Pêche du bord : c'est plus simple qu'il n'y parait

Le manque de place pour le stockage d’une embarcation, le fait d’habiter en ville, le budget, le nombre de sorties de pêche limité par notre emploi du temps professionnel ou privé sont autant de facteurs qui nous amènent à pratiquer notre loisir à pied, depuis la berge de nos lacs, rivières, étangs ou canaux. Comme pour n’importe quelle technique de pêche, il sera important de bien préparer sa sortie de pêche. Cela passe par le choix du matériel que l’on va utiliser en fonction de l’espèce de poisson ciblée et du lieu où l’on va pratiquer. En effet, on ne pourra pas emmener autant de leurres ou de cannes que depuis une embarcation, rationner son matériel et faire le bon choix est donc important. Inutile de prendre une canne à truite si vous partez pêcher le brochet par exemple.

Rationnaliser son équipement

Focalisez le choix de votre matériel sur l’espèce de poissons choisie, puis adaptez-le au milieu rencontré. Je m’explique : si vous partez pêcher le brochet par exemple, choisissez une canne de puissance 20/80 g, assez polyvalente pour faire face à toutes les pêches « classiques » de brochets depuis le bord sans s’encombrer. Mettez un moulinet avec de la tresse en 20 à 25/100 (suffisamment fine pour lancer loin, mais robuste pour sortir un gros brochet depuis la rive). Le choix du combo effectué, imaginez votre spot de pêche pour affiner votre sortie. Lac ou rivière, berge encombrée ou dégagée, présence d’herbiers… sont autant de facteurs qui vont vous permettre de choisir le combo le plus adapté (court et robuste pour passer sous les branches, long et tresse plus fine pour lancer loin sur les spots en lac…) pour optimiser votre sortie du bord. Le choix des leurres est aussi assez cornélien. On a tous peur de manquer, ou de ne pas avoir ce qu’il faut au bord de l’eau. Seulement, il est impossible de tout emmener. Pour cela, n’emportez avec vous que les leurres avec lesquels vous avez confiance en priorité. Puis autour de cette base, essayez d’avoir un peu de polyvalence pour faire face à l’humeur des poissons. Il n’y a pas de boîte magique, mais partir avec une sélection de leurres adaptés au spot choisi, diversifiés mais sans excès et avec lesquels on a confiance, est un vrai plus pour réussir sa partie de pêche du bord. Par exemple, pour partir pêcher le brochet en rivière du bord, en plus de sa sélection de leurres « fétiches », il est intéressant d’emmener deux spinners de 14 et 21 g et deux leurres souples en texan pour les postes encombrés, trois ou quatre leurres souples avec deux ou trois grammages de tête plombées différentes pour les pêches de pleine eau, un crank pour prospecter vite les zones dégagées, et un jerkbait pour pêcher lentement ou déclencher l’agressivité des poissons. En plus du petit matériel, tout tient dans un sac à dos et permet de pêcher partout efficacement.

Léger et mobile

Pêcher du bord ne veut pas dire être immobile et rester toute la journée au même endroit. Si on part pêcher « léger », sans trop s’encombrer, alors il est assez facile de se déplacer. Parcourir du terrain, changer de secteur, s’adapter, est une des clés de la pêche depuis le bord. Que ce soit en ville en prenant le bus ou le RER, à la campagne en prenant sa voiture, ou même à vélo, pêcher léger et être mobile ne sera qu’un plus pour réussir. Pour ceux comme les ados n’ayant pas le permis, ou les pêcheurs ayant un temps de pêche réduit par exemple et n’ayant pas le choix que de rester sur un plan d’eau ou une partie de canal par exemple, la mobilité ne sera qu’un plus. Ne pas s’encombrer permet de ne pas avoir la fainéantise de changer de spot, de marcher, de revenir sur la zone où l’on a raté un poisson et donc d’optimiser ses résultats. On ne compte plus les journées de pêche du bord réussie, là où depuis une embarcation certains ont eu plus de mal à faire pêche !

Réfléchir et construire sa stratégie

Pour réussir en pêchant du bord, il faut aussi bien choisir son spot de pêche. On n’a pas accès à toutes les berges, ou certains bons spots comme depuis une embarcation. Réfléchir où l’on va en fonction des conditions hydrauliques et climatiques fait 50 % de la réussite de votre partie de pêche. À titre d’exemple, vouloir pêcher le brochet en été dans une eau de rivière en crue sera probablement un échec: eau sale, courant soutenu… sont autant d’éléments jouant en notre défaveur. Sans compter qu’on ne voit rien avec l’eau sale, il est donc impossible de bien pêcher les bordures encombrées. Il serait donc plus judicieux de choisir d’aller pêcher le sandre et d’identifier les spots susceptibles de les abriter: entrée de darse, remous, zone de transition entre calme et courant, cassures… Les zones identifiées, on regarde comment les aborder dans la journée, et on choisit le matériel en conséquence. Le créneau horaire a aussi son importance. Il est plus facile d’être le premier sur l’eau ou le dernier à partir le soir, en pêchant du bord que depuis une embarcation. Mettre un bateau à l’eau, gonfler un float-tube… Tout cela fait perdre un temps de pêche fou, là où, depuis le bord, on peut être en action de pêche directement. On sait tous que le lever du soleil au sandre est un moment clé, tout comme le coucher du soleil pour les grosses perches ou les brochets au leurre de surface en été. Alors plutôt que de bricoler une embarcation pour préparer sa journée de pêche, autant être opérationnel depuis le bord et lancer un leurre. Il y a 100 % plus de chances de capturer un poisson en faisant ainsi…

Les meilleurs spots sont les moins accessibles

Un point très important lorsque l’on pêche du bord est de sortir des sentiers battus. Certes, certains spots connus sont réguliers et produisent souvent des poissons. Il ne faut pas les négliger. Mais en général, ne pas être « fainéant » lorsque l’on pêche du bord est souvent un gage de réussite. Prenez un wader pour accéder aux zones inaccessibles d’un canal encombré depuis la berge et ouvrez-vous ainsi de nouvelles perspectives très peu, voire jamais pêchées. Ne pêchez pas les spots d’un étang où il n’y a plus d’herbes par terre tellement ce poste est fréquenté, mais passez plutôt sous les branches pour accéder à des spots moins pêchés, faufilez-vous entre les roseaux, lancez là où les autres ne lancent pas, soyez précis dans votre pêche, prenez des risques en lançant au ras ou sous les branches. Les poissons sont là, vous allez vite le découvrir !

Un dernier point, sympa dans la pêche du bord, c’est qu’il est facile d’emmener avec nous la famille au bord de l’eau. En choisissant des secteurs faciles d’accès et poissonneux (oui, ça existe aussi en France), il est simple de passer de bons moments sans devoir partir toute une journée. N’oubliez pas que les novices n’ont pas nécessairement les mêmes attentes que les pêcheurs confirmés, et faire attraper des perches de 20 cm ou des sandres de 30 cm du bord à un enfant, votre compagne… est la meilleure manière pour leur donner le goût de la pêche. C’est aussi un choix technique que de partager ses moments de pêche en famille, et de garder d’autres moments de pêche pour nous. En choisissant son spot en fonction de ses envies, de l’activité des poissons, en étudiant les possibilités de déplacements de poste en poste au cours de la journée pour optimiser son temps de pêche, vous pouvez réussir ! C’est aussi en sortant des sentiers battus, en optimisant les créneaux horaires et en adaptant son matériel au poisson recherché que je peux vous garantir qu’il est possible de réaliser de véritables « cartons » en pêchant depuis le bord !