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Comment bien choisir sa soie pour la pêche du brochet à la mouche ?

Dans le matériel d’un pêcheur de brochet à la mouche, la soie a une importance capitale. Que ce soit son profil, sa densité, son élasticité, rien n’est à laisser au hasard. En effet, la taille ou la nature des streamers que nous utilisons vont nécessiter un choix technique important, tant pour le confort de pêche que pour l’efficacité sur le terrain.

Avant toute chose, pour choisir la bonne densité de soie, il faudra déterminer vos besoins en ce qui concerne la profondeur et le type de pêche que vous pratiquez. Du bord, en float tube ou bien en bateau ? Pour des pêches printanières avec des petites proies ou des pêches lentes, hivernales, près du fond avec de bonnes bouchées… ? Dans le cas d’une pêche en embarcation, la question sera moins problématique. En effet, vous aurez tout le loisir de traîner avec vous différentes cannes avec différentes densités de soie pour essayer de répondre aux problématiques du moment. Même si une soie plongeante de type 3 (S3) est la plus polyvalente à mes yeux, vous deviendrez plus efficace à bord en rajoutant une S5 ou S7, en plus d’une intermédiaire lente ou « slomo ».

Pour Valentin, il faut préférer les soies à densité progressive.
Crédit photo : Valentin Bernard

En bateau

Le choix de l’une ou l’autre de ces densités sera fait en fonction des différentes profondeurs recherchées, mais aussi, et surtout, par rapport à votre vitesse de dérive, qui peut nuire au bon maintien de votre ligne dans la couche d’eau. Plus une mouche est volumineuse, plus il faudra une soie plongeante avec une densité importante pour la faire couler. De plus, il ne sera pas rare, avec des vitesses de dérives rapides, de devoir passer sur une S5 ou bien une S7. Et ceci même pour faire évoluer votre steamer juste dans la première couche d’eau. Au contraire, lorsque les conditions sont calmes, vous pourrez être amené à devoir passer à l’extrême inverse, sur une soie intermédiaire, voire flottante pour prospecter cette même couche d’eau de manière beaucoup plus lente.

Bien choisir sa soie va fortement conditionner sa réussite.
Crédit photo : Valentin Bernard

Du bord, essayez les polyleaders !

Du bord ou en wading, le choix est un peu moins compliqué, même si de plus en plus de moulinets peuvent disposer de différentes bobines ou cassettes pour changer rapidement de soie. Mais la pêche sera souvent plus précise et se fera de manière statique, dans des zones « shalows » (peu profondes) ou encombrées. Il faudra alors éviter les soies trop plongeantes afin de réduire les risques d’accrochages. J’aime utiliser des soies flottantes que j’agrémente de polyleaders pour diversifier ma pêche et passer un peu plus profond, plutôt que de changer complètement de soie. J’aurais tendance aussi, sur les zones avec une forte pression de pêche, à descendre en taille de soie pour plus de discrétion: passer d’une 9/10 à une 8/9 par exemple. D’autant plus que ces pêches de postes ne nécessitent pas forcément des mouches trop volumineuses et donc difficiles à lancer sur des soies fines. Cependant, en milieux encombrés, le faible dégagement va vous pousser à choisir un profil qui vous permettra de charger rapidement la canne pour gagner en confort et, surtout, de limiter les faux lancers et les allongements risqués en phase arrière lors de vos lancers.

En bateau, il est assez facile de disposer de plusieurs cannes montées avec des soies différentes.
Crédit photo : Valentin Bernard

Le profil de l'emploi

Le type de profil pour le carnassier prend une place primordiale au moment de choisir une soie. En effet, le type de pêche ou le type de streamer utilisé va déterminer le profil en premier lieu. Pour le cas spécifique des pêches de surface avec des « poppers » ou des « sliders », ce n’est plus le poids de la mouche qui pose un problème, mais son volume. Un volume important induira une plus grande prise au vent. Il sera alors souvent nécessaire de surdimensionner le matériel avec des soies flottantes en 9/10 et des profils très courts et chargés sur l’avant, permettant de lancer et poser ses mouches de manière précise. Tout comme dans le cas d’une pêche itinérante du bord, dans des endroits encombrés, ou bien en float tube pour des pêches de prospection rapprochés, ce n’est pas la distance de lancer qui importe, mais bien la facilité à lancer précisément de manière confortable. Je vous conseille de choisir des têtes de lancer de moins de neuf mètres, que l’on peut qualifier de courtes. Le but est de charger efficacement et rapidement la canne et propulser vos steamers le plus confortablement et précisément possible. Les choses sont bien différentes sur une dérive. La dérive de votre embarcation peut réduire considérablement le temps de pêche efficace après votre lancer. Une fois que vous avez déterminé une couche d’eau plus productive, que l’on peut qualifier de « strike zone » (où les attaques sont franches), et que vous avez fait votre choix de densité de soie pour faire couler vos mouches à ce niveau, il vous faudra des soies vous permettant de chercher des distances un peu plus importantes. Pour ce faire, je vous conseille d’utiliser des profils plutôt longs. Certains font le choix de shootings heads pour catapulter rapidement leurs mouches. Néanmoins, j’ai remarqué qu’une soie avec un profil de plus de 12 m permet de chercher des distances plus importantes en double traction. De plus, les running lines de certains shooting sont souvent trop fins et deviennent, à mon sens, un gros inconvénient, que ce soit pour manipuler la soie de manière confortable lors du lancer ou la réalisation de ferrages efficaces.

Ce gros streamer flottant va nécessiter l’emploi d’une soie de 10 pour contrer sa prise au vent et conserver un certain confort de lancer.
Crédit photo : Valentin Bernard

Pour les soies plongeantes ou intermédiaires rapides, préférez des soies à densité progressive. Par définition, la densité de ces soies augmente progressivement jusqu’à la pointe de la soie. Le but est de limiter le phénomène de cassure ou la création d’un ventre lors de vos phases de pêche entre vous et votre streamer. Un contact plus direct permet de mieux ressentir les touches courtes et d’être plus efficace lors de vos ferrages. Dans le cas spécifique des pêches de surface, dans la majorité des cas, je vous conseille de privilégier des soies « low stretch » avec le moins d’élasticité possible pour les pêches tactiles. Car une soie qui aurait tendance à s’étirer de manière trop importante va compliquer la détection des touches. Un seul cas nécessite une soie un peu plus élastique : la pêche de surface. En effet, le léger décalage qu’engendre l’élasticité de la soie peut éviter l’arrachage trop prématuré lors de ferrages « réflexes » souvent trop précipités sur des attaques de surfaces. Le profil de vos soies sera déterminant pour votre confort de pêche, mais également votre réussite. Prolongez la durée de vie de vos soies avec un panier de lancer, accessoire très utile sur les berges encombrées de végétation.

Les différentes vitesses de plongée par densité de soie et leur plage d’utilisation

.La vitesse de plongée des soies se calcule en inch par seconde. Un inch équivaut à 2,54 cm. • Flottante: pêche de surface animation rapide ou lente, pêche de poste.

  • S1 (intermédiaire lente ou slow) : 2,54 cm par seconde. Idéale pour les pêches de subsurface ou au slider pour augmenter le temps de pêche sous l’eau de mouches flottantes, idéal pour les poissons suiveurs en surface qui ne veulent pas crever la surface.
  • S2 (intermédiaire) : 5,08 cm par seconde. Pour les pêches très lentes entre 1,50 m et 2,50 m de fond, mais idéale pour les pêches rapides dans moins d’un mètre d’eau.
  • S3 (intermédiaire rapide) : 7,62 cm par seconde. La plus polyvalente, pêche rapidement dans 50 cm d’eau et pêche lente dans 3 m.
  • S5 (soie plongeante) : 12,7 cm par seconde pour les pêches rapides en dérive dans 1 m d’eau ou les pêches lentes statiques dans plus d’1,50m.
  • S7 (soie très plongeante) : 17,78 cm par seconde pour des pêches très rapides par fortes dérives ou les pêches lentes dans plus de 3 m d’eau.
  • S9 (soie bottom tapping): 22,86 cm par seconde, soies exclusivement réservées aux pêches au ras du fond dans plus de 5 m d’eau.

Du bord, Valentin préconise l’emploi de polyleaders et cela lui réussit bien !
Crédit photo : Valentin Bernard

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