savoir que des chaussures mouillées sont plus lourdes que lorsqu’elles sont sèches. Ces dernières peuvent alors mettre nos quadriceps à rude épreuve lors des longues parties de pêche. Un coup d’œil sur le descriptif technique ou des conseils avisés sur les chaussures choisies seront donc les bienvenus… Enfin, un modèle à grande ouverture facilite l’entrée du pied et permet de gagner un peu de temps au moment de s’équiper.
Conseil en +
Même si cela peut paraître évident, veillez bien à ce que vos chaussures comportent une petite languette à l’arrière, ce morceau de tissu est indispensable pour les enfiler ! Rien de tel qu’un entretien régulier pour faire perdurer le textile dans le temps mais, bien qu’un peu plus onéreux, les modèles de chaussures à trois coutures résisteront un peu mieux que ceux à deux.
Waders ou pantalon ?
Si on met en relation solidité et isolation thermique, les modèles en quatre couches seront toujours supérieurs aux trois couches.
Waders | Pantalon |
Présences de poches | Pas de poches |
Efficace en moyennes et grandes rivières | Agréable en torrents et petites rivières |
Maintien de la chaleur corporelle supérieur au pantalon | Léger et agréable en saison estivale |
Quelques modèles sont modulables en pantalon | Facile à enfiler |
Moins onéreux qu’un waders |
Gilet ou chest-pack ?
Même si l’investissement est très subjectif ici, je conseillerais le Chest pack aux apprentis moucheurs. En effet, ce produit léger et facile d’utilisation sera idéal pour transporter le strict minimum lorsqu’on démarre en sèche. Malgré tout, il autorise le stockage d’au moins deux boîtes de mouches, bobines de fils, accessoires divers et plus.
Gilet | Chest Pack |
Grande capacité de stockage | Stockage limité |
Poids plus élevé que le Chest pack | Légèreté, confort de pêche et meilleure répartition du poids |
Poches dorsales permettant de stocker une gourde, une poche à eau ou autres | Présence de poches dorsales ou sac à dos uniquement sur certains modèles |
Agréable à porter en saison estivale | |
Entrée de gamme souvent moins onéreuse qu’un équivalent gilet |
3. Côté accessoires
Posséder une armada d’accessoires n’est pas obligatoire quand on débute. Un dégorgeoir (couplé à l’utilisation d’hameçons sans ardillon) facilitant les remises à l’eau, un sèche mouche en amadou ou artificiel, un flacon de poudre ou de lotion hydrophobe et un coupe-fil feront très bien l’affaire. Une épuisette fixée dans le dos est idéale pour assurer vos prises. Un type « raquette » avec filet en caoutchouc ne blessera pas le poisson et évitera à vos mouches de s’y accrocher. Une paire de lunettes polarisantes protégera vos yeux des puissants reflets du soleil sur l’eau et vous permettra de parfaitement distinguer vos artificielles. Pour éviter l’insolation, un chapeau ou une casquette (les visières sont à proscrire) est indispensable. Enfin, les nœuds, casses et accrochages étant légion dans l’apprentissage, quelques bas de lignes supplémentaires prêts à pêcher éviteront bon nombre de découragements.