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Pêche du silure en eaux froides : en verticale, avec le bon leurre souple !

Les grands froids arrivent, et beaucoup d’entre vous décident de ranger le matériel silure. Pourtant, cette période hivernale nous réserve toujours de beaux combats. C’est en pêche verticale aux leurres souples qu’il est possible de tenter votre chance. Mais pour arriver à leurrer les silures en eaux froides, il est important d’employer les bonnes animations et les bons leurres souples.

La pêche du silure spécifique aux leurres n’est pas une mince affaire. Pourtant, il arrive fréquemment que les pêcheurs de sandre ferrent des silures, sans pour autant chercher ces poissons. Il faut alors essayer de comprendre pourquoi les silures s’attaquent aux leurres destinés aux sandres ? Ce qui pousse un carnassier à s’attaquer à un leurre, c’est dans un premier temps la faim. S’il a décidé de s’alimenter, le prédateur ne se posera pas de question et il engamera entièrement l’artificiel. En revanche, si son activité alimentaire ne prend pas le dessus, le carnassier sera beaucoup plus regardant et méfiant. Dans ce cas de figure, une attaque d’agressivité peut se produire. Il faut donc réussir à déceler si les poissons sont actifs ou inactifs afin de leur proposer les leurres les plus efficaces.

Damien avec un beau spécimen pris au leurre souple.
Crédit photo : Damien Modrak

Cherchons le leurre du jour !

C’est toujours le dilemme du pêcheur, trouver le leurre qui permettra de ferrer des poissons durant sa sortie de pêche. À moins de lire dans une boule de cristal, il est impossible de dire à l’avance ce qui fonctionnera ou pas, et d’autant plus concernant le silure ! Avec le sandre, lorsque les eaux sont claires, les leurres aux coloris naturels donnent toujours les meilleurs résultats. À l’inverse, lorsque les eaux sont chargées, les couleurs vives sont bien plus performantes. Mais pour le silure, la couleur de l’artificiel a-t-elle une influence sur le nombre de touches ? Au cours de mes nombreuses années d’expérience sur cette espèce, j’ai pu remarquer que la couleur peut avoir un effet sur l’agressivité du silure mais uniquement en eaux claires, et cela malgré leur faible acuité visuelle. Aussi, le vert chartreux, le rose et le bleu à paillettes sont des nuances intéressantes à tester. Ces coloris intéressent les silures au point que même sans animation sur un fin’s, le leurre est attaqué. Mais plus que la couleur, deux paramètres influencent les résultats de nos pêches. Les vibrations et l’odeur de nos leurres souples intéressent les silures. Vous le savez, le silure n’a pas une bonne vue. En revanche, ses armes de détection sont redoutables. Les barbillons et les ampoules de Lorenzini permettent à ce prédateur de percevoir un leurre souple même dans les eaux les plus turbides. Les attractants comme les crèmes et les huiles aux arômes de crustacés et de poissons donnent toujours d’excellents résultats. Cela fait des décennies que les pêcheurs de carpes utilisent des boosters sur leurs bouillettes, afin d’optimiser le nombre de touches. Et pourtant, nous, les pêcheurs aux leurres qui utilisons des morceaux de plastique, nous tardons encore à employer des attractants, ou même nous doutons de leur efficacité. Il faut se rendre à l’évidence, les huiles et les crèmes olfactives fonctionnent réellement. Elles sont donc incontournables pour la pêche au silure. Afin de vous faire gagner du temps dans vos prospections, je vous conseille de commencer votre traque avec un shad de 4 à 5 pouces, coloris chartreux, dont la caudale est assez volumineuse. L’avantage d’avoir une forme de queue volumineuse est qu’elle va déplacer beaucoup d’eau. Elle provoque donc des vibrations importantes. Le leurre devient alors parfaitement détectable par le silure. De plus, si ce dernier est enrobé d’un attractant puissant, il y a fort à parier que le duo sera gagnant. L’attractant restant de rigueur, il convient alors de tester vos leurres sur deux ou trois postes avant d’en tirer une conclusion.

Un silure attaque lorsqu’il a faim, où lorsque le leurre souple provoque chez lui une réaction agressive.
Crédit photo : Damien Modrak

Pour le bas de ligne, fluoro ou tresse ?

Le bas de ligne est un élément important de notre ligne. Il faut choisir entre le fluorocarbone ou la tresse de combat. L’avantage du fluoro est qu’il résiste mieux à l’abrasion que la tresse. Compris entre 50 et 70/100, il sera adapté à la traque du silure. D’une longueur d’environ 1 m, il est raccordé par un nœud « albright ». Une tresse de combat de 50 à 80 kg, soit environ 60/100, sera adaptée à cette traque verticale. Également d’une longueur d’un mètre, cette tresse a l’avantage d’être plus souple que le fluorocarbone mais moins discrète.

Une animation plus efficace qu’une autre ?

Au cours des années, les pêcheurs de silures se sont équipés de moteurs électriques pour améliorer leurs dérives. Mais ils ne se sont pas rendu compte que les silures détectent plus facilement nos embarcations au bruit des pales. Nous avons également commis l’erreur d’utiliser des tresses trop épaisses dans le courant ou sous la tension du moteur électrique. Puisque les silures sont très sensibles aux ondes, ils ont compris les pièges que nous leur tendons. Alors pour augmenter le nombre de touches, il faut rester discret ! C’est en utilisant le moteur électrique uniquement pour modifier la trajectoire du bateau que vous arriverez à déjouer leur méfiance. En effectuant une dérive la plus naturelle possible, l’animation consiste à monter et descendre le leurre souple doucement. C’est sur une amplitude d’environ 50 cm, au ras du fond, que vous aurez le plus de touches. Si certains jours, l’animation verticale semble donner les meilleurs résultats, inversement, certaines fois, l’immobilité sera plus efficace. Il convient alors de prendre contact avec le fond, de décoller le leurre d’environ 50 cm et de ne plus bouger. Il est possible d’effectuer des petits tressautements ou de tout petits bons de temps à autre. Mais généralement, avec des leurres dépourvus de queue, l’immobilité pure reste la plus efficace. La couleur de l’eau est bien souvent déterminante dans le choix du leurre et son animation. Aussi, lorsque les eaux sont turbides, l’animation verticale d’un shad orange ou chartreux, de 4 à 6 pouces, fonctionne parfaitement. Inversement, lorsque la visibilité dépasse les deux mètres, l’immobilité avec un fin’s ou un slug de 5-6 pouces, en coloris rose ou bleu à paillettes, donne toujours des résultats satisfaisants.

Ne misez pas tout sur un ensemble canne-moulinet trop puissant, les cannes light sont à privilégier sur des poissons éduqués.
Crédit photo : Damien Modrak

À chaque technique son matériel…

Le matériel silure a énormément évolué ces dernières années. Le lourd a progressivement été remplacé par des cannes et des moulinets plus techniques, plus légers et bien plus résistants. Que ce soit en spinning ou en casting, il faut choisir des ensembles adaptés aux techniques pratiquées. Il y a quelques années encore, il était important de tirer le plus fort possible sur les poissons. Cette erreur classique des pêcheurs a malheureusement fait perdre un grand nombre de gros silures aux passionnés. Il est alors important de revenir sur les bases mêmes de la pêche, le plaisir ! Lorsqu’un gros glane est piqué, il est inutile de tirer dessus comme un forcené. Un poisson puissant ne lèvera jamais la tête dans les premières minutes du combat. Il faut alors garder la tension dans la ligne, apprécier les rushs. Une fois le combattant fatigué, vous pourrez alors commencer à le monter. Lors de la lutte, si vous tirez trop fort sur le carnassier pour rapidement le mettre au sec, vous risquez de déchirer ses mâchoires. Vous aurez également le souci d’ouvrir un hameçon mal planté. Quoi qu’il en soit, dans les deux cas de figure, le poisson est perdu. Il convient alors de revenir à la raison et d’apprécier chaque instant du combat.

Un gros shad blanc, armé de deux triples, une bonne solution dans des eaux chargées.
Crédit photo : Damien Modrak

Deux ensembles bien choisis

S’agissant de la verticale silure (vertiglane), que ce soit aux leurres ou aux appâts, il est primordial d’avoir deux types de matériel. Un ensemble dit « lourd » dont la puissance est supérieure à 150 g (heavy) et un ensemble moyen autour des 80 g (medium). Ces deux types de cannes vous permettront d’adapter votre technique aux différentes conditions rencontrées. L’ensemble lourd se destine plus à des pêches en eau trouble et le medium lorsque l’eau est claire. L’ensemble heavy se compose donc d’une canne d’une puissance comprise entre 150 et 200 g dont la longueur est de 1,80 à 2 m. Le moulinet spécial silure de taille 4000 doit être garni d’environ 150 m de tresse allant de 25 à 35/100 maximum. Lors des combats, vous allez suivre le poisson tout en exerçant une pression constante. L’ensemble medium est composé d’une canne de même longueur mais dont la puissance se situe autour des 80 g, 100 g. Le moulinet également de même taille doit en revanche contenir une tresse allant de 18 à 25/100. Plus fine, cette ligne vous permettra de déjouer la méfiance des silures. C’est souvent lorsque les eaux sont basses et claires qu’il est difficile de les leurrer. Cet ensemble « light » vous permettra d’abaisser le poids des têtes plombées afin d’avoir un leurre plus planant, soit une nage plus naturelle. Vous l’avez compris, la pêche du silure aux leurres en verticale n’est pas facile. Mais en observant vos écrans d’échosondeurs et le comportement du poisson, vous trouverez les meilleures associations, leurre, animation.

Le poids des leurres a-t-il une importance ?

La tête plombée qui permet d’armer et de lester le leurre va influencer la nage de votre artificiel. Elle a donc un impact sur le nombre de touches. Aussi, comme pour la pêche du sandre, plus il y a du courant et du fond, plus elle sera lourde. À l’inverse lorsque les eaux sont basses et calmes, vous descendrez en grammes. Les valeurs comprises entre 15 et 20 g permettent de pêcher des profondeurs de 8 à 12 m lorsque l’eau est claire avec peu de courant. Les poids allant de 30 à 50 g seront mieux adaptés pour les conditions difficiles.

Ce silure a pris un leurre finesse rose dans une eau claire avec une animation minimaliste.
Crédit photo : Damien Modrak

Comment armer ses leurres souples ?

Il faut utiliser des têtes plombées (TP) à visser ou tire-bouchon. Ces dernières disposent d’œillet d’attache qui permet l’accrochage d’une empile et d’un hameçon triple. L’empile est réalisée avec une boucle en tresse de 50/100. Elle vient armer le leurre avec un triple n° 2 à 1/0, en fonction de la taille de leurre. Les combinaisons gagnantes :

  • Eau claire / courant faible >>> TP 10 à 15 g - fin’s 5 pouces couleurs bleu, rose, chartreux + attractant
  • Eau trouble / courant fort >>> TP 20 à 30 g - shad 5 pouces couleurs orange, chartreux, firetiger + attractant

 

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