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Tout savoir sur les soies intermédiaires pour la pêche en réservoir

La pêche en réservoir impose, si l’on veut pêcher au plus juste, un large choix de soies et, notamment pour un début de saison automnal, un large choix de soies intermédiaires. Nous allons voir dans ces pages les différentes soies proposées sur le marché, mais également leurs spécificités, leurs utilisations et les techniques que l’on peut pratiquer.

Attention, tout se passe bien souvent juste sous la surface ! « Semi-plongeante, intermédiaire, intermediate… ». Tous ces termes définissent des soies qui vont se classer entre les soies flottantes et les soies dites « plongeantes ».

Les vitesses de plongée

Leur densité va leur permettre de couler, mais le but n’est pas de gagner en grande profondeur, mais de pêcher dans les premiers mètres sous la surface. La notion de vitesse de plongée est bien souvent abstraite pour le pêcheur novice, mais se comprend parfaitement dès lors que l’on a ce tableau sous les yeux :

Type Vitesse de plongée en inch/s Vitesse de plongée en centimètres/s
Hover Inférieure à 0,5 Inférieure à 1,27
Intermediate Slow Sinking Entre 0,5 et 1 Entre 1,27 et 2,54
Intermediate Medium Sinking Entre 1 et 1,5 Entre 2,54 et 3,81
Intermediate Fast Sinking Entre 1,5 et 2 Entre 3,81 et 5,08
S3 3 7,62
S5 5 12,7
S7 7 17,78

La relation entre le nom de la soie et sa vitesse de plongée n’est pas normalisée et est indiquée arbitrairement par les fabricants. Ce tableau donne donc une vue d’ensemble de ce que le marché propose. D’autre part, selon la portance de l’eau, une soie coulera plus ou moins vite d’un milieu à l’autre. Attention, le type de la soie n’a rien à voir avec son numéro AFTMA. Le numéro AFTMA correspond au poids de la soie sur les 30 premiers pieds, alors que le type est sa vitesse de plongée, et donc liée à sa densité. C’est pour cette raison, qu’à numéro égal, une soie plongeante sera plus fine qu’une soie flottante, sa densité étant plus importante. En ce qui concerne nos soies intermédiaires on va donc en trouver 4 différentes : la hover, slow, médium et la fast.

Supprimer les boucles

Beaucoup de soies du marché sont livrées avec des boucles préfabriquées par thermocollage. Ceci est fait pour faciliter la connexion entre la soie et une pointe directe, mais étant donné l’intérêt d’utiliser une queue-de-rat sur les soies intermédiaires, l’utilisation de la boucle ne ferait que grossir le montage, gênant au posé, mais aussi au passage dans les anneaux. Mieux vaut donc faire une ligature bien fine qui ne gênera en rien, que de conserver une boucle trop grossière. Les soies intermédiaires sont généralement de couleurs claires (voire translucides), pour la bonne raison qu’elles sont censées pêcher au-dessus du poisson. Dans ce cas une soie claire est plus discrète car elle contraste moins avec le ciel qu’une soie trop sombre.

Les soies intermédiaires sont indispensables pendant la saison de pêche en réservoir
Crédit photo : Laurent Guillermin

La Hover

Cette soie très spécifique est faite pour pêcher immédiatement sous la surface. Initialement fabriquée avec une alternance de longueurs flottantes et de longueurs plongeantes, elle se doit de se stabiliser dès lors qu’elle aura passé la pellicule de l’eau. Pensée principalement pour les pêches lentes et tactiles, son intérêt prend tout son sens dès lors que le vent empêche la stabilisation des montages et entraîne un dragage. Particulièrement utile pour la pêche en noyée, avec un train de nymphes, ou en washing line, la hover permet, quelles que soient les conditions, de rester parfaitement dans l’axe des mouches et à une très faible profondeur sans être obligé d’effectuer une récupération soutenue. On peut associer à la soie hover les techniques suivantes :

  • Le washing line : une mouche flottante en pointe et une ou deux nymphes en potence
  • Le train de nymphe : notamment légères, chiros, Diawlbach, cruncher, snatcher…
  • Le train de noyées : notamment lorsqu’il y a peu de vent et qu’il faut animer des noyées non plombées juste sous la pellicule, en y associant parfois un petit streamer en pointe

La référence sûre actuellement sur le marché est la soie Scientific Anglers Sonar Stillwater Hover. Sa tête longue d’environ 12,5 m (sur la WF7) possède un profil très régulier idéal pour les pêches fines et tactiles.

Voici ma sélection de soies intermédiaires.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

La Slow Sink

La soie intermédiaire dite slow sink (plongée lente) est une soie faite pour pêcher autour de 50 cm de profondeur. Elle pourra non seulement être utilisée sur des pêches lentes mais aussi en imprimant des animations rapides. Une fois la profondeur souhaitée atteinte, cette soie se stabilisera presque quelle que soit la vitesse de récupération. On peut associer à une soie intermédiaire lente les techniques suivantes :

  • Le washing line : un booby en pointe et une ou deux nymphes en potence. On s’en servira pour pêcher un peu plus creux qu’avec la hover
  • Le train de noyées : principalement lorsque l’on pêche avec un vent soutenu et avec des noyées volumineuses
  • La pêche au streamer : avec généralement un ou deux streamers, généralement de petites tailles.
  • La pêche au booby : avec un ou deux boobies quand on doit faire pêcher les mouches juste sous la pellicule, à la limite de voir gober les poissons sur les bobs

La soie plébiscitée parmi l’offre des slows sink, est la Airflo Sixth Sens slow sink. Cette soie low stretch à un profil de tête long et régulier, ce qui en fait une soie très tactile, particulièrement appréciée quand les poissons font des touches discrètes.

Les différents profils existants devront être adaptés à votre technique de pêche
Crédit photo : Thomas Woelfle

La Médium Sink

La médium sink est la vitesse de plongée classique des soies intermédiaires. C’est de ce fait la vitesse non seulement la plus utilisée mais également la plus polyvalente disponible. Quelle que soit la technique employée, cette soie permettra de couvrir un très large panel de pêche. On gérera la vitesse de plongée en laissant s’immerger la soie plus ou moins longtemps pour gagner la profondeur souhaitée. On peut associer à une soie intermédiaire medium, pour une pêche du bord, principalement les techniques suivantes :

  • La pêche au streamer : avec généralement un ou deux stream, le streamer de pointe pouvant être de bonne taille et plutôt avec un teaser type blob en potence. Si on utilise une seule mouche volumineuse, on peut très bien garder une noyée assez discrète sur la potence
  • La pêche au booby : avec un ou deux boobies sur des récupérations relativement soutenues effectuées soit avec un rollypolly lent, soit en tricotant rapidement.

Ma soie préférée à ce jeu, reste la grande classique Cortland 444 Clear Camo. Sa glisse est exceptionnelle, son élasticité est limitée, sa plongée est parfaitement uniforme. Sa seule limite est sa longueur. Cette soie de 27 m mérite d’être rallongée de quelques mètres avec un running line rigide, afin de ne pas avoir la jonction entre la soie et le backing en de hors du moulinet en permanence.

Julien Daguillanes, membre de l’équipe de France, nous présente une belle truite capturée en intermédiaire.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

La Fast Sink

Cette soie pêche idéalement entre 1,5 et 2 mètres de fond. Elle est dédiée à la pêche du bord, presque exclusivement pour les récupérations rapides et notamment avec des streamers ou des bobbies. De ce fait, comme pour les soies plus plongeantes, elles ne s’adaptent pas trop facilement aux pêches avec des fils fins. On se limitera à des diamètres supérieurs aux 16 centièmes, en dessous, les risques de casse sont trop importants. On utilisera généralement la fast sink de la même manière que la médium, mais pour gagner plus rapidement en profondeur. On ajustera juste les tailles de billes utilisées sur ces deux soies afin que les mouches coulent à une vitesse similaire à celle de la soie pour bien rester dans le prolongement de la ligne et ressentir correctement toutes les touches. La fast sink la plus utilisée actuellement en France est certainement la Airflo Sixth Sens Fast sink. Cette soie possède le même profil que Sixth Sens slow sink, et est complètement exempte de mémoire. Il faut se méfier seulement de son absence d’élasticité sur les touches violentes et à la mise à l’épuisette. Dans le premier cas, sur des fils fins, le risque de casse est accru. Dans le second cas, et avec des cannes trop dures, le taux de décroches peut être important.

Pour une question pratique, je monte ses soies sur des moulinets identiques
Crédit photo : Grégoire Juglaret

Le choix du profil

Le choix d’une soie est aujourd’hui assez compliqué du fait de la diversité de profils proposés. Même si ce sont tous des WF (weight forward), ils ont tous des particularités spécifiques. On va essayer de simplifier tout ça en quelques lignes. Les profils très chargés sur l’avant : ils permettent avec grande facilité de lancer une mouche de grosse taille ou un train de mouches volumineuses. Ce ne sont pas forcément les soies qui lancent le plus loin, du fait que le poids soit vraiment ramassé sur l’avant, la tête à tendance à piquer rapidement, mais elles sont incontournables pour lancer les grosses mouches. Les profils dits classiques : la masse est répartie de manière totalement régulière sur la longueur de la tête. Ce sont les profils les plus polyvalents, ils sont relative ment discrets et permettent de lancer la plupart des mouches. Les profils dits « long belly » : ce sont les profils les plus discrets, parfaitement adaptés aux pêches lentes et tactiles. Attention, ce type de profil est bien souvent associé à des têtes très longues. De ce fait pour les lancer correctement il est nécessaire d’employer une canne de puissance supérieure au numéro de la soie (pour exemple, on utilisera une 10’#7 pour lancer un WF6 long belly).

Pimp my line !

Même si certaines soies sont fabriquées aujourd’hui avec une alternance de couleurs, il est bon de se faire ses repaires à intervalles réguliers sur les intermédiaires et les plongeantes. Deux marques suffisent pour en obtenir le meilleur. Une à 3 mètres de la pointe de la soie, l’autre à 7. Pour créer cette marque, rien de plus simple. Une petite ligature avec une soie de montage fluo, une goutte de résine UV et le tour est joué.

Les soies intermédiaires sont souvent de couleur clair, ou transparentes.
Crédit photo : Laurent Guillermin

Quel numéro de soie ? 

Comme pour les autres types de soies, on choisira la « taille » de sa soie en fonction du volume des mouches que l’on va utiliser. Si on a besoin de pêcher avec des petites mouches, une soie de 6 sera parfaite. Si on pêche avec de très grosses mouches ou un train de mouches volumineuses (type blob) on utilisera plutôt une soie de 8. Le numéro le plus polyvalent restera le 7. Il permettra de pêcher avec tous types de mouches. Attention cependant à ne pas pêcher trop fin, le diamètre de la soie étant relativement important, elle aura une inertie importante et le risque de casse sur des fils fins sera amplifié. L’âme de la soie est la partie intérieure qui peut être soit monocore, comme un fil nylon, soit braid, généralement une tresse en dacron. Le nylon offre de l’élasticité alors que le dacron est plus rigide. Le premier amortit plus et est donc un peu moins tactile, mais parfaitement adapté aux pêches de récupération un peu soutenue. Le second est plus adapté aux pêches lentes et tactiles du fait de l’absence presque totale d’élasticité. Attention, une soie non élastique pourra avoir une tendance à décrocher si les poissons ne prennent pas très bien les mouches. Il faudra donc utiliser idéalement des cannes relativement douces pour ne pas être frustré par la perte de poissons à proximité de l’épuisette. Choisissez le type d’âme de votre soie en fonction des techniques que vous souhaitez pratiquer avec.

Incomparables pour pratiquer en eau claire, les soies transparentes sont un choix judicieux
Crédit photo : Laurent Guillermin

La question du bas de ligne

Voici un bas de ligne commun à ces soies semble idéal. Pour le confectionner, on utilisera une queue-de-rat en fluorocarbone de 9’ en 18 centièmes, auquel on supprimera 50 cm de chaque côté et qu’on terminera par un micro-ring de 2 mm. Il suffira ensuite d’ajouter la pointe selon la technique souhaitée, que ce soit pour les pêches lentes type washing line, ou pour des récupérations plus soutenues comme au streamer. Même si toutes ces soies ont un intérêt spécifique permettant de coller à la perfection à chaque utilisation, il ne faut pas oublier qu’une soie polyvalente permettra de s’en sortir correctement dans toutes les conditions. On choisira donc une soie intermédiaire médium qui permettra de pêcher dans toute la couche d’eau souhaitée en fonction du temps d’attente. Il faudra qu’elle possède un profil WF dit standard dont la tête ne sera pas trop marquée et mesurera une dizaine de mètres. Cette soie pas trop élastique (permettant de détecter les touches discrètes) mais pas « no-stretch » non plus pour ne pas casser à la touche sur des récupérations rapides. Mon choix personnel s’est porté sur la soie Cort land 444 Clear Camo en WF7, qui répond parfaitement à toutes ces attentes.

Conseils d'entretien

Il n’y a rien de plus agaçant que de vouloir pêcher avec une soie intermédiaire et qu’elle se mette à flotter. Là où l’on utilisera un produit spécifique pour les soies flottantes, bien souvent siliconés, on utilisera un produit dégraissant pour toutes les soies destinées à pêcher sous la surface. À ce jeu-là, le sinking line dressing de Tiemco fait partie des produits plébiscités par les pêcheurs de réservoir.

 

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