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Surfcasting : c'est l'heure de la reprise

L’arrivée du printemps a laissé place à de belles journées où nous pouvons profiter de la grande bleue. C’est le bon moment pour reprendre le surfcasting car le début de saison réserve souvent des surprises.

Les mois d’avril et de mai marquent souvent le début de la saison avec l’arrivée des beaux jours et le changement d’heure. Après une longue absence durant la période de fraie, qui s’étale parfois jusqu’à fin avril, le bar se rapproche de la côte en quête de proies et d’alimentation en tout genre. À cette période de l’année, on va donc pouvoir trouver les premiers bars en surfcasting depuis les plages et les avancées. Certes, ils ne seront pas aussi ronds que ceux de fin de saison mais pas moins combatifs pour autant ! On parle beaucoup du bar franc, mais il ne faut pas oublier son cousin, le bar moucheté, qui est largement présent sur la face atlantique. Le bar moucheté est facilement dissociable du bar commun (franc) principalement grâce à ses taches noires visibles sur ses flancs. Le bar moucheté n’est pas soumis à la même réglementation puisque sa taille de prélèvement est fixée à 30 cm sans limite de quota. Quoiqu’il arrive, chaque prise devra être marquée par l’ablation de la nageoire caudale inférieure.

Les cannes sont parfaitement positionnées pour cette reprise du surfcasting.
Crédit photo : Romain Steeno

Trouver les poissons

Quand la mer a été agitée depuis plusieurs jours et que le vent commence à faiblir, c’est le bon moment pour aller au bord de l’eau et tenter sa chance. C’est souvent après ces coups de mer que l’on réalise les plus belles pêches. En effet, même si les poissons apprécient généralement le courant, ils fréquentent rarement la bordure trop chargée en sable, en algues et autres déchets en suspension. Après le coup de mer, la houle restante gardera le poisson actif et permettra au pêcheur de pratiquer en sécurité. Coupler à ces conditions, le coucher de soleil et le lever du jour seront vos alliés. Ces transitions jour/nuit, nuit/jour sont très intéressantes en surfcasting et favorables à la capture de belles pièces. Le bar franc apprécie les eaux agitées. Vagues, houles et courants sont des endroits qu’il aime et lui permettent de se nourrir en quantité. En surfcasting, ce sont généralement des poissons de passage qui chassent en solitaire et plutôt de manière opportuniste. À cette période de l’année où l’eau n’est pas encore totalement réchauffée, les jolis bars se rassasient avec des aliments plus gros et à moindre fréquence. C’est pour cela que la taille des captures est souvent plus petite en début de saison.

Après une longue absence durant la période de fraie, le bar se rapproche de la côte en quête de proies et d’alimentation en tout genre.
Crédit photo : Romain Steeno

Le bar moucheté, quant à lui, apprécie les eaux oxygénées, généralement « propres » et peu chargées en sable. Il faudra donc attendre le calme. On saura le trouver dans l’écume blanche et plus loin derrière la barre dans le bleu, là où les remous sont moindres. Contrairement au bar franc, l’attitude des bars mouchetés est différente et ils sont capables d’agir en banc, un peu comme les maquereaux. Il ne sera donc pas rare en période de forte activité d’enchaîner les prises !

Le début de saison est également propice à la capture de poissons plats
Crédit photo : Romain Steeno

Pêcher les poissons plats

Le début de saison est également propice à la capture de poissons plats. Il sera possible pour vous de trouver flets, carrelets, soles, raies en nombre. Également quelques turbots ainsi que les limandes (souvent plus petits qu’en hiver). À cette période de l’année, les poissons sont plutôt de belle taille, il ne faudra donc pas hésiter sur le volume des bouchées. Les poissons plats chassent sur le fond et dans les bâches, là où les crevettes et autres crustacés s’entassent avec le courant de marée. Ces poissons suivent le mouvement de marée et restent souvent à même distance de pêche. Pour exemple, la pêche de basse mer se pratique à longue distance car le poisson a reculé avec la marée. Il refera son apparition généralement juste après le début de marée montante, là où le courant s’inverse. Il franchira successivement les bâches, les plateaux en suivant la topologie du terrain pour venir se caler au pied, voire dans les pentes à pleine mer. On pourra le trouver alors dans les trous avec de belles hauteurs d’eau, puis dans très peu d’eau, 30 cm suffisent à franchir l’obstacle pour se caler dans la bâche ! On pêche les poissons plats sur le fond, mais aussi de plus en plus décollé du sable à l’aide des perles flottantes. Les poissons plats ont les yeux placés sur le dessus du corps, leur champ de vision est donc situé vers le haut. Il ne sera donc pas rare de piquer un poisson sur une perle flottante ! À noter également que les poissons plats sont très chasseurs, pour preuve, dans les pays nordiques, ils sont souvent pêchés à la tirette sur des montages munis d’une cuiller.

L’auteur vous conseille de miser sur les vers, qu’ils proviennent du commerce ou de votre récolte.
Crédit photo : Romain Steeno

Bien choisir ses appâts

Que ce soit pour les bars ou pour les poissons plats, à cette période de l’année, les vers resteront l’appât roi pour séduire la plus large diversité. Les poissons sortent juste de l’hiver et l’eau n’est pas encore suffisamment réchauffée pour pêcher avec les appâts blancs comme l’encornet ou la seiche. De ce fait, ces appâts ne donneront pas le résultat que l’on connaît en milieu et fin de saison pour traquer les grosses prises. En revanche, ils deviendront efficaces un peu plus tard dans la saison. Les poissons gras comme la sardine, le maquereau, donneront de bons résultats sur les congres, turbots et raies qui restent attirés par ces appâts très odorants tout au long de l’année. Revenons sur les vers marins qui sont, en début de saison, incontournables par leur polyvalence. Vous pourrez pêcher presque toutes les espèces de poisson avec ce type d’esche. Voici une sélection d’appâts faciles à se procurer qui permettent de toucher une large variété de poissons. La demi-dure (gravette rouge, néréide rouge, carpleuse rouge) se récolte dans la vase à la fourche, on la trouve également plus facilement en boutique. C’est un appât très intéressant qui ne sélectionne pas le poisson. À piquer par la tête ou à enfiler à l’aiguille pour les lancers plus appuyés. L’arénicole (bocard, vers d’eau) se récolte facilement à la fourche et laisse derrière elle des tourbillons sur le sable quand la mer découvre. Ces vers se localisent généralement sur le haut des plages autour des trous d’eau sur le sable sec. L’arénicole représente l’appât de base qu’on devrait avoir systématiquement lors de nos sorties. Une fois vidé, c’est un appât particulièrement redoutable quand les conditions sont fortes.

Les poissons plats chassent sur le fond et dans les bâches, là où les crevettes et autres crustacés s’entassent avec le courant de marée.
Crédit photo : Romain Steeno

Les appâts surgelés

Depuis quelques années, plusieurs sociétés ont vu le jour pour nous proposer des appâts naturels surgelés. Sardines, couteaux, encornets et autres vers marins sont donc disponibles dans les magasins de pêche permettant ainsi de faciliter la tâche fastidieuse de la récolte, mais surtout la conservation parfois difficile. C’est un gain certain pour les pêcheurs qui n’ont pas le temps d’aller chercher quelques appâts frais et une solution de dépannage de dernière minute pour d’autres. Le conditionnement en petite poche permet de limiter le gaspillage et de varier les appâts !

La sole fait partie des cibles potentielles.
Crédit photo : Romain Steeno

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Magazine n°76 - avril-mai 2020

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