Jean est un excellent monteur de mouche. Quelques-uns de ses modèles agrémentent d’ailleurs mes boîtes aujourd’hui… C’est un moucheur très complet qui allie élégance et efficacité au bord de l’eau. Il pêche beaucoup en Catalogne, sa terre natale, et reste très attaché à la Têt, sa rivière de cœur. Il connaît aussi particulièrement bien le côté espagnol et notamment ses cours d’eau les plus connus comme le rio Ter, Segre ou encore la Noguera Pallaresa.
La facilité des champions
Je l’ai retrouvé en juillet dernier sur la Noguera pour une petite session de pêche très intéressante. Jean maîtrise parfaitement la nymphe au fil et pêche le plus souvent avec des artificielles légères. Je l’ai vu prospecter des bordures à deux nymphes où il y avait peut-être quinze centimètres d’eau et faire de magnifiques dérives avec des billes en 2 mm. Cela demande une sacrée maîtrise de cette technique et une grande connaissance du poids des nymphes. Jean a cette facilité d’action des grands champions. Il n’y a pas de gestes parasites, un coup de poignet suffit pour placer sa ou ses mouches au bon endroit. Il est aujourd’hui l’un des piliers de notre équipe de France de pêche à la mouche senior (plus de 50 ans) et, je pense, pour longtemps encore, car le bonhomme a une forme olympique ! Interview donc d’un passionné qui prend plaisir à partager ses secrets. Toujours le sourire aux lèvres c’est un bon vivant et un excellent camarade de pêche. Vivement notre prochaine sortie ensemble…
Comment, où et à quel âge as-tu commencé la pêche à la mouche ?
J. M. : J’ai commencé la pêche à la mouche assez tard, à l’âge de 28 ans seulement, dans les rivières qui coulent autour de chez moi comme la Têt ou la Rodja. Cela est vite devenu une passion qui ne m’a plus quitté.
Quand et pourquoi as-tu commencé la compétition ?
J. M. : J’ai commencé la compétition deux ans après la pêche au fouet, afin de découvrir d’autres rivières en France et de rencontrer d’autres personnes qui partageaient la même passion que moi.
Quels sont ton palmarès et ton évolution en compétition ?
J. M. : 2011, champion de France 2e division. 2015, champion de France 1re division vétéran. 2017, champion de France 1re division vétéran. 2017, médaille d’argent aux championnats du monde par équipe et en individuel au Portugal. 2018, médaille de bronze aux championnats du monde par équipe et médaille d’argent en individuel dans les Asturies en Espagne. 2019, 3e aux championnats de France 1re division. 2022, 2e aux championnats de France vétéran.
Quel sont tes meilleurs et pries souvenirs en compétition ?
J. M. : Mon meilleur souvenir, c’est quand nous sommes allés chercher la troisième place par équipe sur la dernière manche du championnat du monde en Espagne dans les Asturies, un moment très fort en émotions. La pêche lors de ce championnat fut très technique et j’avoue que la médaille d’argent en individuelle est également un très bon souvenir. Je n’ai pas de pire souvenir, j’ai toujours gardé quelque chose de positif de mes compétitions, même dans les moments difficiles…
Quel sont tes meilleurs et pries souvenirs hors compétition ?
J. M. : Mes meilleurs souvenirs de pêche sont nombreux, des parties de pêche partagées avec les copains comme Christophe Idre, Philippe Bérenger, Thierry Lelievre, Olivier Duran ou encore Daniel Mortemousque et tous les autres que j’oublie! Je n’ai heureusement pas de pires souvenirs, pourvu que cela dure !
Quelle est ta technique préférée et pourquoi ?
J. M. : Ma technique préférée reste la pêche en sèche. C’est la première que j’ai appris à pratiquer et j’ai des souvenirs de coups du soir vraiment fabuleux! J’ai eu la chance de connaître de belles années où les éclosions étaient encore massives sur nos cours d’eau. Voir une truite gober reste un moment magique !
As-tu une ou deux mouches fétiches à nous présenter ?
J. M. : Mes mouches préférées sont en sèche la « tout lièvre », une oreille de lièvre flottant dans la pellicule, et les CDC ailes en V que je monte dans de nombreuses tailles et couleurs. Je leur mets un petit toupet orange entre les ailes pour augmenter la visibilité. Cette mouche est un classique en Espagne, mais marche aussi parfaitement chez nous ! Au niveau des nymphes, j’utilise principalement une oreille de lièvre avec des cerques en pardo, un corps en lièvre et une ligature en fil de montage orange derrière la bille. Un autre de mes modèles préférés est une nymphe avec des cerques et un corps en chevreuil, un tag en fil rouge et un dubbing en phoque naturel derrière la bille. J’utilise aussi des perdigones dans certaines situations, notamment une variante de la fameuse « gazoline ».
Quel est ton coin de pêche préféré en France et à l'étranger ?
J. M. : Encore une fois, j’aime pêcher les rivières proches de chez moi, mais j’apprécie également les rivières des Alpes, comme la Durance. Pour l’étranger, je fréquente souvent les cours d’eau espagnols et de Catalogne. Au niveau des voyages qui me tiendraient à cœur, j’aimerais un jour découvrir la Nouvelle-Zélande et également la Mongolie.
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
J. M. : De pouvoir vivre encore beaucoup de belles aventures de pêche et surtout de pouvoir les partager avec mes amis !