Rouler en toute sécurité, en respectant celle des autres, sur l’autoroute à 110km/h tombe sous le sens – se faire doubler par la roue de sa remorque est un moment angoissant, croyez-moi sur parole ! Au-delà de cela, avec une remorque bien entretenue, vous vous éviterez tout un tas de petits tracas lors de la mise à l’eau ou de la remise en route au printemps, sans compter que sa durée de vie sera allongée. Les remorques subissent des contraintes dont la plus sévère est son immersion partielle régulière. Les aciers galvanisés et les boulons de tout poil finissent par rouiller. Tous ceux qui sont accessibles peuvent donc être démontés et graissés. L’achat d’une pompe à graisse, si vous n’en avez pas, est une idée intéressante, car elle vous servira sur plusieurs points de révision de votre remorque mais également dans d’autres chantiers.
Roue jockey et tête « de lapin »
La roue jockey peut également être entièrement démontée et graissée. Il suffit de la dévisser complètement pour la séparer en deux parties. La longue vis sans fin qui permet de monter ou de descendre la remorque apparaît. Elle doit être soigneusement graissée sur toute sa longueur. La tête « de lapin » ou tête d’attelage est la partie qui relie votre remorque à l’attelage de votre voiture. Autant dire que c’est une pièce essentielle qui ne doit pas lâcher… Il faut bien sûr éviter tous les points de rouille en la graissant régulièrement, mais pas trop au point de la transformer en savonnette ! Le mécanisme qui la bloque en position fermée doit être opérationnel et bien se « clipser » ! En cas de doute, n’hésitez pas à la montrer à un spécialiste ou à la changer. Il existe des cadenas d’attelage qui peuvent rester en place lors des déplacements et qui offrent ainsi une sécurité supplémentaire en évitant que la tête sorte de la boule d’attelage. Sur les remorques freinées, vous trouverez de part et d’autre de la tête de lapin, sur le dessus ou sur les côtés du timon, des emplacements qui vous permettront de venir graisser l’amortisseur qui entraîne le freinage (lorsque vous freinez, l’amortisseur se comprime et vient tendre le câble de frein de la remorque). Ces points conçus par le constructeur nécessitent une pompe à graisse avec un embout adéquat. Je vous conseille de ne pas utiliser les freins de la remorque lors des longues immobilisations au risque de les bloquer. Préférez des cales si besoin, tout aussi efficaces, qui éviteront que vos freins restent collés au tambour.
En hauteur
Pour aller plus loin, il vous faudra ensuite mettre votre remorque sur cale ou mieux (plus sécurisée), sur chandelle à crémaillère, en utilisant un cric. C’est un petit investissement bien utile qui vous permettra d’ailleurs de laisser votre remorque en hauteur durant tout l’hivernage (avec le bateau dessus !). En effet, en ne laissant pas vos roulements immobiles sous pression, vous leur garantirez une espérance de vie bien plus longue… Une fois en hauteur, il est facile de vérifier l’état de santé des roulements. Faites tourner votre roue. Si vous entendez un bruit sourd, ce n’est pas très bon signe. En bloquant la roue, vous pouvez ensuite essayer de la faire bouger latéralement. S’il y a du jeu, alors il est sûrement temps de changer les roulements. Deux possibilités s’offrent à vous : passer par un professionnel ou les changer vous-même. La première option est bien sûr la plus onéreuse. Sachez qu’il est facile de changer soi-même les roulements. Un arrache moyeu coûte une dizaine d’euros et les roulements en eux-mêmes ne dépassent pas quelques euros. Avec des pinces, des clés à cliquet et un bon tuto sur Internet, c’est vraiment simple à faire. Et bien plus économique que le passage au garage ! En gros, il suffit de démonter la roue puis d’enlever le capot protecteur qui donne accès au roulement. Enlevez au préalable le circlip qui maintient le roulement à sa place. Tapez ensuite doucement derrière le moyeu pour le faire sortir. Si le moyeu est grippé sur l’axe, utilisez l’arrache moyeu. Enlevez ensuite le roulement du moyeu à l’aide d’un marteau et d’une cale (clé à douille d’un diamètre juste inférieur). Vous pouvez mesurer votre roulement pour le commander sur Internet ou l’emmener directement chez un vendeur de pièces détachées auto pour le changer à l’identique. Rentrez en force le roulement neuf dans son logement à l’aide de votre cale (vous pouvez le passer au congélateur une petite heure afin de favoriser sa constriction). Enfoncez-le jusqu’à la gorge qui vous permettra de remettre le circlip. L’ensemble roulement moyeu est ensuite revissé sur l’essieu. Le tour est joué.
Du côté des freins
Revenons ensuite à nos freins qui sont inévitablement des modèles à tambour. Si vous êtes bricoleur, vous pouvez les démonter pour les réviser. La garniture des freins (la partie qui vient mettre sous pression le tambour) doit être propre. Les freins sont systématiquement immergés lors de la mise à l’eau, de la rouille peut donc apparaître. Une brosse métallique puis du gros papier de verre permettent de « refaire une santé » à vos garnitures. Le tambour, quant à lui, doit être décrassé. Il peut être nettoyé et dégraissé avec de l’acétone ou, mieux, du vinaigre blanc, voire du bicarbonate de soude mélangé à un peu d’eau. Le treuil est également un point sensible de la remorque. J’ai pour habitude de le noyer au DW-40 qui fait office de dégraissant, de lubrifiant et de dispersant d’eau (le produit magique pour résumer). Il sera ainsi pleinement opérationnel à la première mise à l’eau en évitant la formation de tous les points de rouille. Enfin, pour finir le boulot, il reste à jeter un œil à la partie électrique de votre remorque. La prise, qui se branche sur votre voiture, est souvent oxydée. Un bon coup de brosse et de DW-40 réglera le problème. Côté feu, la plupart des remorques modernes sont équipées de led étanches, mais si vous avez encore l’ancien système, une petite vérification des voyants ne fera pas de mal et permettra de changer éventuellement une ampoule défectueuse, un coup de bombe magique chassera l’humidité. Jetez quand même un œil aux pneus pour vérifier l’usure (il arrive que les pneus de remorque se craquèlent) et vérifiez l’état de pression de la roue de secours. Vous êtes reparti pour un tour. Il n’y a plus qu’à attendre le départ pour de nouvelles aventures !