Test de la sonde Mega Live - Humminbird

La technologie d’imagerie instantanée étant déjà disponible chez Garmin (LiveScope) et Lowrance (Active Target), les propriétaires de sondeurs Humminbird l’attendaient avec impatience. Au point que la liste et le temps d’attente pour obtenir cette sonde Mega Live s’allongent, les problèmes de logistique et d’approvisionnement au niveau mondial n’aidant pas. Néanmoins, nous avons pu la tester en conditions de pêche.

Le module mega imaging

Faisons tout d’abord un tour d’horizon des sondeurs Humminbird avec lesquels elle peut s’utiliser. Il faut pour cela qu’ils disposent d’un port Ethernet pour y brancher la sonde et qu’ils soient équipés de la technologie Mega Imaging. On comprend donc que cette imagerie instantanée repose pour ses fréquences sur le module Mega Imaging du sondeur, et travaille autour des 1 200 kHz. Concrètement cela concerne donc la totalité des gammes Apex et Solix ainsi que tous les sondeurs Helix G3 ou G4 avec écran de 8 à 15 pouces équipés du Mega Imaging, Down ou Side, peu importe.

Pas de Black Box

Le premier point notable est que cette sonde n’utilise pas de black box à intercaler entre elle et le sondeur comme c’est le cas chez les fabricants concurrents. C’est en effet le sondeur qui gère l’impulsion et la puissance d’émission. Mais elle dispose tout de même de sa propre alimentation électrique (12V). L’installation est donc bien plus simple. Une mise à jour du sondeur est évidemment nécessaire pour lui ajouter la gestion du Mega Live. Attention à bien télécharger la seconde mise à jour (v 1.150) qui améliore très nettement les performances, et notamment la portée, par rapport à la toute première version.

Trois modes

Comme ses concurrents, la Mega Live peut se fixer sur l’arbre du moteur électrique ou sur une perche et offre trois modes d’orientation principaux : Down (vers le bas, pour la verticale), Forward (vers l’avant et le bas, pour la pêche à distance) et Landscape (mode panoramique pour une vision large et horizontale des postes). À noter qu’il existe plusieurs crans d’inclinaison pour le mode Landscape, lequel s’obtient en plaçant la sonde à l’horizontale via un système de charnière ingénieux et a priori robuste. Enfin, la sonde, qui est assez grosse, est équipée d’un capteur thermique pour la température et de deux contacts qui l’arrêtent quand on la sort de l’eau, ce qui évite de la faire claquer à sec au risque de la détériorer.

Clarté et contraste

Passons à la qualité de l’imagerie. J’avoue que j’avais une petite appréhension pour avoir préalablement visionné des vidéos promotionnelles sur le Net, qui donnaient l’impression d’une image assez grossière. J’ai été rassuré sur ce point dès les premiers essais, c’est nettement mieux, plus fin et détaillé que ce que laissaient entrevoir ces vidéos, très certainement enregistrées avec la première version du logiciel. L’image est particulièrement claire, très contrastée et sans effet de halo, parasites ni grain, du moins tant qu’on ne pousse pas trop la sensibilité. En mode verticale, on peut suivre son leurre sans difficulté et voir les poissons monter. La séparation des cibles est bonne, le leurre ne se confond pas avec un poisson trop proche. On retrouve ce phénomène avec le mode Landscape (panoramique). L’image des structures est « dure » et un peu hachée, mais ça fait le job qui est de nous informer sur la nature du fond à l’avant du bateau. Ce mode est certes assez peu employé par la plupart des pêcheurs, faute de bien en comprendre l’intérêt. Il est en fait intéressant dans des eaux de profondeur moyenne, s’utilisant de préférence à l’arrêt, pour donner une idée de la configuration du poste devant la sonde. On peut voir les poissons se déplacer et lancer dans leur direction. Il permet également de surveiller son leurre quand on pêche à la traîne et de voir un poisson s’en approcher.

Vers l’avant

Le mode Forward, enfin, est assez identique au mode Down mais avec une orientation vers l’avant qui permet de voir des structures et poissons situés assez loin devant et dans l’axe du faisceau. On a la distance et la direction, on peut donc lancer à proximité du poisson sans l’effrayer avec le bateau. C’est de toute évidence dans ce mode que la der- nière mise à jour apporte tout son potentiel, l’ancienne souffrant d’un manque de portée au-delà de 15 m. Problème corrigé donc, on peut suivre son leurre à partir de 20-25 m ce qui correspond grosso modo à des distances de lancer ordinaires. Un beau poisson apparaîtra aussi à 30-40 m, mais il faudra le pêcher à l’estime, détecter son leurre à cette distance devenant très aléatoire.