Les sites du groupe Info6TM

Réflexion : c'est quoi un beau poisson ?

Crédit photo Marc Sourdot
Dans votre dernier magazine Pêche Mouche, le n°150 du mois de mai 2022, Marc Sourdot s'est posé cette question... et a tenté d'y répondre. Partagez-vous son avis ?

Disons-le tout net, un beau poisson n’est pas forcément un gros poisson, même si cet élément peut entrer en ligne de compte et, le plus souvent, ravir l’heureux pêcheur. Tout aussi importante à mes yeux est la conformité du poisson aux standards de l’espèce : rapport poids/ longueur, couleur de la robe, état et aspect des nageoires, tout cela en fonction des eaux prospectées : nous n’avons pas les mêmes attentes avec une fario de torrent ou de rivière calcaire, avec une truite arc-en-ciel d’un lac de montagne ou d’un réservoir de plaine, sans préjuger du caractère « sauvage » des unes et des autres. C’est vrai qu’on peut préférer le fuseau argenté d’un saumon de printemps à la robe colorée d’un vieux bécard !

Mais le poisson, en lui-même, ne fait pas tout

Les circonstances de sa prise importent tout autant. Souvent, par exemple, les premiers poissons demeurent les plus beaux. On se souvient tous de sa première truite, de son premier chevesne, de son premier ombre pris à la mouche. Je me souviens, comme si c’était hier, de ce premier « bel » aspe de Loire, de sa défense brutale mais moins intense que celle des aloses que j’étais venu traquer. Poisson nouveau pour moi, il m’a ravi comme l’avait fait, bien des années auparavant, mon premier chevesne ou ma première truite. Et, vous l’aurez compris, dans la boîte aux souvenirs des « beaux » poissons, il n’y a pas les « poissons nobles » et les autres ! L’environnement joue également son rôle. Mon premier « red fish » de Louisiane n’était pas un monstre comparé aux trophées exposés dans les boutiques, mais le dépaysement total, l’atmosphère un peu mystérieuse des « marsh », ces marais d’eau saumâtre en bordure du golfe du Mexique, ajoutait encore au plaisir de la prise d’une espèce nouvelle pour moi. Au contraire, c’est dans le cadre habituel de la rivière Allier, au cœur de notre ville, que mon jeune ami Maël a pris sa première alose. C’est pour cette raison que la plupart du temps nos « beaux » poissons nous évoquent un lac, un fjord, une rivière, un ruisseau, tous des paysages qui mettent en scène notre passion.

Une belle histoire

Dans cette mise en scène, les acteurs qui nous entourent jouent également leurs rôles. On peut aimer pêcher seul, et parfois cette solitude nous est indispensable. Mais les péripéties de la prise sont souvent associées à la présence de tel ou tel compagnon de pêche, ne serait-ce que pour nous aider à échouer le « beau » poisson ou le mettre à l’épuisette. Et, dans ces circonstances, peuvent se forger ou se renforcer de solides amitiés. La technique et la tactique utilisées comptent également beaucoup dans le souvenir qu’on peut avoir d’une belle réussite. Une truite de mer prise en sèche au coup du soir à l’arrivée d’une rivière dans le fjord nous restera plus longtemps en mémoire qu’un poisson, en noyée traditionnelle, plus en amont, sur la même rivière. À poids égal, un saumon nous enchantera plus sur une canne à une main que sur une 14 pieds. Reste aussi plus longtemps en mémoire un poisson qui nous a « mis au backing », qui s’est battu comme un vrai diable avant de se rendre. Alors, à la question soulevée plus haut, il est difficile de répondre sinon qu’un « beau » poisson, c’est d’abord… une belle histoire.

"Pour recevoir chaque semaine toutes les actus de la pêche, nos concours, nos bons plans, nos sorties vidéos, nos articles gratuits et bien plus encore... inscrivez-vous vite à notre Newsletter !"

Je m’inscris à la newsletter

Mouche

Magazine n°150

Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15