Cette espèce peut atteindre des tailles importantes, plus de 20 cm. Comme tous les crustacés, la Signal est caractérisée par deux paires d’antennes et une respiration branchiale. Elle possède 10 pattes et fait donc partie de l’ordre des décapodes. Son corps est divisé en 2 parties, le céphalothorax (tête fusionnée avec le thorax) et l’abdomen. Cette écrevisse se distingue par ces pinces lisses et par la présence d’une tache blanchâtre à leur commissure. Son céphalothorax est lisse et sans épine. Son rostre (pointe au niveau de la tête) est à bords lisses et presque parallèles avec une crête médiane en bourrelet au centre. Comme tous les crustacés, la carapace est un squelette externe solide, les écrevisses muent pour grandir.
Reproduction
Les femelles deviennent matures sexuellement lorsque leur taille atteint 6 cm environ, à partir de 2 ou 3 ans. Les mâles sont matures plus tôt. La reproduction a lieu à l’automne, lorsque la température de l’eau se refroidit. Une femelle peut pondre de 150 à 400 œufs, le nombre varie selon la taille de la femelle ; plus elle est grosse, plus elle produit d’ovule. Les œufs sont fixés sous l’abdomen et les larves y restent jusqu’à leur première mue soit une dizaine de jours après l’éclosion, au printemps. Ensuite les juvéniles s’émancipent et trouvent un refuge sous des cailloux. En 3 mois, les petites écrevisses atteignent une taille de 30 à 50 mm. En début de vie, elles muent très vite. La durée de vie de cette écrevisse peut atteindre 20 ans.
Habitat
L’écrevisse Signal n’est pas très exigeante quant à la qualité de son milieu. Elle s’adapte presque partout et elle supporte très bien les périodes où l’oxygène dissous est faible. À noter que son développement est optimal quand la température de l’eau se situe entre 13 et 16°C, mais elle supporte aussi des conditions extrêmes, supérieures à 25°C. L’écrevisse Signal, affectionne particulièrement les cours d’eau à truite où elle est en concurrence directe avec l’écrevisse autochtone à pattes blanches dont elle dissémine les populations. En effet, en plus de concurrencer directement l’écrevisse autochtone, elle propage des maladies qui sont leur sont fatales. La Signal s’adapte très bien dans les lacs de barrages et autres plans d’eau, notamment lorsque ces derniers sont alimentés par des cours d’eau de 1re catégorie. Dans certains barrages, la densité de ce crustacé peut être surabondante.
La signal et la carpe
Nos chères carpes adorent manger des écrevisses, ce n’est un secret pour personne. Bien souvent, en lac de barrage c’est la Signal qui est la mieux représentée des écrevisses. Il est donc primordial de localiser potentiellement où elles se trouvent sur le lac et où se situent les zones de prédilection. Parfois c’est à peu près partout, notamment lorsque l’eau est chaude et que la densité est à son paroxysme, mais parfois les zones sont plus réduites et plus localisées. Les zones d’éboulis, les galets, les blocs rocheux et les souches sont très appréciés des écrevisses qui aiment s’y réfugier. Elles sont relativement lucifuges, elles n’apprécient guère la lumière, c’est pourquoi la présence de micro-habitats leur est indispensable. Parfois, pour fuir la lumière et se protéger des prédateurs, lorsque l’eau est très claire, elles n’hésitent pas à descendre en profondeur dans la couche d’eau, notamment à l’automne. En lac de barrage, j’ai souvent entendu dire que les carpes « suivaient les écrevisses ». J’ignore si c’est parce qu’elles suivent la nourriture ou si c’est parce que les 2 espèces ont parfois les mêmes exigences. Il y a de fortes chances pour que ces écrevisses soient particulièrement « chassées » par les carpes en période de mue. Les individus ayant perdu leur carapace se retrouvent « mous » durant quelques jours, le temps que la future armure se durcisse. Par ailleurs, la présence d’écrevisses influence grandement notre pêche. Les écrevisses dévorent nos appâts et défoncent nos montages. Lorsque la densité d’écrevisse est trop importante, la pêche devient particulièrement difficile. L’amorçage disparaît spontanément et le montage n’est pas pêchant très longtemps. Dans ce cas de figure, il existe quelques petites astuces pour rendre le montage plus durable (même si la solution miracle n’existe pas) :
- gainer/coquer les bouillettes (body guard, gaine thermo rétractable, cages, etc.)
- utiliser des bouillettes très dures de type « cailloux »
- utiliser des graines solides comme la noix tigrée
- utiliser des matériaux rigides (tresses gainées, fluorocarbone, gros Nylon, etc.) pour limiter les emmêlages
- amorcer et relancer très régulièrement !
Fiche d'identité
- Nom latin : Pacifastacus leniusculus
- Noms français : écrevisse signal ou écrevisse de Californie
- Nom vernaculaire : crecre ou craw (anglicisme)
- Famille : Astacidae
- Classe : Malacostraca
- Origine et colonisation : espèce originaire du nord-ouest des États-Unis
- Régime alimentaire : omnivore, végétaux divers, petits crustacés, larves d’insectes, vers, mollusques (moule zébrée) et macro invertébrés
- Statut : EEE (Espèce Exotique Envahissante)