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Aspes des bords de Loire, à Ancenis

À flancs de coteaux, la commune d’Ancenis se tient majestueusement au pied d’un donjon, bercé par le clapotis de l’eau, et le paysage est magnifique ! Comme un tableau où les couleurs évoluent selon les saisons au gré des caprices du fleuve sauvage : la Loire. C’est une belle journée ensoleillée, et les conditions sont réunies pour une pêche de l’aspe aux leurres…

La pêche n’est jamais une vérité absolue, et il faut parfois savoir changer de stratégie pour toucher les poissons. S’il est connu pour être un chasseur en surface, l’aspe est parfois bien plus profond dans la couche d’eau. Il faut alors aller le chercher à un autre étage.

Un magnifique spécimen de la Loire.
Crédit photo : Erwan Balança

Une aubaine pour les pêcheurs

L’aspe a fait son apparition dans la Loire à la fin des années 2000 et il continue sa progression dans l’Ouest. Aujourd’hui, de très beaux poissons sont régulièrement capturés à Nantes. L’arrivée de ce cyprin carnassier et puissant est une aubaine pour les pêcheurs aux leurres. Mais si l’aspe offre de belles opportunités de pêche, c’est aussi un poisson capricieux. Immédiatement, Florian Bruaut, pêcheur passionné qui connaît bien cette espèce, nous prévient : « Il va falloir insister car ça ne va pas être facile ! J’ai appelé quelques pêcheurs et détaillants de magasins de la région : les poissons ont la bouche fermée en ce moment. » Florian connaît de nombreux pêcheurs et est au courant de ce qu’il se passe au bord de l’eau… Mais malgré ces informations, nous sommes bien décidés à tenter notre chance. Il en faudrait plus pour arrêter deux pêcheurs motivés, et nous comptons bien trouver ce qui les fera craquer dans le dernier fleuve sauvage.

En Loire le coup du soir reste un moment privilégié.
Crédit photo : Erwan Balança

Les pics d’activité

La Loire, le plus long fleuve de France, finit sa course en Loire-Atlantique et offre sur ses derniers kilomètres une diversité exceptionnelle. En amont et en aval de Nantes, les tumultes des largeurs de l’estuaire succèdent au calme des bancs de sable du pays d’Ancenis. Nous accompagnons notre ami pour deux cessions, le coup du soir et la matinée du lendemain. Ces deux moments correspondent aux pics d’activité alimentaire des aspes. Nous allons pêcher à proximité d’Ancenis. Cette zone est très intéressante pour notre poisson, car les piles du pont au pied de la ville forment des courants puissants, avec de nombreuses accélérations où les aspes viennent capturer les petits poissons blancs. C’est plein d’entrain que nous attaquons la zone : les lancers-rameners se succèdent, et les animations sont rapides et nerveuses. En effet, l’aspe réagit sur des récupérations très rapides. Nous n’hésitons pas à changer de leurres après quelques séries de lancers infructueux. L’aspe se cale parfois sur un type de proie, et il faut trouver le modèle précis de leurre qui le fera réagir. Mais après plus de trois heures de pêche, rien… Nous avons fait défiler la totalité de nos leurres de surface, nos sub-surfaces, nos poissons nageurs à bavettes, mais pas une touche. Tous les leurres semblent totalement boudés par ces sacrés cyprins. Ceci est d’autant plus énervant que nous savons que les poissons sont là, sur le poste ! Régulièrement, nous apercevons des chasses impressionnantes en surface à quelques mètres de nos leurres.

Lors du reportage, les jigs jaunes ont eu la faveur des plus gros aspes
Crédit photo : Erwan Balança

Des touches violentes

Nous décidons de nous accorder un petit intermède dans la traque des aspes. Nous montons un jig d’une quinzaine de grammes, histoire de voir si d’autres poissons sont sur le poste. Une fois que le leurre a touché la surface, nous lui laissons le temps de descendre dans la couche d’eau et de toucher le fond de la rivière. L’animation est simple : canne haute, nous effectuons des petits mouvements secs pour le faire rebondir sur le fond, et nous le laissons alors se faire ballotter par le courant. Cartouche ! La touche est violente, puissante et le poisson qui vient de se saisir du leurre fait chanter le moulinet. Quelques minutes plus tard, c’est avec un grand sourire que nous photographions notre prise : un aspe. C’est un beau poisson, et si ce n’était pas celui que nous pensions trouver sur le fond, cette surprise nous réjouit. Quelques minutes plus tard, nouvelle touche, mais cette fois, avec le départ puissant du poisson, la ligne frotte le fond rocheux et casse.

Savoir taper sur le fond

Le lendemain matin, nous toucherons nos poissons uniquement sur des jigs animés sur ou au ras du fond. Mais aucune touche malgré de nombreux essais avec les poissons nageurs. Nous connaissions le jig comme un excellent leurre de surface pour l’aspe. Son fort grammage, même en petite taille, et son aérodynamisme permettent de le lancer très loin, ce qui est très utile lorsque les chasses sont à distance importante. Et il peut être ramené à très grande vitesse sans décrocher dans des courants très puissants. Mais nous ne l’avions jamais utilisé pour chercher les aspes sur le fond. La pêche de l’aspe au leurre de surface est très certainement la plus excitante. Lorsque les poissons réagissent bien, c’est la pêche qui procure le plus de plaisir aux pêcheurs. La technique du jig tapant sur le fond est moins spectaculaire, mais posséder une technique supplémentaire permet parfois de toucher des poisons difficiles, voire d’éviter un capot comme lors de cette cession de pêche.

Attention à la touche canon de ce cyprin carnassier
Crédit photo : Erwan Balança

Animation lente pour réussir

La brume s’est dissipée, et les rayons du soleil nous réchauffent agréablement. Le temps semble arrêté sur notre banc de sable, quelques goélands s’activent sur la rive opposée, et nous entendons régulièrement quelques cris lancés par des limicoles, chevaliers cul-blanc et guignettes, en route pour de nouvelles contrées. Nous laissons descendre le jig, une rapide prise de contact avec le fond et une animation en lenteur. Cette fois, l’attente n’est pas longue, nous ressentons une tape sèche que nous honorons d’un ferrage puissant. Le carbone se plie et le moulinet chante : au bout de la ligne, un aspe puissant file dans le courant. La journée ne fait que commencer et, déjà, elle s’annonce riche en émotions.

Il faudra adapter votre technique aux humeurs de l’aspe, tantôt en surface, tantôt près du fond.
Crédit photo : Erwan Balança

  • Leurres : le poids des jigs varie de 10 à 25 g en fonction de la profondeur et du courant. De nombreuses marques ont d’excellents leurres. Les aspes semblent particulièrement apprécier le coloris jaune. De petits stickbaits vous rendront de bons services lorsque les aspes sont en chasse.
  • Canne : un modèle nerveux de 2 m/2,20 m permet de lancer des petits leurres et doit posséder une bonne réserve de puissance.
  • Moulinet taille 2500.
  • Bas de ligne : fluorocarbone avec une pointe de presque 2 m en 10 livres.

Une canne courte et nerveuse capable de lancer loin est un atout sur les bords de Loire
Crédit photo : Erwan Balança

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