Robert Escaffre se qualifie lui-même, et à juste titre, comme le doyen de la compétition de première division dans l’Hexagone. Il est prolixe, a le verbe haut et l’accent chantant d’un Sud-Ouest qu’il revendique. Toujours en première division, où évoluent tous les champions de l’équipe de France Monde et Europe, s’y maintenir à 76 printemps est juste incroyable, voire inimaginable ! De là à ce que l’on apprenne un jour que Robert est un Cyborg, il n’y a qu’un pas… Portrait d’un véritable homme de terroir, mémoire d’un temps révolu et pourtant d’une formidable modernité.
Comment, où et à quel âge as-tu commencé la pêche à la mouche ?
J. M. : Déjà, tout petit sur le plateau d’Aubrac, terre de mes ancêtres, j’étais très attiré par le ruisseau et les « bésals ». Ces petits rus n’étaient pas larges, mais abritaient de nombreuses truites qui étaient pour moi une fascination. J’allais déjà à la pêche très jeune dans les années 1950 lorsque le travail des champs me le permettait. Je pêchais d’abord à la ligne avec des sauterelles ou des mouches bleues. Il y avait très peu de pêcheurs à la ligne dans ces années-là. Les gens du cru, afin d’améliorer leur ordinaire, étaient braconniers. Aussi, j’avais été formé à bonne école ! Ils m’avaient parf
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