Gros bars : ne manquez pas la fin de saison !

Les postes rocheux sont des zones à privilégier en fin de saison car on y trouve un biotope à la fois riche et diversifié. On retrouve sur ces zones côtières une manne nourricière qui rassasie une bonne partie de la chaîne alimentaire. Selon les coefficients de marée, la profondeur, et la typologie des postes, les courants réguliers s’accélèrent et produisent à certaines heures de la descendante ou de la montante, une concurrence alimentaire qui rend les plus gros bars actifs et mordeurs.

Plateaux et roches isolées

Nous disposons en cette saison d’une multitude de postes que les bars occupent. Les secteurs favorables existent en nombre sur les zones de pêche côtières. L’activité alimentaire étant croissante durant cette période, les prédateurs se maintiennent là où se trouve le poisson fourrage, et s’en nourrissent en chassant abondamment, lorsque le courant s’intensifie. La nourriture en suspension est dense, elle est essentiellement composée de poissons gras comme les sprats, sardines, et lisettes. Autant vous dire que c’est le bon moment pour vous, de passer en revue vos boîtes de gros leurres.

Pour augmenter vos chances de rencontrer des gros bars, utilisez votre électronique embarquée, afin d’identifier parfaitement leur présence dans des endroits bien précis sur les zones les plus poissonneuses. Il n’est pas toujours simple de localiser les gros sujets lorsque la quantité de bars est importante, et surtout lorsqu’ils sont mordeurs. La plupart du temps, ce sont les bars de moyennes et petites tailles qui interceptent votre leurre en premier. Mis à part l’usage de leurres conséquents pour réduire le nombre de prises, l’analyse de la topographie des postes est déterminante pour localiser les plus gros spécimens. Pour se faire, prospectez les longs plateaux côtiers en recherchant des têtes de roches isolées et les cassures. Ces spots précis génèrent davantage de courant où se tiennent des proies plus grosses, qui résistent mieux à l’influence du marnage. Concentrez votre approche en insistant bien sur les tombants de fin de plateaux, ainsi que les têtes de roches immergées qui remontent dans les 12 à 15 m de la surface. Vous verrez au sondeur, les gros bars se positionnent systématiquement dans la dernière couche d’eau proche du fond, en zone neutre, derrière la roche isolée ou au pied de la cassure. À l’affût, ils chassent ainsi toutes les proies en contrebas de la zone de courant qui viennent à leur portée, y compris bien évidemment votre leurre, qui peut venir les narguer en leur passant sous le nez…

Les gros leurres

Comme je vous le précisais, les proies présentes sur zone sont composées de poissons gras de belles tailles en cette saison. De ce fait, l’usage de gros leurres est vraiment bénéfique pour sélectionner les gros bars. Les shads de plus de 15 cm sont excellents pour déloger les beaux spécimens, et sont parfaitement adaptés pour la pêche en fin de saison. Ils possèdent de la souplesse, un fort rolling, et produisent des signaux vibratoires grâce à l’ondulation de leur caudale, qui amplifie nettement la prédation des poissons que nous recherchons. Côté couleur, utilisez des modèles qui s’identifient aux coloris naturels, comme le modèle ayu, le bleu qui se rapproche du maquereau, et un gris noir brillant comme la sardine. Le blanc apporte aussi de bons résultats dans les eaux turbides.

Sur la zone, lancez votre leurre entre 15 et 20 m et laissez-le descendre le plus horizontalement possible grâce à la dérive du bateau, sans le brider. De cette manière, en arrivant à l’endroit précis où se trouvent les gros bars, votre leurre va évoluer naturellement tout près du fond. L’objectif est de contrôler en souplesse la descente du leurre, tout en donnant de petites impulsions, canne haute, fil tendu, pour imiter une proie en difficulté sur le fond. Les touches se manifestent à la descente, bien souvent dans la dernière couche d’eau, soyez attentif à la touche, les rushs de gros bars sont puissants. Pensez aussi à ajuster le bon grammage en adéquation avec la taille de votre leurre, la vitesse de dérive et la force du courant, afin que celui-ci descende toujours progressivement, en épousant le relief du fond. Pour cela utilisez des cannes légères de 15 à 40 g de 2m10 à 2m40 qui permettent de monter en poids. Pour finir, pensez aux leurres durs, ils sont efficaces pour cette approche sur le haut des cassures, et autour des têtes émergentes isolées. Les gros bars remontent aussi vers la surface pour chasser, lorsque les eaux sont troubles et agitées. L’importance est de ramener votre ligne relativement vite, en adoptant une nage saccadée grâce aux impulsions que vous donnez avec votre canne dans le scion, afin de reproduire une proie imitant un semblant de fuite.

En traîne légère

La pêche à la traîne est une très bonne technique pour les gros bars quand la mer est formée. De plus, elle vous permet de passer au raz des zones propices à faible vitesse et sans accrocs. Pour ce mode de pêche, vous pouvez utiliser une canne légère qui demande tout de même de la puissance, pour maintenir efficacement le montage, ou bien tenir votre ligne à la main, comme le font les pêcheurs expérimentés, qui recherchent les gros bars à la traîne. Concernant les lignes, vous pouvez utiliser les lignes pré-montées dans le commerce, ou bien les réaliser vous-même en personnalisant la longueur du bas de ligne, tout en choisissant votre leurre. Pour ma part, je vous conseille vivement de les faire vous-même, afin de bien équilibrer l’ensemble de votre ligne pour qu’elle puisse descendre lentement au plus près du fond, où se tiennent les beaux poissons. Idéalement, votre ligne doit être munie d’un nylon de 45/100 en corps de ligne, suivi d’un plomb de 300 à 500 g, puis d’un bas de ligne de 35 à 40/100. Ce dernier doit au moins comprendre une longueur de 7 à 10 m pour optimiser la discrétion du montage. Ensuite, vous venez fixer votre leurre souple ou votre poisson nageur et votre ligne est prête.

Ce montage évoqué permet de pêcher dans les zones de 10 à 20 m en effleurant les tombants et les pourtours de roches sans s’accrocher. Pour que le montage soit pêchant, laissez filer au moins 40 m de ligne derrière le bateau. Avant chaque passage de traîne, veillez à ce que l’irrégularité du fond soit minime lorsque vous prospectez les postes encombrés. Cela permet de conserver une vitesse de croisière constante de 2 à 3,5 nœuds, tout en gardant votre ligne très proche du fond. Bien évidemment, si vous augmentez votre vitesse, vous devez alourdir la ligne et rallonger également votre bas de ligne pour qu’il reste discret.