Ce silure a été pris fin août, sur la Loire. Lilian pêchait avec son binôme et ami Maxime Albert. L'objectif des deux hommes sur trois jours de pêche : viser les gros poissons, quitte à prendre moins de touches. Mais aussi alterner les techniques et apprendre l'un de l'autre les points forts (flotteur pour Maxime, verticale pour Lilian).
Caché dans une souche
La première journée se déroule sans accroc sous un ciel bleu. "On touche des poissons, mais pas des gros", raconte Lilian. Traduisez : des 2,00 m, 2,20 m... mais pas encore les spécimens espérés. Sur une dérive, dans une eau claire, par trois mètres de fond, Lilian et Maxime repèrent un albinos. Seule la tête dépasse... Maxime laisse le champ libre à son ami, qui n'a jamais pris d'albinos en fleuve. "Je pense n'avoir droit qu'à un seul passage, détaille notre journaliste qu'on imagine un peu tendu au moment de lancer... C'est trop court, il met un coup de machoire, rate le leurre. Coup de chance, il se replace. Je pêchais en statique : en amont du poisson, je jette vers l'aval et le leurre travaille dans le courant, pick-up bloqué. Le deuxième passage est le bon, il tape dedans, une touche d'agression, de territorialité, il est piqué sur la lèvre supérieure. Et j'ai encore de la chance : il sort, vient vers nous puis fonce vers l'aval... S'il était retourné dans les bois, c'était mort".
L'aboutissement
L'avantage aussi, c'est que les pêcheurs savent à qui ils ont affaire. Alors le poisson est travaillé au frein, sans geste brusque, avec sans doute la crainte d'une mauvaise fin... Mais nos deux champions sont parfaitement équipés et préparés. 20 ans que Lilian pêche le silure presque exclusivement 11 mois sur 12. "Le premier albinos que j'ai vu, c'était sur internet, en 2003, un poisson de Jean-Claude Tanzilli, se rappelle Lilian. J'étais subjugué. Depuis 2008, je consacre plusieurs semaines chaque année à le chercher. J'en ai déjà pris en étang, en milieu fermé, où l'on sait qu'ils se tiennent, mais ce n'est pas pareil...".
Un poisson en pleine santé
Le grand blanc n'est pas hissé sur le bateau. L'eau est chaude, il faut éviter les manipulations. Dans l'eau, il est mesuré à deux reprises. Pas facile, mais une moyenne des deux essais permet d'estimer le glane à 2m15 environ ! "Il était parfait, pas abimé, décrit un Lilian Fautrelle encore aux anges. Il avait juste une grosse morsure de lamproie sur le dos mais c'était vieux d'un an au moins et bien cicatrisé. Pas de trace d'hameçon, des barbillons intactes. C'est difficile à dire, mais à mon avis il n'a pas été capturé sur les 12 derniers mois, au moins..." Les captures d'albinos sont rares, et peut-être que ce poisson n'avait tout simplement jamais été pris auparavant.
Trois jours de rêve
Lilian l'a surnommé Paillette... "Une blague entre nous avec Max, on avait des paillettes dans les yeux, et puis ça brille...". Ce jour-là, la pêche s'est arrêtée plus tôt que d'habitude. Les deux pêcheurs ont savouré l'instant, ont pris le temps d'apprécier la remise l'eau, et sont rentrés partager une bière. Le lendemain, c'est un poisson de 2,58 m qui est pris au flotteur. Et le troisième jour, pour clôre en beauté, Maxime touche un silure de 2,61 m à la verticale. Quelle session !
Le matériel de Lilian Fautrelle
- Canne : un prototype de Black Cat, en casting
- Moulinet : le nouveau Cast 301 LH de Black Cat, qui sortira d'ici quelques semaines
- Tresse : une Power Pro en 36/100 pour une résistance de 30 kg, pas de bas de ligne
- Leurre : le Flatt Shad 96 de Sébile, en Extra Heavy (60 g). Coloris Natural Blue mais il aurait pris n'importe quelle couleur !