La Pêche et les Poissons de septembre 2025 est en kiosque. Les abonnés l’ont reçu et en voici l’éditorial de Bill François.
Nouvelles tendances, ou retour aux sources ?
Être à la pointe des nouveautés, tout en garantissant la continuité des traditions que l’on aime tant, telle est la difficile mission de notre magazine. Concilier l’ancien et le nouveau, l’intemporel et la mode du moment.
Ce paradoxe est celui de la pêche en elle-même. D’un côté c’est un loisir authentique, primitif même, le plus naturel qui soit, déjà pratiqué par nos ancêtres préhistoriques – et l’on aime tous cet aspect épuré et simple, un bout de fil et les pieds dans l’eau.
Mais d’un autre côté, le pêcheur aime quand même prendre du poisson. Et des gros. Et beaucoup. En même temps que l’attrait du naturel, nous sommes donc soumis à une tentation de modernité. On veut le leurre le plus efficace, le meilleur sondeur, la technologie « qui fait la différence »…
Et en même temps, dès qu’on est trop moderne, c’est vu comme de la triche, une dérive technique, trop efficace. On est constamment tiraillés entre efficacité et retour aux sources, à tel point que certaines techniques comme la mouche semblent façonnées par cette dichotomie.
Pêcher à la mouche est sans nul doute une manière de rendre la pêche difficile, dans une quête d’authenticité du geste (la même truite qu’on s’évertue à leurrer sur un bout de plume prendrait sans sourciller le moindre ver de terre), mais même dans ce cadre, on recherche les soies les plus performantes, cannes hi-tech etc.
C’est étrange, c’est contradictoire, incohérent même, mais il faut assumer cette part de contradiction. C’est aussi elle qui fait le sel de la pêche, un loisir avant tout humain ! Et l’humain est pétri de contradictions…
Dans ce magazine, nous tenterons donc un subtil dosage entre traditions et modernités.
Vous découvrirez nombre de nouveautés, comme un leurre de surface innovant pour pêcher à l’ultraléger, ou encore des approches pour faire face aux brochets suréduqués des parcours no-kill… mais retrouverez aussi des techniques classiques, voire oubliées – perche au ver ou barbeau au pâté…
Et parmi les sagesses du passé, nous mettrons l’accent sur la plus ancienne d’entre elles, que certains qualifient d’écologique, mais que nos anciens ont pratiqué durant des millénaires sans la nommer : pêcher en harmonie avec un territoire, un patrimoine local, qu’on se transmet en prenant le temps de mieux le comprendre. Thierry Bruand appelle cela le « slow fishing », et nous en expliquera les ressorts, ce qui, nous l’espérons, vous permettra de prendre du plaisir au bord de l’eau près de chez vous, en redécouvrant des spots oubliés.
Un utile retour aux sources.
