Kayak : quand les plus jeunes s'y mettent

Tout d’abord, il est évident que l’on ne peut pas mettre un gamin dans un kayak, s’il ne possède pas les bases en natation. Je parle là d’un enfant dans un kayak solo. Il doit savoir nager au cas où il viendrait à tomber à l’eau et ainsi pouvoir remonter dans son flotteur tout seul. Dans l’absolu, il est impératif que l’enfant ou le jeune puisse nager au moins 25 mètres tout seul, c’est le minimum. Bien entendu, dès que l’on se pose dans un kayak, le gilet est obligatoire (et pas seulement pour les enfants). Si, pour un adulte, un gilet d’aide à la flottabilité de 50 newtons est suffisant pour une navigation jusqu’à 2 milles d’un abri, concernant les enfants de moins de 30 kg, il est obligatoire de leur faire porter un gilet de 100 newtons à la norme ISO 12402-4, et ce, quelle que soit la distance d’éloignement. Ces gilets doivent disposer de bandes réfléchissantes et d’une sangle sous-cutale. Il est primordial que le gilet ne remonte pas au-dessus de la tête en cas de chute dans l’eau. Le gilet doit donc être parfaitement ajusté pour coller au mieux à la morphologie de l’enfant grâce aux sangles de réglage prévues à cet effet. Ces gilets disposent en outre d’un sifflet de signalisation.

Quelques conseils de base autour du gilet : il n’est utile que s’il est porté. Il faut apprendre à l’enfant à nager avec ce gilet. Pour les enfants de moins de 6 ans, vous devez utiliser uniquement des gilets à fonctionnement automatique. La plupart de ces gilets ne sont pas compatibles avec des harnais de sécurité de pont. Après usage, il faut rincer correctement le gilet à l’eau douce tiède, en insistant sur les boucles (pour éliminer le sable et le sel) puis le suspendre sur un cintre dans un endroit sec pour le faire sécher. Vous devrez inspecter régulièrement votre gilet, surtout avant chaque utilisation.

De petits kayaks

Pour amener les plus petits au kayak et ainsi leur apprendre les rudiments de la navigation mais également leur donner confiance sur l’eau, il existe des petits kayaks, bien souvent moins de deux mètres (on pourrait les qualifier de kayak d’apprentissage), pour pratiquer uniquement sous la surveillance d’un adulte et qui sont utilisés uniquement sur les bordures de plage, sans vague. Là aussi, en plus de la surveillance des adultes (qui doit être effective, on ne surveille pas les enfants qui sont dans l’eau tranquillement installé sur sa serviette de plage…), le port du gilet est obligatoire. Vous prendrez autant de plaisir qu’eux à leur apporter les bases de la navigation sur un plan d’eau calme ou sur la bordure d’une plage abritée. C’est l’apprentissage idéal pour les faire passer sur des kayaks « solo » dès qu’ils auront les capacités physiques et les connaissances requises. Ce sont également de formidables instants de partage avec eux. Pensez aussi à leur mettre une casquette et de la crème solaire. Après quelques étés passés sur ces petits engins de plage, une fois que votre enfant maîtrise ses mouvements dans l’eau, qu’il maîtrise la nage avec gilet, qu’il a la force physique pour se propulser lui-même sur son flotteur, on va pouvoir le mettre dans un kayak solo un peu plus grand. On ne parle pas encore de kayak de 4 m et plus, mais plutôt de kayaks entre 2,50 m et 3 m, pas trop lourds, facilement manœuvrables, stables et marins. Il faudra adapter la taille de la pagaie à la taille de l’enfant. Prenez-leur des pagaies à pales souples, de type « cuillère » pour commencer, leur musculature n’est pas encore complètement formée…

Premières sorties

Les premières sorties se feront en étant en contact rapproché avec lui, (j’ai commencé les premières sorties en gardant mon fils en remorque une quinzaine de mètres derrière moi), il se sentira plus en sécurité ainsi, puis en le laissant petit à petit évoluer tout seul. Vous devez toujours maintenir votre surveillance du coin de l’œil, paré à intervenir au moindre souci. Les premières sorties seront aussi l’occasion de lui apprendre à remonter tout seul dans son flotteur, équipé de son gilet bien réglé. Ce sera un moment de partage amusant. Payez de votre personne en lui montrant quoi faire en vous mettant à l’eau en premier. Ces gestes se doivent d’être répétés plusieurs fois, jusqu’à ce qu’ils soient naturels et rendus faciles par cette pratique renouvelée. D’ailleurs, cela vaut même pour les kayakistes confirmés : faites ces exercices régulièrement en cours de saison, de préférence l’été, c’est plus agréable, ou alors l’hiver si vous êtes équipés correctement, mais pas tout seul. De même si vous changez de flotteur en cours de saison, commencez par ces séances de dessalage volontaire et remontez dans le kayak. Faites ces exercices à plusieurs et bien sûr avec votre gilet. J’aime aussi le faire lorsque le moment est venu de changer les cartouches de gaz des gilets automatiques, c’est assez surprenant lorsque la cartouche percute quand vous êtes dans l’eau… Ces exercices vont vous permettre de trouver la meilleure technique pour remonter dans votre flotteur, de trouver aussi quel est votre bord préférentiel de remontée. Vous pourrez laisser libre d’accessoires ce bord de manière à ne pas gêner votre manœuvre de remontée.

Avec une canne dans les mains

Une fois que les enfants maîtrisent la technique, les balades s’ouvriront à vous avec le maximum de sécurité, ils deviendront vite des kayakistes confirmés et il sera temps de leur mettre une canne en main ainsi que quelques leurres. Ils vous accompagneront alors dans la recherche des bars, des maquereaux, des daurades et autres espèces. Il y a fort à parier qu’ils deviennent très vite des accros de la pêche en kayak, et la première prise restera sans doute gravée dans leur mémoire… Vous pourrez leur faire découvrir vos meilleurs spots, et n’oubliez pas d’immortaliser ces instants dans votre banque d’images… Profitez aussi de ces moments partagés pour leur donner les bonnes bases et les bonnes pratiques sur l’eau en leur expliquant pourquoi on ne jette pas son papier de bonbon à l’eau ou sa canette de soda. Comment on décroche un poisson et comment on peut le remettre à l’eau dans de bonnes conditions. Les enfants, vous le verrez, sont très sensibles aux problèmes de l’environnement, ils peuvent même nous en apprendre. Que de beaux souvenirs et de belles images en perspective. Soyez prudent, attentif et veillez bien aux consignes de sécurité...