1 Repérez les bons spots
Les meilleurs coins à barbeaux sont situés dans les courants vifs où l’on peut croiser également le chevesne, le hotu ou encore la truite. Les barbeaux affectionnent les fonds rocailleux, les lits composés de petits graviers et les remous en eaux claires. Les bons spots ne sont pas toujours accessibles du bord, mais il est possible de les repérer facilement avant de tenter d’attirer les barbeaux. Préparer un coup à l’avance est souvent un plus, mais ce n’est pas une obligation. La pêche à la grande canne permet une présentation optimale de la ligne dont on peut maîtriser impeccablement la progression.
2 Insistez toujours
Le barbeau est une espèce grégaire. Au sein d’un banc, la compétition alimentaire est importante, les individus fouillant le fond sans relâche. Il est intéressant de les voir à l’œuvre pour comprendre à quel point votre mode d’amorçage sera capital. Des boules d’amorce compactes, pour attirer et véhiculer les esches, c’est une bonne option, mais il faut adapter leur consistance. Avec des boules trop denses et trop dures, vous pourriez être surpris de les voir se déplacer, littéralement poussées par les barbeaux en appétit, s’éloignant donc du coup initialement choisi. Mieux vaut utiliser un mélange à très grosses particules en complément (pellets, graines).
3 Misez sur leur odorat
Les amorces et granulés odorants permettent de sélectionner en priorité les barbeaux. Leur manière de s’alimenter et leur sens de l’odorat très développé les rendent sensibles aux arômes les plus puissants. Préférez donc les amorces riches et grasses pour contenter un banc important afin d’obtenir un double effet indispensable. Le premier permet de rameuter les poissons de loin dans le courant. Le second vise à obtenir une compacité permettant d’introduire des esches vivantes ainsi que des graines en quantité, mais également une réaction immédiate sur le fond car ce mélange huileux va se désagréger très rapidement.
4 Optez pour les graines
Les barbeaux ont aussi un penchant très net pour tout ce qui est graines. Il est possible d’en réaliser un amorçage exclusif au préalable afin de créer un phénomène d’accoutumance. Le gros avantage des graines est qu’elles restent parfaitement statiques, même dans les courants vifs. Préparez le terrain avec un bon tapis, sachant que l’association maïschènevis-blé fonctionne très bien. Attention si les brèmes sont nombreuses, oubliez le maïs et le blé sinon elles balaieront votre coup, et privilégiez plutôt le chènevis dit « monstre », le plus gros calibre. N’hésitez pas non plus à introduire une bonne part de ces graines dans un mélange de farines le cas échéant, cette association fonctionne à merveille.
5 N'oubliez pas les pellets
Mes granulés allient les atouts d’une amorce classique (ce sont des farines agglomérées) et la stabilité des graines. Ils peuvent faire office de base d’amorçage et d’esches pour l’hameçon. Ils sont vraiment très polyvalents et disponibles dans des arômes et saveurs – fromage, foie, poisson, etc. – peu ragoutantes pour notre nez humain mais très efficaces sur le barbeau. Très riches et huileux, les pellets se dissolvent lentement et assurent un amorçage de fond durable dans le temps. Les granulés de bonne taille évitent au coup d’être envahi par le menu fretin, 6 mm étant donc un minimum. Les très gros pellets percés (de diamètre 8 à 12 mm) sont idéaux pour présenter un appât très accessible sur le fond. Il est nécessaire de passer alors par la réalisation d’ un montage au cheveu.
6 Agglomérez les asticots
Mélangées à l’amorce ou utilisées pures, les esches animales sont aussi très intéressantes. Pour être sélectives, elles doivent être de taille importante. Les vers coupés agissent comme de véritables aimants. Pour tenir dans le courant, ils doivent être agglomérés dans une terre grasse et lourde additionnée d’un produit collant, comme la bentonite. Avec un gros ver sur l’hameçon, l’association est très efficace, tout comme un gros bouquet d’asticots. En amorçage, les asticots peuvent aussi être agglomérés pour tenir dans le courant et gagner le fond sans trop dévaler. Un mélange d’asticots et de graviers (de 3 mm, type aquarium) bien collés permet de confectionner des sortes de balles de ping-pong suffisamment lourdes donc et assez compactes pour bien tenir sur le fond.
7 Passez les plats
À la grande canne, il n’est pas toujours évident de conduire sa ligne dans un courant vif. Un montage lourd, avec flotteur de forme boule assez classique permet de résister mais son volume peut induire des vibrations néfastes à la présentation de l’esche. Situation inconfortable car il faut immerger le scion pour bien bloquer sa ligne. La parade, c’est le flotteur plat avec lequel bloquer sa ligne est un jeu d’enfant. Dans le cas où les barbeaux sembleraient apprécier davantage des esches mobiles, il est tout à fait possible de varier la vitesse de déplacement du flotteur en pratiquant des bloquésrelâchés. La barre d’amorçage est alors d’une aide inestimable.
8 Essayez le pole-feeder
Si le courant semble vraiment trop important, il est possible de se priver de flotteur en recourant au pole-feeder. L’approche réunit les avantages de la grande canne, précision et tenue de ligne, et d’une cage qui garantit de toujours pêcher au plus près de la source d’amorçage. La technique exige l’emploi d’un matériel costaud car le poids du montage n’est pas négligeable. Canne spéciale carpe ou gros poisson et élastique de bon diamètre sont impératifs. Le feeder, à plombée terminale, est alors déposé à la verticale parfaite sous la canne. Restant toujours en tension, c’est directement le nylon qui transmet la touche, souvent violente et qui se traduit la plupart du temps par une expulsion brutale de l’élastique
9 Pêchez costaud
Le barbeau, hyper combatif, se complaît sur les fonds rocheux. Il est impératif d’utiliser un bas de ligne solide, résistant à l’abrasion. Le fluorocarbone est alors tout indiqué car il offre discrétion, rigidité et solidité. S’il n’est d’aucune utilité sur les montages à gardons et autres brèmes, dans des diamètres plus élevés (14 à 20/100), son efficacité est bien réelle. Nouer et maintenir de gros hameçons forts de fer ne présente aucune difficulté. Le fluorocarbone va encaisser les différents frottements bien mieux qu’un classique nylon, offrant un surcroît de confiance pour les combats avec de gros sujets.
10 Pensez au moulinet
Une canne à anneaux permet d’aller chercher les barbeaux au large ou très loin vers l’aval lorsque les zones suffisamment profondes ne sont pas accessibles à la grande canne. Au stick, on prospecte les veines de courant peu profondes, les remous, généralement à l’agrainage, les pieds dans l’eau, pour les pêches à rôder. Une canne bolognaise, de 6 à 8 m pour les plus longues, permet, elle, une conduite de ligne intéressante dans les courants soutenus mais plutôt réguliers. Il est possible, avec le montage adéquat, de ralentir très fortement la dérive du flotteur voire de la bloquer totalement. Dans les deux cas, le moulinet est précieux pour maîtriser de gros poissons dans le courant. Sensations garanties !
Article oublié dans le n°916 de La Pêche et les poissons, septembre 2021