Pour la pêche du brochet, et plus spécifiquement les plus gros spécimens, la couleur des leurres, qu’ils soient durs, métalliques ou souples, a un vrai rôle dans le succès de la journée. Je ne vais pas faire patienter les lecteurs de La Pêche et les poissons jusqu’à la fin de l’article ! Voici les coloris principaux que j’utilise : jaune chartreuse, brun, orange, vert, bleu et transparent.
Jaune chartreuse, la base !
Dans tous ces coloris, il y en a vraiment un que j’utilise le plus, c’est le chartreuse, ce mélange de vert et de jaune qui rappelle la liqueur du même nom. C’est la couleur la plus régulière, peu importe l’endroit, le temps, la profondeur ou la couleur de l’eau, et surtout sur les journées très difficiles. C’est ma coloration de base pour trouver le bon leurre et la bonne déclinaison sur une journée de pêche. Selon la qualité des touches ou le suivi des poissons, je vais pouvoir ensuite décliner le coloris ou au contraire tout renverser. Mon deuxième choix, c’est le brun, agrémenté de paillettes argentées. Je favorise un leurre avec beaucoup de transparence sur cette couleur. Il est très efficace par temps ensoleillé ou lors de mauvaises conditions météorologiques. Je l’utilise plutôt dans le milieu de la journée. Il faut le prendre comme une arme en eau saumâtre ou légèrement teintée, comme en Hollande, en Irlande ou encore en Seine. Cette couleur n’est d’aucune efficacité dans une eau très claire comme sur les lacs de la forêt d’Orient, le lac du Der ou les grands lacs alpins.
Crédit photo : Ludovic Pinchède
Orange, agressif
S’il y a un coloris à avoir absolument dans sa boîte pour la pêche du brochet, c’est l’orange. C’est une couleur qui peut vous faire prendre beaucoup de poissons en peu de temps ou même un très gros spécimen. C’est la nuance par excellence à utiliser sur les coups du matin ou du soir. Elle fonctionne vraiment sur les périodes de pics d’activité. Elle rend l’espèce très agressive et provoque de très grosses attaques… Je favorise l’orange sur les journées très venteuses ou sans lumière, donc lorsque les rayons du soleil ne percent pas beaucoup dans l’eau. Elle me sert aussi de témoin pour voir si un poste est en activité ou en phase de repos. Je m’en sers également pour traquer les gros spécimens en pleine journée. Certes il y aura moins de touches qu’avec d’autres coloris, mais elle ira souvent chercher le gros poisson de la journée, voire le trophée… Il faut l’utiliser très haut dans la couche d’eau. Cette configuration fonctionne partout et il ne faut pas avoir peur de l’essayer, même en eau claire et profonde.
Les nuances imitatives
Les coloris que j’utilise peu sont ceux plus naturels, imitatifs, comme le bleu et le vert. Ils fonctionnent surtout en eau limpide. Mais je n’aime pas trop copier l’alimentation des brochets, je préfère jouer sur l’agressivité de l’espèce qui rapporte plus souvent des poissons beaucoup plus gros et des touches plus franches. Dans les couleurs naturelles, je préfère utiliser des leurres transparents et uniquement en eau claire et profonde. Cette nuance est très efficace lors de journées très ensoleillées et sans vent, surtout associée à des paillettes argentées. Sur des périodes où les poissons ne bougent pas, un leurre transparent, passé à proximité, peut déclencher des touches. Je favorise dans ces conditions une pêche plus lente.
Crédit photo : Ludovic Pinchède
Des contrastes
L’association de couleur est très importante. Elle vient interpeller et finaliser l’attaque des poissons. J’aime beaucoup les leurres avec un marquage orangé sur le ventre, ils peuvent clairement faire la différence et être surtout un très bon signal d’attaque. Ils permettent de centrer les touches sur l’armement. Les dos noirs ainsi que les rayures sur les flancs sont également une très bonne association pour la majeure partie des leurres. Je vais choisir des leurres avec des contrastes bien marqués sur des journées avec peu de lumière ou beaucoup de vent. A contrario, je vais opter pour des écarts moins prononcés lors des journées claires et lumineuses. Il y a un réel avantage à utiliser des leurres souples, car on peut jouer sur l’opacité ou la transparence de celui-ci. Je remarque une réelle différence lorsque des paillettes sont intégrées dans le leurre, surtout en eau claire et profonde et lors de journées difficiles. Une seule chose est vraie : il faut toujours se poser des questions et essayer de comprendre pourquoi. Pourquoi cette couleur fonctionne aujourd’hui et pas une autre ? Cela vous servira pour les futures sorties. À force de recouper les plans de pêche, vous aurez toujours une journée qui ressemblera à une autre.
En détail : les leurres souples
Dans la gamme de leurres souples, type shad, swimbait, créature, Frog, etc., le choix est large, mais les bonnes couleurs sont assez restreintes. L’orange sur des coups du matin ou du soir, peu importe la taille et le type de leurre ! Le jaune chartreuse associé à un dos noir et un ventre un peu orangé est un coloris indispensable. Le brun fonctionne également très bien sur les gros swimbaits et créatures. J’utilise quelques coloris naturels comme le bleu, le vert, le transparent associé à des paillettes sur toutes les tailles de shads pour les pêches en eau claire et profonde. En revanche, je n’utilise pas ces couleurs sur les créatures type Frog ou autres. Mes résultats ne sont pas bons.
En détail : les leurres métalliques
Il ne faut pas oublier les leurres à grosses vibrations comme le spinnerbait, le chatterbait ou la fameuse cuillère ondulante, un peu délaissée aujourd’hui. Je les utilise en début de saison lors de pêches de bordures, d’arbres immergés ou en présence d’herbiers. Attention, il faut toujours les utiliser en présence d’obstacles, sinon vous risquez de faire fuir les carnassiers. Je les adore lorsqu’il y a du vent, je trouve que leur efficacité est plus importante. Mon choix de couleurs sur ces leurres est assez restreint : brun/blanchâtre et orange/black pour les spinner et bladed jig en y associant un trailer d’une seule des deux couleurs. Le coloris de la palette a toute son importance ! J’aime beaucoup les palettes dorées pour les journées avec peu de lumière, mais avec du vent, et une palette argentée lors des journées ensoleillées et moins venteuses. Pour la cuillère ondulante, je choisis deux coloris seulement: doré et argenté. Je ne suis pas fan des cuillères colorées et bariolées, je n’ai pas eu de bons résultats avec.
En détail : les leurres durs
Dans la gamme des leurres durs, comme le Buster, je favorise une couleur assez sombre avec des rayures de préférence. C’est une pêche avec de grandes pauses, car le brochet reste souvent immobile plusieurs secondes à côté avant l’attaque. Je l’utilise plutôt en eau froide. Pour les jerk minnows et crankbaits, les choix sont multiples, car c’est une pêche avec une vitesse de récupération moyenne ou rapide. J’aime la couleur Fire Tiger pour les pêches rapides et le coloris perche pour celles à vitesse plus modérée. Les nuances argentées sont très polyvalentes sur ces leurres, je l’utilise en début et fin de saison. Je pêche souvent avec le leurre hybride qu’est la souris, que ce soit la Miuras ou la nouvelle Mustache Rig. Je n’utilise que trois coloris, au-dessus du lot: brun/blanc, chartreuse/marron et orange/noir. J’associe toujours un leurre souple dans les mêmes teintes en guise de trailer. Il est bon toute l’année, notamment en présence d’herbiers ou d’obstacles à proximité.
