La pêche en canal reste tout au long de l’année assez technique comparée à d’autres milieux comme les grandes rivières ou les lacs de barrages. L’approche est plus fine. Pourtant, parmi les coins de pêche qui restent productifs durant la saison froide, le canal est une destination de prédilection. Il est toujours relié à un complexe hydraulique d’envergure : fleuve, embouchure, rivière ou vaste réseau de canaux. Les mouvements d’eau sont variables suivant les lieux, mais les poissons sont obligés de rester en activité pour continuer de s’alimenter et de se protéger des prédateurs. En hiver, il faut savoir où ils se trouvent. Pour cela, on peut se fier aux indications des amis pêcheurs ou passer beaucoup de temps à les chercher.
Des poissons toujours actifs
Vous pouvez aussi pratiquer un amorçage préalable avec quelques boules d’amorce déposées sur le coup la veille. Cela facilite grandement la partie de pêche. On retrouve un grand nombre de configurations différentes sous la dénomination de canal. Profond et large pour les canaux à grand gabarit avec des mouvements d’eau importants. Étroit et peu profond sur d’autres configurations. Il faut s’adapter aux conditions et parfois même en cours de partie de pêche en fonction du courant provoqué par les éclusées. À cette saison, il ne faut pas être trop gourmand et savoir se contenter de quelques gardons et plaquettes qui couronnent votre stratégie et votre technique mise en place.
Quel matériel pour le canal ?
Une canne feeder courte de 9 à 11 pieds est idéale pour s’attaquer aux postes les moins profonds. Dans ce milieu, on a souvent à faire à des pêches à courte distance et les cannes compactes et légères sont plus adaptées. La puissance du scion doit être inférieure à 1 oz. Très souple donc, il empêche les plaquettes de ressentir la résistance du montage et de la ligne. Avec une distance de pêche raccourcie, les poissons sont en contact direct avec le scion. Il faut donc choisir le modèle le plus souple possible. Un moulinet taille 3000 est le complément idéal pour cet équipement léger. Là aussi, c’est un choix à ajuster avec la distance et la profondeur. Un corps de ligne en tresse de 0,8 mm permet de pêcher en finesse avec une ligne sans élasticité qui aide à bien lire les touches sur le scion. La tête de ligne est en 0,28 mm, plutôt courte, 2 à 3 m pour minimiser cette portion plus élastique.
Vive la potence
Un montage feeder ultra-sensible en potence, offrant le maximum de finesse pour la détection des touches est parfait. La potence peut être coulissante ou bien réalisée directement sur la tête de ligne. Pour pêcher efficacement dans une faible profondeur, il convient de concilier attraction et discrétion avec un feeder des plus légers de 15 g est idéal. Compact et léger, il permet des lancers discrets pour ne pas effrayer les poissons présents sur le coup. Le feeder coule doucement et facilite la dispersion de l’amorce dans toute la couche d’eau.
Esches et amorce
Au feeder et de façon générale pour toutes les techniques au coup, il y a des esches « magiques ». Les vers de vase et le fouillis sont irrésistibles et donc indispensables dans tous les contextes difficiles : pêche concurrentielle en compétition et pêche hivernale. Ces larves aquatiques de petite taille permettent de faire ouvrir la bouche aux poissons. Un avantage incontestable dans les conditions froides où les poissons limitent leur activité au strict minimum. On utilise le fouillis en l’incorporant petit à petit dans les cages. Il dynamise le coup et vous permet de relancer l’activité dans les moments difficiles. Les vers de vases sont des esches délicates, très attractives. Il faut les piquer délicatement sur un hameçon fin de fer par la tête. Malgré sa petite taille, cette esche peut aussi devenir très efficace pour sélectionner les grosses brèmes. L’amorce doit être plutôt pauvre et attractive. Les recettes de type « étang » sont idéales. Pour la rendre compatible avec cette sortie hivernale, on commence par la passer sèche sur un tamis fin afin d’enlever toutes les particules grossières qui pourraient rendre le mix trop nourrissant. À cette amorce fine et active, on peut ajouter de la terre de somme. C’est une terre fine et légère, idéale pour créer un nuage sur le fond. En présence d’éclusées importantes, c’est la terre de rivière, plus lourde, que l’on pourra ajouter. La terre n’est pas comestible pour les poissons et elle permet d’appauvrir le mélange ce qui est indispensable compte tenu du contexte hivernal et du faible appétit des poissons.
La terre de somme
C’est un ingrédient bien connu de tous les pêcheurs à la grande canne. Dans ce contexte difficile, on l’utilise aussi au feeder. Très fine et de couleur claire, elle forme un nuage persistant et attractif une fois immergée. L’idéal est d’avoir un bac avec de la terre pure à portée de main à côté de son amorce. On peut alors l’utiliser de différentes façons : Pour décoller le fouillis et séparer les vers les uns des autres. On obtient alors un effet encore plus attractif quand on l’incorpore dans les cages. Mélangée à l’amorce dans les cages pour appauvrir le mix et créer un nuage permanent. En lançant une cage de terre pure sur le coup. Le nuage est alors très dense, comme quand un poisson fouille le fond pour se nourrir. Une sorte d’appel à table !