Le bassin-versant du fleuve Amazone, qui couvre presque 7 millions de km2 sur neuf pays, est composé d’une quantité infinie de cours d’eau et, sur l’un d’entre eux, se trouve une île incroyable par sa dimension et par sa beauté. Longue de 350 km pour 55 km de large, l’île du Bananal abrite une multitude de lacs au milieu d’un paysage atypique souvent composé de savane. C’est dans ce bassin de la rivière Araguaia, qui signifie en langue tupi (différents peuples brésiliens) "la rivière des Aras", que l’on retrouve ce magnifique perroquet multicolore. La forêt est bien sûr présente, mais dans ce paysage le moins humide du bassin amazonien, la savane occupe une bonne place. L’eau est malgré tout omniprésente; durant la saison sèche, de juillet à novembre, certains lacs permettent de pratiquer des pêches incroyables sur des poissons exceptionnels comme le peacock bass azul, l’arowana ou le mythique arapaïma. J’ai pu interroger trois passionnés de pêche qui ont vécu l’expérience de pêcher sur l’île du Bananal et qui ont pu vivre des moments uniques. Sébastien Spring, Nicolas Moulin et Léo Blanchard vont témoigner de leurs expériences incroyables sur cette île perdue dans l’immensité verte du bassin Amazonien.
Sébastien et Nicolas, la découverte
Connu pour ses belles vidéos de pêche sur sa chaîne Youtube, c’est un réel passionné qui vit pêche. Basé dans le département du Cher, dans la région Centre, Sébastien Spring a voulu découvrir de nouvelles expériences de pêche en réalisant son premier voyage en Amazonie sur l’île du Bananal. Pour Nicolas Moulin, guide de pêche et responsable du magasin de pêche « Idéal pêche » à Châteauroux, c’est également une première expérience en réalisant son premier voyage pêche à l’étranger. Pour leurs premières expériences en exotique, ces deux pêcheurs ont choisi un lieu extraordinaire et vont être plongés dans une aventure inoubliable. Le voyage pêche, c’est avant tout la découverte, le dépaysement et l’aventure de pêcher de nouvelles espèces de poissons. Sur cette destination, nos deux pêcheurs vont être comblés en pêchant des lacs et lagunes peu profondes le plus souvent en surface, pour faire le plein de sensations. En effet, les Brésiliens ont l’habitude de pêcher exclusivement en surface, car la pêche sur l’île s’y prête très bien avec des poissons habitués aux attaques de surface comme le peacock bass, l’arowana ou encore l’arapaïma (Arapaima gigas) pour les espèces le plus souvent attrapées. Nos deux pêcheurs sont équipés de nombreux leurres pouvant pêcher en surface, dont le fameux Whopper Plopper qui sort son épingle du jeu et fait réagir la plupart des poissons.
70 touches par jour !
Les touches se multiplient et, dès les premières journées, le nombre de touches est incalculable, Sébastien donne un chiffre d’environ 70 touches par jour pour plusieurs dizaines de poissons sortis. La pêche est incroyable, tout comme la robe des peacock bass azul majoritairement représentés sur l’île. Des couleurs vives et variées sur un même poisson, le tableau est digne des plus grands peintres, la nature est généreuse et époustouflante dans ce lieu sauvage. Nos deux pêcheurs font le plein de photos souvenir avec ces poissons hors normes, et leurs visages affichent de grands sourires. Nicolas aime observer son environnement, tout comme Sébastien, il est stupéfait de la profusion de vie toutes espèces confondues. Une multitude d’oiseaux multicolores volent régulièrement au-dessus d’eux pendant qu’ils pêchent. Nicolas apprécie chaque instant et, à la vue de ces oiseaux immenses volant à la cime des arbres, il a la sensation d’être dans un film de Jurassic Park. Dans l’eau, les caïmans à lunettes attendent eux aussi le moment pour manger, immobiles et mimétiques.
17 espèces différentes
Les deux passionnés de pêche sont unanimes pour dire que la zone de pêche offre un dépaysement total, immergés dans cette vie sauvage et pouvoir pêcher de tels poissons est un moment inoubliable et important dans la vie d’un pêcheur. Sébastien adore pêcher en surface, mais il essaie tout de même plusieurs techniques et leurres pour voir comment réagissent les poissons et si d’autres espèces peuvent être prises. Il essaie des leurres qui évoluent sous l’eau et se rend compte que le coloris firetiger ne fonctionne pas sur les poissons amazoniens de cette zone. Les couleurs qui donnent le plus de résultat sont le blanc et le brillant argenté ou or. La cuiller ondulante a de très bons résultats sur différentes espèces, mais l’effet de levier avec ce leurre provoque souvent des décroches. En pratiquant plusieurs techniques et zones de pêche, rivière et lac, Nicolas a comptabilisé 17 espèces différentes de poissons à son actif durant son séjour. Une magnifique découverte et expérience pour ce pêcheur originaire du département de l’Indre. Le voyage, c’est aussi ça, sortir de ses habitudes et découvrir de nouvelles cultures ou de nouveaux usages, toute la richesse d’un voyage de pêche passe par cet aspect essentiel pour Nicolas.
La vie au camp de pêche est tout aussi enrichissante, souligne Nicolas. Il n’y a pas de réseau téléphonique à ce niveau sur l’île, et il apprécie de revenir aux fondamentaux avec ses collègues de pêche ou l’équipe de locaux qui l’accompagne sur le camp. Le soir au coin du feu, ils peuvent discuter entre eux, simplement, et revivre leur journée de pêche en échangeant leurs expériences tout en appréciant les sons crépusculaires de la forêt amazonienne. Le régime alimentaire est différent de l’Europe sur le camp, le piranha au feu de bois est souvent au menu, pour le plus grand plaisir des pêcheurs. Néanmoins, Nicolas ne s’attendait pas à manger un gâteau tous les jours alors que la cuisinière du camp n’a pas de four, encore une façon de remettre en question nos vies occidentales et de revenir à des choses simples avec peu de moyens.
Seul au milieu du lac
Sébastien revient sur un moment de pêche inoubliable qu’il a vécu lors de son séjour. Souhaitant varier les plaisirs, le dernier jour de son séjour, Sébastien emprunte un kayak moderne disponible sur le camp afin de naviguer et pêcher sur le lac le plus proche. Sébastien va tenter de prendre des espèces de poissons différentes et tombe sur une belle activité d’arowana dans les bras morts du lac. Il pêche à l’ondulante et a beaucoup de décroches, il décide donc de mettre un émerillon rolling entre le triple et l’ondulante pour voir si le résultat change. Équipé d’une canne en 15-60 g de puissance, un moulinet en taille 2500 garni de tresse en 18 centièmes et d’un bas de ligne en fuorocarbone de 28 centièmes, il se régale sur ce coup du soir avec une ondulante de 40 g assez large et planante. La veille, il avait repéré un gros poisson, une masse noire sous la surface, sur cette zone sans savoir de quelle espèce il s’agissait. Il aperçoit un remous non loin de lui, un arapaïma vient de faire surface, ce poisson très compliqué à capturer car très sensible au bruit environnant remonte régulièrement en surface afin de respirer et prendre une bouffée d’air. Sébastien lance de suite son leurre en direction pour passer au plus près possible du remous et espérer intéresser ce poisson mythique et tellement puissant, l’un des plus puissants d’Amérique du Sud. Rapidement, après avoir ramené assez lentement à cinquante centimètres sous la surface, un poisson énorme prend le leurre. Suit un combat interminable sur ce matériel relativement léger pour un poisson de cette taille. La lumière baisse en cette soirée, et personne ne passe en bateau à proximité, Sébastien est seul et ne peut compter sur aucune aide extérieure. Pour attirer l’attention, il crie, demande de l’aide, il veut absolument sortir ce poisson extraordinaire. Le combat est d’une puissance rare, Sébastien ne veut pas perdre sa prise. Un bateau du camp entend finalement ses appels et vient à son secours pour l’aider à finir le combat et hisser ce magnifique arapaïma à bord. Soulagé et tellement heureux de ce coup de ligne, Sébastien prend la pose avec ce qui sera le trophée de son séjour. Un moment inoubliable pour le pêcheur du Cher !
Léo, l’expérience de l’Amazonie
À seulement 25 ans, Léo Blanchard est un habitué de l’Amazonie. Il a développé une solide expérience sur les pêches des différentes espèces de poisson présentes dans le bassin amazonien. Formé dans les métiers de l’eau et moniteur guide de pêche, ce passionné du monde aquatique a déjà passé plus de six mois en Amazonie au cumul de ses voyages. Ce natif de la Haute-Loire connaît bien l’île du Bananal et ses pêches, il a pu y passer de longues périodes et profiter de ce milieu d’une grande richesse. Léo énumère les espèces animales que l’on peut facilement croiser sur l’île et me raconte ses différentes rencontres avec la vie sauvage qui l’ont marqué. Des capybaras, les plus grands rongeurs sur la planète, des caïmans, des tapirs, des centaines d’espèces d’oiseaux magnifiques ou encore le jaguar, Léo a croisé tous ces animaux en pêchant dans ces lieux. Récemment, il a fait une rencontre incroyable en naviguant sur l’île du Bananal, une rencontre dont tout le monde rêve et qui n’arrive sûrement qu’une fois dans une vie. Embarqué dans un bateau et naviguant à faible allure, Léo a eu la chance d’observer, pas un mais deux jaguars nageant pour traverser la rivière. Chose encore plus improbable c’est que l’un des jaguars était mélanique, c’est-à-dire totalement noir. Léo observa durant de longues minutes un jaguar et une panthère noire, l’autre nom du jaguar mélanique, traversant devant lui ce cours d’eau en nageant tranquillement. Dans ces moments-là, le temps est suspendu, il faut se pincer pour y croire tellement la rencontre est forte et réaliser la chance d’observer ces superbes animaux tellement discrets et invisibles habituellement dans leur environnement. Côté pêche, Léo confirme que la zone est un concentré de poissons et que la pêche peut être miraculeuse parfois. Ce passionné aime chercher les gros peacock bass azul sur l’île, et il m’explique que la pêche en surface ne donne pas les meilleurs résultats. Dans cette recherche, il pêche plutôt au fond avec de petits leurres comme le tail spin, le micro jig ou encore la lame vibrante afin de dénicher les plus gros sujets qui montent moins souvent que les spécimens de plus petite taille. À ce petit jeu, Léo est redoutable et a pu sortir de magnifiques spécimens de peacock bass azul, parmi les plus gros sur l’île. Contact privilégié et fort de son expérience, Léo est la personne référente sur l’île du Bananal pour tous ceux qui souhaitent vivre des aventures inoubliables au cœur d’un environnement sauvage et préservé.
Renseignements pratiques
DHD LAIKA
4 rue Paul Cézanne, Paris
Tél : +33(0)1 42 89 32 64
Mail : info@dhdlaika.com
Comité du Tourisme Guyane /Amazonie
12, rue Lallouette
97300 Cayenne
0594 29 65 00 • 0594 29 65 01
ctginfo@guyane-amazonie.fr
Bureau Parisien du CTG
5, rue de Stockholm
75008 Paris
01 42 94 15 16
bureauparisien@guyane-amazonie.fr
Contact : Léo Blanchard, un habitué de l’Amazonie
06 06 80 96 84
leo.blanchard07@gmail.com