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Les leurres de l'ouverture (3) : La passion du métal

Le métal est un des matériaux très utilisé pour la fabrication de certaines familles de leurres. Un de ses principaux avantages est d’émettre des vibrations réalistes et très bien perçues par les carnassiers. La régularité et l’efficacité des cuillers tournantes ou ondulantes ne sont plus à démontrer. Si ces modèles traditionnels s’illustrent depuis des années, ils ne sont plus seuls, et les pêcheurs disposent aujourd’hui de leurres en métal modernes et redoutables.

Parmi cette catégorie, je pense notamment aux spinnerbaits et chatterbaits, qui sont de véritables machines à pêcher. Les ignorer, qui plus est au moment de l’ouverture, serait une grave erreur.

Sur les plateaux herbeux, le spinnerbait reste une valeur sûre
Crédit photo : Arnaud Brière

Les spinnerbaits ont toujours la cote

Les spinnerbaits sont bien connus en Europe. Voilà maintenant plus de dix ans qu'ils équipent les boîtes des pêcheurs aux leurres modernes (les premiers sont apparus sur le marché français en 2000), mais ils sont devenus tellement populaires qu’ils sont même parfois oubliés, au profit des inévitables nouveautés. Dommage… Je ne perds pas de temps sur la description d’un « spinner » que tous nos lecteurs connaissent ! Il faut juste garder à l’esprit qu’ils peuvent être équipés de deux types de palettes : en feuilles de saule (étroites et allongées) ou colorado (rondes). Les premières tournent près de l’axe et se mettent rapidement en action. Elles « tirent » peu sur la canne et donnent une certaine agilité au leurre. Les palettes colorado « tirent » beaucoup plus, en évoluant loin de l’axe, et émettent des vibrations perceptibles de plus loin. Elles sont davantage adaptées à la pleine eau et à la recherche des gros poissons. Si les biotopes sont encore froids, alors ils sont tout indiqués ! Les spinnerbaits sont redoutablement versatiles et peuvent se mettre dans la peau d’un explorateur comme dans celle d’un chirurgien. Je m’explique. En lancer-ramener rapide, ils se muent en redoutable arme de powerfishing. Ils permettent de battre du terrain et de trouver les poissons actifs. Rien de tel qu’un bon vieux spinner pour prospecter une bordure sur une grande longueur par exemple. À l’inverse, ils permettent de pêcher avec méthodologie une zone de bois morts ou de roseaux. Leur structure même facilite les passages dans les endroits encombrés où il serait difficile de faire passer un leurre armé de triples. Il franchit aisément de nombreux pièges et va débusquer nos brochets au cœur de leur cache, là où ils se sentent en sécurité et refusent de sortir. Dans ce genre de situations, mieux vaut rester concentré et essayer de ne pas ferrer les branches… Au contact, il faut freiner la récupération et passer en douceur sur l’obstacle. Les signaux émis par les spinner sont puissants et multiples. Les grosses palettes colorado autorisent des recherches en pleine eau, même avec des profondeurs relativement importantes. Mais le champ d’application ne s’arrête pas là. En pêchant canne haute, vous pouvez faire venir flapper la palette supérieure (la grande) à la surface. Cette opération, nommée buzzing, est efficace lorsque l’activité de surface semble prometteuse. À l’inverse, il est possible de pêcher au ras du fond en utilisant une très lente récupération linéaire. Cette technique, appelée slow rolling, est redoutable pour déloger les poissons inactifs posés sur le fond. Elle m’a régulièrement rendu service dans des situations où les poissons semblaient sur « off » et ne réagissaient pas. Le slow rolling est très peu utilisé, et c’est dommage car il fonctionne régulièrement. Bref, avoir quelques spinners dans sa boîte, c’est obligatoire.

Le chatterbait s’adapte à une multitude de situations.
Crédit photo : Arnaud Brière

L’extravagance du chatterbait

Moins connus mais en voie de démocratisation, les « chatters » sont aussi de précieux compagnons. Issus du génie américain en matière de pêche, ils sont l’association d’une palette mobile et d’un rubber jig. La palette, souvent de forme pentagonale, voire arrondie, nage dans un plan vertical, en oscillant à droite et à gauche. Un peu à la manière d’une main levée pour dire au revoir. Elle fait vibrer fortement le jig lors de la récupération et met la jupe de celui-ci en action. À la première traction, on sent bien cette vibration importante qui se transmet au blank de la canne, puis au poignet. Rapidement, on s’aperçoit que l’attache sur la tête plombée du jig a été modifiée pour faciliter la mobilité de ce dernier derrière la palette. Comme son éloigné cousin le spinnerbait, le chatter multiplie les signaux visuels et vibratoires. Là encore, nous sommes en présence d’un leurre qui « ratisse » large et facilite les prospections. L’intense vibration dégagée bouge beaucoup d’eau et agresse les poissons par le biais de leur ligne latérale. Comme ils sont coulants, ils peuvent être immergés à la bonne profondeur avant de commencer à être ramenés. Ils coulent beaucoup plus vite qu’un spinner et permettent facilement de pêcher le pied des berges par exemple. Plus proche de l’esprit rubber jig, dont il est en partie constitué, le chatter peut également être animé près du fond, lors d’une action de tirer-relâcher. Posé sur le fond, votre chatterbait se comportera comme un jig, mais à la tirée, il produira une vague de vibrations inattendue. De là à mixer les deux actions, il n’y a qu’un pas à faire. D’autant qu’en le faisant évoluer doucement, c’est un leurre qui passe bien dans les obstacles. Il permet donc de gratter une zone et de s’en éloigner en powerfishing. La classe ! Les chatterbaits disponibles sur le marché proposent différents grammages, souvent compris entre 10 et 21 grammes. Un bon modèle doit en tout état de cause se mettre en action rapidement à la moindre sollicitation. Il doit nager même à faible vitesse, et l’hameçon doit être bien dégagé. Si vous visez clairement le brochet, choisissez ceux qui sont munis d’hameçons forts de fer, car certains modèles, initialement prévus pour le bass, sont un peu « légers ». Si votre action de pêche se situe davantage sur un plan vertical (par opposition à une approche plus proche du cranking), vous aurez intérêt à équiper votre leurre d’un trailer. Ce leurre souple additionnel positionné sur l’hameçon va augmenter le volume de la bouchée. Il va clairement ralentir la vitesse d’immersion de votre leurre et lui donner plus de « vie » lors des phases d’immobilité sur le fond. Plus vous « grattez » et plus votre trailer pourra être volumineux et tirer sur la canne. À l’inverse, si vous optez pour de longues phases de cranking, votre leurre gagnera en fluidité avec un trailer plus aérodynamique de type worm ou grub. Si vous voulez accentuer encore la vibration pour des pêches en dent de scie en pleine eau par exemple, alors optez pour un shad.

Les leurres métalliques, ici une ondulante, n’ont pas d’équivalent en matière de puissance de vibration
Crédit photo : Arnaud Brière

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