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La pêche au coup au féminin : telle mère, telle fille !

La pêche au coup est un hobby plutôt masculin. Quand il devient sport, l’absence de parité est encore plus flagrante, il faut bien l’avouer. La passion se transmet souvent de père en fils, parfois de père en fille, mais beaucoup plus rarement de mère en fille ! C’est pourtant le cas de Valérie et de sa fille Romane, qui font la paire dans la vie et au bord de l’eau. Rencontre.

Je les connais depuis un moment maintenant et j’ai toujours été un grand fan de cette famille de pêcheurs ! J’ai eu la chance de passer une journée au bord de l’eau avec Valérie et Romane. Une complicité mère-fille n’a rien d’inédit, mais quand cette complicité s’affiche et se vit à la pêche, c’est beaucoup plus rare. En plongeant dans l’intimité de cette famille, on comprend aisément pourquoi c’est si beau à voir. Pour Valérie, la pêche au coup s’est imposée naturellement. « Je suis née et j’ai toujours vécu dans le Nord, un département où la pêche au coup est reine. J’ai toujours été très complice avec mon père. Il était pêcheur au coup et faisait des concours. Comme j’adorais passer du temps avec lui et que je ne voulais pas le quitter, je l’accompagnais partout. J’avais envie d’essayer, de faire comme lui et c’est tout naturellement qu’il m’a mis une canne dans les mains. » 

Valérie a sa fille dans la peau, c’est le moins que l’on puisse dire. 
Crédit photo : Olivier Wimmer

Plus le temps passe, plus Valérie est mordue, malgré un break pour ses études, elle ne s’éloigne jamais de ses cannes. À 26 ans, Valérie rencontre William qui partage toujours sa vie et qui est pêcheur au coup, lui aussi, évidemment. Elle le suit sur toutes les épreuves auxquelles il participe et c’est deux ans plus tard qu’arrive Romane : « Elle n’est pas née au bord de l’eau, mais c’est tout comme ! »

Romane, coquette comme toutes les jeunes filles, n’hésite pas à mettre la main à la pâte. Amorces, asticots, vers de vase, elle baigne dans cet univers depuis toute petite et rien ne l’effraie.
Crédit photo : Olivier Wimmer

Bis repetita

Valérie fait une grande « pause bébé » et limite sa pratique de la pêche durant sept ou huit ans, le temps de laisser grandir Romane comme elle le dit si bien. « À 5 ans, Romane trifouillait déjà dans les asticots et passait beaucoup de temps au bord de l’eau. » La jeune fille grandit et baigne dedans, c’est le cas de le dire. Elle aussi, comme sa mère à son âge, a envie de passer du temps avec ses parents. Mais une maman pêcheuse, cela ne suffit pas à faire naître une passion. Alors, non contente de vouloir l’imiter, Romane accroche elle aussi très vite avec la pêche au coup et elle y prend plus que goût. À l’adolescence, et surtout de nos jours, les jeunes décrochent pour des loisirs plus à la mode, mais les années passent sans que cela ne change, bien au contraire. Et, très vite, à défaut du téléphone dernier cri ou de sneakers, Romane réclame du matériel de pêche pour Noël, son anniversaire, toutes les occasions sont bonnes.

Sport, école, mode, loisirs et pêche évidemment, Valérie et Romane discutent de leurs choix ensemble. Pourquoi et comment choisir la bonne ligne, elles le font aussi à deux. 
Crédit photo : Olivier Wimmer

Valérie l'expansive, Romane la timide

Valérie est très expansive au sujet de sa passion, ses collègues, le directeur de la pharmacie où elle travaille, toutes et tous savent que la pêche c’est son truc ! Ses samedis, ses dimanches, ses congés, tout y passe et quand Valérie obtient un bon résultat, sa tribu au boulot ne manque pas de le signaler sur les réseaux sociaux. Elle connaît bien les habitués de l’officine également et n’hésite pas à parler pêche avec les clients qui lui demandent même des conseils au sujet des montages et de l’amorce. À 13 ans, Romane est plus discrète sur ce hobby qu’elle partage en famille. « Au collège, je dois être la seule à pêcher. Hormis une ou deux copines, personne ne sait que je pratique la pêche au coup. » Il faut dire que cette technique souffre de son image un peu ringarde. Et, pourtant, pratiquée et investie à ce niveau, c’est un sport. Mais si mère et fille pêchent, elles partagent aussi d’autres activités sportives et plus domestiques comme le précise Valérie : « On adore le sport et, évidemment, on fait beaucoup de choses ensemble. Pour nous c’est tennis de table une fois par semaine, randonnée pédestre deux fois et cyclisme en prime quand on a le temps. Et comme toutes les nanas, on adore faire du shopping et la cuisine ensemble. On bosse aussi les projets d’école toutes les deux. » Une complicité indéniable.

Maman n’est jamais bien loin pour recadrer les choses, avec pédagogie, et c’est toujours plus facile avec une élève appliquée et passionnée. 
Crédit photo : Olivier Wimmer

Un mental de gagneuses

Comme disait la mienne de mère : « Les chiens ne font pas des chats. » Mère et fille sont donc perfectionnistes, l’une comme l’autre. La rigueur est dans tous les gestes du quotidien de Valérie, dans son métier de préparatrice en pharmacie évidemment et au bord de l’eau, tout est « carré ». C’est une battante, qui sait ce qu’elle veut et où elle veut aller. Drivée par William, elle sait aussi lui tenir tête quand elle a son idée. Romane est sa copie conforme. « Elle veut tout réussir et va dans le détail, elle travaille super bien à l’école et ses résultats sont excellents, mais jamais assez bons pour elle. » Romane pêche en mode loisir avec sa mère et s’est aussi essayée à quelques concours, mais ne veut pas aller plus loin tant qu’elle ne se sentira pas complètement prête. Valérie confirme que c’est surtout une question de mental, mais très logique pour la jeune adolescente. « Elle a du mal à faire face à la pression, stresse rapidement pour tout par peur de l’échec et manque encore de confiance en elle, mais nous sentons bien que ces quelques victoires en concours jeunes l’ont mise en confiance. »

Complices dans la vie et au bord de l’eau, Romane et Valérie font un beau duo.
Crédit photo : Olivier Wimmer

La pêche aussi à la maison

Tous les compétiteurs vous le diront, la réussite c’est autant au bord de l’eau qu’à la maison que cela se passe. Pendant que William, moins sportif, à part devant la télévision (dixit Madame), récolte lui-même des vers de vase, du fouillis bien frais, prépare et bichonne son amorce, pour que tout ce petit monde bénéficie du meilleur, les filles sont à l’atelier. Parce que, évidemment, il y a la pièce de pêche comme le confirme la maîtresse de maison. « On a chacun notre bureau. Je monte moi-même toutes mes lignes et celles de Romane aussi. » Quant à cette dernière, son rayon, ce sont les bas de ligne, et elle sait y faire. « J’ai commencé toute petite à monter les hameçons au Pierotti, j’adore ça. » Et à la voir, on se rend compte qu’elle est aussi méticuleuse que pour ses devoirs d’école.

Valérie est une maman fière et attentive aux besoins de Romane, protectrice aussi, mais sans excès, laissant l’adolescente aller à son rythme. 
Crédit photo : Olivier Wimmer

Les projets en tête

Si Romane ne se sent pas encore prête à plonger dans le grand bain de la pêche de compétition, en participant aux championnats jeunes notamment, Valérie s’est fixé comme projet de prendre part au championnat de France féminin qui aura lieu en mai, mais aussi de réunir au moins 15 participations et résultats afin de constituer un palmarès pour postuler en 2024 à l’équipe nationale. Rien que ça ! Un beau projet pour lequel elle peut compter sur sa plus fidèle supportrice. « Habituellement, les grandes épreuves ont lieu durant les congés scolaires, mais là c’est pendant le week-end de l’Ascension et nous devons y passer quelques jours avant pour que maman puisse s’entraîner. Tant pis, je manquerai un jour d’école, car je ne raterai ça pour rien au monde », nous confie fièrement l’adolescente. Romane a beau n’avoir que 13 ans, elle a la tête sur les épaules. « Je connais le coût de la pêche et je suis très reconnaissante envers mes parents. » La jeune fille polie, et qui ne se satisfait pas de son 18 de moyenne générale, est aussi très respectueuse de son matériel de pêche. Les exigences de réussite qu’elle s’impose sont aussi révélatrices de son esprit de compétition que de sa volonté de rendre ses parents fiers. Romane le dit elle-même cette fois. « Je n’aime pas l’échec, alors, quand je stresse ou quand je n’y arrive pas, je monte vite dans les tours. Je veux toujours mieux faire. » Mais tout le monde aura compris que c’est parce qu’elle vit « les trucs » à fond, tout comme Valérie. « Ça peut faire des étincelles entre nous, normal avec deux caractères bien trempés, mais ça ne dure jamais. »

Toute petite déjà, les idoles de Romane n’étaient pas les mêmes que celles de ses copines. Elle n’hésite pas à réclamer autographe et photo de rigueur aux champions et championnes qu’elle rencontre aussi souvent qu’elle le peut. 
Crédit photo : Olivier Wimmer

À fond, en famille

Et Romane, qui veut toujours aller plus loin, s’ouvre à présent à d’autres techniques, veut s’essayer au feeder, à l’anglaise. La petite famille a ses coins de pêche favoris : La Scarpe à Saint-Amand-les-Eaux où Romane a découvert la pêche en rivière, l’étang de Thumeries évidemment avec ses belles carpes. Et si la mère inspire la fille, cette dernière sait aussi pousser la famille à sortir de sa zone de confort. Romane a fait découvrir à sa mère la pêche en fishery. C’est sur le superbe Domaine de la Sablonneuse à Wahagnies qu’elles s’exercent et apprivoisent une autre approche de la pêche au coup, ensemble, encore et toujours. Romane, Valérie et, même si le duo est fusionnel, n’oublions pas William bien évidemment, font tout à fond, en famille !

Si Romane ne s’est pas encore décidée à se lancer dans les championnats, ne se sentant pas encore prête, elle participe à des concours jeunes. Ses quelques succès lui donnent encore plus d’envie et surtout lui font gagner en confiance.
Crédit photo : Olivier Wimmer

L’avis du mari et père

William admire cette complicité qui unit sa compagne et sa fille : « Val et Romane ont une véritable relation fusionnelle et sont complices à la fois. C’est grâce à cette relation qu’un lien passionnel est né. Elles se consultent souvent, pour ne pas dire toujours, en amont, sur des sujets de la vie courante (scolarité, santé, travail) et évidemment pour les loisirs, tout en gardant et en préservant leurs rôles de mère et d’adolescente. C’est un binôme soudé, qui peut faire des étincelles de temps en temps, comme lorsqu’elles pêchent en équipe par exemple. Mais la confrontation ne dure jamais bien longtemps. Cela permet de recadrer certains points durant la pêche et la compétition reprend alors vite. Mon impression finale en tant que père ? Je suis heureux qu’elles s’épanouissent et vivent leur passion. Ce sont également mes meilleures alliées dans la vie. »

 

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