Dire que l’équipe de France sera favorite est un euphémisme ! Elle joue à domicile et, comme le veut l’adage en matière de sport, c’est toujours un avantage. Cela ajoutera un peu de pression supplémentaire à nos tricolores. Leur bonne connaissance des parcours sera un atout indéniable pendant la compétition. Certains vont vraiment pêcher « à la maison », puisqu’ils vivent sur place et pratiquent régulièrement les lacs et cours d’eau dans lesquels va se disputer l’épreuve. Cette équipe de France excelle depuis plusieurs années. La nouvelle génération truste les podiums depuis son premier titre en 2017, après une décennie plus compliquée. Avec cinq podiums sur les six derniers championnats mondiaux, elle renoue donc avec la tradition d’excellence de ses devancières. Découvrons cette équipe 2024, encadrée par Thierry Lelièvre, manager de l’équipe de France.
La France, nation n° 1 !
L’équipe de France excelle dans les championnats internationaux : 28 médailles par équipe (dont 10 d’or) et 22 en individuel (dont 10 en or). Sur les quatre dernières dates (2019 en Tasmanie, 2021 en Finlande, 2022 en Espagne et 2023 en Slovaquie), la France a ramené 7 médailles (2 d’or et 2 d’argent par équipe et 3 en individuel dont 2 d’or). Les raisons de cette domination ? Des pêcheurs talentueux certes, mais aussi le résultat d’une organisation et d’une Fédération bien structurée qui forme des compétiteurs dès le plus jeune âge. Sans oublier le sens du partage ! Ces compétiteurs sont très investis, jamais avares d’informations et d’astuces qui peuvent faire la différence.
L'extraterrestre
Sébastien Delcor, le capitaine de l’équipe de France depuis plusieurs années, est reconnu par ses pairs. Surnommé « l’extraterrestre », du fait de ses résultats et de ses qualités techniques, cet Ariégeois plusieurs fois champion de France est un pêcheur très complet. Il excelle dans les pêches en nymphe au fil, qui vont être déterminantes pendant cette épreuve, mais il adore aussi la pêche à vue en lac de montagne. Il sera à l’aise dans les parcours sélectionnés, qu’il connaît parfaitement, particulièrement l’Aude, sa rivière favorite.
L'écrivain
Doublement médaillé lors des derniers championnats du monde (or par équipe et bronze en individuel), Grégoire Juglaret est l’un des piliers de l’équipe, dont il est membre depuis 2009. Les lecteurs de Pêche Mouche le connaissent bien, ils ont le privilège de lire ses excellents articles. Il fait l’unanimité pour son caractère et sa gentillesse, mais aussi pour ses qualités techniques. Il pêche à la mouche depuis l’âge de 9 ans et a débuté la compétition à 11 ans en minime. Cette expérience sera assurément un atout pour nos Bleus ! Si les rivières des Alpes constituent son terrain de jeu favori, sa rivière de cœur reste le Lignon du Forez, où il a fait ses premières armes.
El Bambino
Surnommé « El Bambino », Sébastien Vidal est le second Ariégeois de l’équipe de France, dont il est membre depuis 2015 et avec laquelle il a déjà fait quelques belles campagnes, avec son ami d’enfance Sébastien Delcor. Il pêchera donc « chez lui ». Et ses talents de pêcheur en nymphe à vue en lac de montagne seront aussi un sacré atout, particulièrement dans les lacs du Carlit, qu’il connaît par faitement. C’est un moucheur très complet et un sacré compétiteur, réputé pour son mental d’acier.
Nounours
Avec sa stature imposante d’ancien rugbyman, Lionel Fournier, sur nommé « nounours », a débuté dans la pêche à la mouche il y a une quinzaine d’années dans la rivière Aude. Il ne sera pas dépaysé en juin prochain ! Il intègre la D1 nationale en 2016 et remporte le titre de champion de France en 2018, année pendant laquelle il passe en équipe de France pour le championnat d’Europe où la France reviendra avec la médaille d’argent. Capitaine de l’équipe de France lors du dernier championnat d’Europe, il remporte deux médailles d’or, par équipe et en individuel. Il est réputé pour la pêche au worm, mouches imitant des vers de terre.
Le plus jeune
Pierre Kuntz est le benjamin de l’équipe. Doublement titré lors du dernier championnat du monde, médaille d’or par équipe et en individuel, il prouve que la valeur n’attend pas le nombre des années ! Il pêche à la mouche depuis l’âge de 10 ans et a fait ses premiers pas sur la Dordogne, puis sur la Bruche en Alsace et les Dranses en Haute Savoie. Formé par le Club mouche de la vallée de la Thur, il débute la compétition en 2011 à l’âge de 16 ans. Il gravit les échelons et après l’équipe de France jeune, il intègre l’équipe sénior en 2016. Il adore la pêche en mouche sèche, qu’il pratique dès qu’il le peut, mais maîtrise évidemment toutes les approches.
Sacré palmarès
Après celui du retraité Pascal Cognard, Julien Daguillanes présente le plus beau palmarès individuel international, avec deux médailles d’or et une en argent, sans oublier la quinzaine remportée par équipe. D’abord formé par son père, bien connu dans le monde de la compétition, ce Haut Pyrénéen, qui a débuté la mouche à l’âge de 9 ans et la compétition à 11 ans, fait l’unanimité pour sa gentillesse et sa simplicité. Au bord de l’eau, il impressionne par son calme et sa maîtrise gestuelle. Moucheur polyvalent, il adore les pêches fines et la mouche sèche. Mais il maîtrise également parfaitement les techniques modernes de la nymphe au fil.
La Commission nationale mouche
Présidée par Jacky Bourdin, la Commission nationale sportive mouche est une des composantes de la Fédération française des pêches sportives. Ses missions consistent à fédérer les 59 clubs affiliés et à organiser les championnats de France (senior, jeunes, féminin et montage de mouche), mais aussi à promouvoir la pêche à la mouche. Elle comprend cinq pôles : France, championnats nationaux, formation, loisir et environnement, qui sont autant de domaines dans lesquels elle œuvre et s’investissent ses membres.