Cinq bas de ligne pour la saison : les conseils de notre expert Grégoire Juglaret

Un bas de ligne a deux fonctions. La première est de déporter la mouche de la soie. La seconde, dans le cas des pêches à la soie, consiste à transférer l’énergie que l’on a mise dans la soie par le lancer, et ce, jusqu’à la mouche. Le bas de ligne sera dégressif en diamètre et fonctionnera un peu à la manière d’une boîte à vitesses pour transférer l’énergie de diamètre en diamètre jusqu’à la mouche. Comme pour accélérer, on passera de rapport en rapport, sans quoi on calerait; dans notre cas, le bas de ligne se poserait en tas si l’on passait directement de la soie à la mouche par un fil fin d’un seul et même diamètre.

Les types de fil

Le Nylon a une faible densité. Il sera donc le matériau idéal pour les pêches de surface. Il est souple et sera donc parfait pour les pêches avec des présentations délicates. Le fluorocarbone a plusieurs atouts dans sa manche, notamment pour les pêches sous l’eau. D’une part, il est plus dense que le Nylon et, de ce fait, coulera plus vite une fois la pellicule passée. Il est plus dur et donc résistant à l’abrasion. Enfin, le fluoro coated est une combinaison entre les deux précédentes matières. Sans être idéal, il est un très bon compromis technique entre le Nylon et le fluoro. à essayer sans réserve.

Cinq bas de ligne incontournables

1. Bas de ligne pour la pêche en sèche fine

Dès lors que l’on cherche à pêcher avec des petites imitations, le matériel doit être parfaitement équilibré, sans quoi la mouche pourrait être extrêmement bridée. Allier une queue-de-rat assez douce et des éléments en Nylon garantira la discrétion et la qualité de dérive des mouches. Ce bas de ligne fonctionne très bien pour les soies de 2 à 4, particulièrement quand elles ont des profils assez doux comme les VPT de chez Scientific Anglers. Comme pour tous les bas de ligne en Nylon, il faut bien graisser le corps de ligne avec une graisse adaptée type Mucilin ou graisse à bas de ligne Tiemco, mais pensez bien à dégraisser les derniers 50 centimètres de votre pointe afin qu’elle puisse passer facilement sous la surface et augmenter considérablement l’efficacité de votre mouche. Dès lors que votre pointe se remet à flotter, renouvelez immédiatement l’opération, sans quoi le taux de refus sera accentué, d’autant plus si vous pêchez des zones calmes

2. Bas de ligne pour la pêche en nymphe à vue 

La pêche en nymphe à vue impose des caractéristiques particulières au bas de ligne. Il faut qu’il soit capable d’envoyer des mouches de poids divers, de très bien se tendre, sauf la pointe qui doit être capable de s’écraser plus ou moins et ce, selon la profondeur de pêche souhaitée. En fonction de la longueur de pointe utilisée, ce bas de ligne vous permettra d’avoir une pénétration plus ou moins importante de votre mouche, et donc de jouer, à masse égale, sur vos profondeurs de pêche. Pensez à toujours très bien graisser le corps de votre bas de ligne. Les arrachés seront facilités et les ferrages beaucoup plus efficaces. Un fil rigide comme le maxima transférera mieux l’énergie de votre soie à votre mouche. Cependant, un Nylon plus souple et plus élastique, comme le Kamoufil, permettra de descendre en diamètre de pointe et d’obtenir des dérives moins bridées.

3. Bas de ligne pour la pêche en nymphe au fil

Pour la pêche au fil, c’est la masse de vos mouches qui permettra à votre bas de ligne de sortir de la canne. Plus vous pêcherez lourd, plus il sera bon de grossir votre diamètre de corps de ligne. Au contraire, si vous pêchez léger, il faudra le diminuer. Le 16 centième en fluorocarbone est le bon compromis pour obtenir un ensemble polyvalent, avec une canne de 3 et des tailles de billes allant d’une bille 2,8 à 2 billes de 3,3 mm. Au plus, on utilisera une puissance de 3/4 et un bas de ligne en 18, au moins, ou une canne de 2/3 et un bas de ligne en 14. Attention, on passe d’un brin de fil de couleur en Nylon à une pointe en fluorocarbone. Ce changement de matière peut occasionner des casses du fait de la différence d’élasticité et de dureté des matériaux. Il est donc recommandé d’utiliser un micro-anneau entre ces deux parties du bas de ligne. Il ne modifiera pas la qualité de votre pêche et empêchera bon nombre de déconvenues. Pour raccorder un fil à un micro-anneau, faites le même nœud que celui que vous utilisez sur la mouche.

4. Bas de ligne pour la pêche en mouche noyée

La pêche en noyée est devenue assez confidentielle depuis quelques années avec l’avènement des nouvelles techniques de pêche sous l’eau. Elle était cependant très utilisée, que ce soit en rivière ou en lac, car très efficace notamment pour prospecter des milieux très homogènes ou pour pêcher des poissons actifs. Cette technique impose généralement l’emploi de plusieurs mouches, et donc d’un bas de ligne spécifique, capable d’étendre facilement le train de mouches. Comme cette technique pêche sous la surface, l’emploi du fluorocarbone permettra une immersion plus efficace des mouches. La potence en sauteuse pourra mesurer entre 15 et 20 cm et on veillera à ce que celle de la mouche intermédiaire mesure 5 centimètres de moins.

5. Bas de ligne pour la pêche à deux streamers

Un petit peu comme lors de la pratique de la pêche en noyée, la pêche au streamer sera facilitée par l’emploi d’une queue-de-rat en fluorocarbone, qui permettra, d’une part, l’immersion rapide des mouches et, d’autre part, un posé parfaitement droit du train de mouches. La potence sera d’au minimum 15 centimètres afin de laisser un maximum de souplesse pour la nage de la mouche. Si vous pêchez avec des diamètres fins (inférieurs à 15 centièmes), vous utiliserez le brin de fil descendant pour construire votre potence. Au contraire, avec de gros diamètres (supérieurs au 15 centième), on conservera le brin montant qui écartera bien la mouche du corps de ligne.