Il faut d’abord éclaircir un peu l’existant. C’est vrai, il peut être interdit de pêcher tout en marchant dans l’eau ! Mais, comme d’habitude, avec quelques nuances. Pour faire simple, les textes, notamment l’article R436-32 du Code de l’environnement, permettent au préfet d’interdire la pêche en marchant dans l’eau. Le représentant de l’État doit indiquer le ou les cours d’eau (ou plans d’eau) concernés.
Des mesures locales
En fait, c’est en fonction des « caractéristiques locales du milieu aquatique ». Le préfet n’interdit pas par lubie ou par principe, il limite lorsqu’il y a un intérêt ou un enjeu écologique derrière. Ce n’est donc jamais une décision générale, dans tout un département, c’est au cas par cas, rivière par rivière. Vous devez connaître la réglementation de l’endroit où vous pratiquez. Cela signifie que si vous changez de département en cours de partie de pêche sans forcément vous en rendre compte, vous pouvez être soumis à une interdiction de marcher dans l’eau ! En soi, le préfet est assez libre pour justifier cette décision, le texte est plutôt large. En réalité, bien souvent, la pêche en pénétrant dans l’eau est prohibée pour préserver la fraie de certains poissons.
Préserver les oeufs
Ainsi, si la reproduction de la truite est normalement terminée à l’ouverture de la première catégorie, celle de l’ombre, elle, n’a pas commencé. La reproduction de ce poisson s’étend en effet sur une période débutant en mars et finissant en juin. C’est donc dans les rivières qui présentent une population d’ombres qu’il est le plus probable de trouver une interdiction de pénétrer dans l’eau en début de saison. Certaines fédérations ont obtenu de la préfecture la fermeture pure et simple de la pêche de cette espèce jusqu’en mai, voire jusqu’en juin. Cela a le mérite d’être clair ! N’est pas prise en compte ici la catégorie de la rivière : première ou deuxième catégorie, qu’importe, l’article cité précédemment n’en parle pas. Si l’on entend souvent parler des risques pour la fraie en première catégorie à l’ouverture, c’est finalement un peu par erreur. Rappelons enfin les peines encourues : une amende de 450 euros peut être adressée au pêcheur qui marche dans l’eau alors que cela est interdit, si l’infraction est commise de jour. De nuit, le texte porte l’amende à 750 euros ! La note peut encore s’alourdir si l’association locale ou la fédération exige le règlement d’une indemnité civile. Enfin, la saisie du matériel reste toujours possible, quelle que soit l’infraction. Restez au sec !