Les pêcheurs en mer de nos côtes françaises ont connu une arrière-saison complètement folle. Sur les réseaux sociaux et sur Radio Pêche, nous avons eu écho de remontées de thons listao jusqu’à Belle-Île-en-Mer, un gros passage de dorades coryphènes dans le Pays basque avec même des prises du bord… « Deux clients espagnols m’ont aussi juré avoir vu des carangues au large de l’Espagne, côté Méditerranée », rapporte François Michon. Et le guide d'Experience Pêche a réalisé en septembre un doublé hors du commun…
Une dorade et un xiphias
Le mercredi 13 septembre, alors qu’il cassait la croûte sur son bateau avec des clients, François entend le moulinet d’une canne chanter. La sardine qu’il laisse tremper à l’arrière, pour la dégainer en cas d’écho de thon sous le bateau, vient de subir une attaque. « Je pensais que c’était une bonite ou un maquereau quand je vois passer une dorade coryphène, raconte François. Branle-bas de combat, je passe les cannes aux clients et moi je prends la canne eschée d’une sardine. Je lance et dès qu’elle a touché la surface, c’est l’attaque ». Le mahi-mahi, comme on le surnomme, livre un combat « tout en voltige et en fourberie ». François Michon relâche très vite le poisson estimé à un mètre. Quelques jours plus tard, François prend un espadon Xiphias, alors qu’il pêchait, toujours en guidage, le thon au broumé. « On en voit parfois sauter, c’est moins rare que la dorade, souligne l’heureux guide. Mais quand on les pique, avec leur rostre, ils se décrochent. Là, on a eu de la chance ! » Le combat est tout en puissance d’un côté et en douceur de l’autre. Le poisson est estimé à deux mètres, rostre compris.
Une législation ?
Comment expliquer la présence de plus en plus fréquente de ces poissons dits « exotiques » en mer Méditerranée ? Réchauffement climatique ? Recherche de nouveaux territoires ? Explosion des populations ? Les hypothèses sont nombreuses… « Peut-être le réchauffement des eaux, avance le guide, qui a mesuré en surface une température de l’eau à 22 degrés le 10 octobre. Pour la dorade, il y en a toujours eu près des côtes libyennes et siciliennes, on parle même d’une souche méditerranéenne. Dans cette partie du golfe du Lion, c’est super rare. Mais aujourd’hui, dès qu’il y a un dispositif de concentration de poissons naturel de type bois flottant ou bouée, il peut y en avoir. Attention, mes clients me demandent souvent si on peut la pêcher exclusivement… Ce serait mentir de dire oui ». En attendant, François nous souffle qu’il serait peut-être judicieux de prendre des mesures adaptées avec une maille et un quota par exemple pour que les populations puissent poursuivre leur essor…
Son matériel
- Canne : Big Fiber Jig (Tenryu)
- Moulinet : BG MQ 20000 (Daiwa)
- Bas de ligne : 52 lbs (YGK)