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Carnassiers à la mouche : les stratégies de l'hiver

La pêche des carnassiers en hiver est plus facile qu’il n’y paraît. Perches, sandres et brochets se concentrent sur certains secteurs, là où les poissons fourrage se rassemblent. Les chasses ne sont pas toujours spectaculaires, mais dans les profondeurs, les attaques et les touches lourdes sont souvent nombreuses…

La saison froide, un carnassier réagit fort bien à la mouche : la perche. Et comme la chance est avec nous, ce sont souvent les plus grosses qui adorent nos streamers, sans doute parce qu’elles sont peu sollicitées de cette manière. Je connais quelques secteurs en rivière de seconde catégorie qui recèlent de beaux spécimens. C’est encore mieux si l’eau est haute car les perches qui suivent le fretin à la trace ne se tiennent pas loin des berges. Les meilleurs secteurs sont ceux où la rivière forme une grande lône où gardons, rotengles et ablettes se rassemblent en bancs compacts. Si plusieurs arbres morts sont tombés dans la rivière, vous aurez là un super poste à perches mais aussi à brochets.

Les belles perches sont plutôt un adversaire facile pour le pêcheur à la mouche.
Crédit photo : Herlé Hamon

Du bord ou en bateau

Abordez le poste en entrant doucement dans l’eau afin de dégager votre lancer. Vous allez devoir lancer votre streamer vers la zone profonde marquée de remous. Je vous conseille une soie à pointe plongeante type S3, afin de peigner rapidement la zone. Si l’eau est piquée, montez un streamer « chartreuse » de taille 4 ou 6, en fibre ou en lapin, la mouche doit être très mobile et onduler dans le courant même lorsque vous marquez des pauses. Rien au premier lancer, c’est normal, il faut insister encore et lancer en éventail. La mouche plonge tout près des bois morts, je laisse descendre un peu et je strippe régulièrement. Une lourde touche fait soudain plier ma canne. Coups de tête sournois, blocage dans les obstacles, tout y passe mais je parviens tout de même à faire monter en surface une belle zébrée de 800 g. Je prends mon temps pour relâcher cette perche un peu plus loin avant de revenir tranquillement sur le secteur. En effet les percidés ont la fâcheuse tendance à communiquer vite entre eux et rendre sa liberté à une capture sur un bon coin revient très souvent à casser irrémédiablement le coup. Si vous pêchez en bateau, une soie plongeante complète sera plus pratique. Les intermédiaires fast et les S3 seront encore une fois vos meilleures alternatives. En hiver, pêchez plutôt lentement, c’est souvent le secret d’une pêche réussie !

À la mouche les carnassiers sont peu sollicités et bien souvent les touches sont assez nombreuses.
Crédit photo : Herlé Hamon

Trouver les cassures

Concernant le sandre, l’approche est différente et il faut toujours garder à l’esprit que ce poisson déteste cordialement la lumière du jour. À l’exception des périodes de grosses crues qui teintent les eaux des rivières et des gravières communicantes, il sera inutile de le chercher en pleine journée dans une eau cristalline. Sortez par temps gris, avec une bonne couverture nuageuse et un peu de pluie, c’est souvent dans ces conditions que les sandres se mettent en chasse. En grande rivière, si les niveaux sont hauts, il faudra prospecter les retournes, les amortis et surtout les zones de cassures qui sont de loin les meilleures positions de ce poisson lunatique. En lac, rechercher les zones où les poissons blancs se rassemblent, les sandres vont suivre eux aussi les bancs de petits poissons.

Prendre un sandre à la mouche, été comme hiver, nécessite bien souvent de trouver les postes de cassures, où ce percidé chasse en profondeur.
Crédit photo : Laurent Guillermin

Côté mouches, que vous pêchiez du bord ou en bateau, les bons résultats s’obtiennent avec des soies très plongeantes qui permettent de faire évoluer au raz du fond des streamers de type boobies ou razzlers, qui à chaque arrêt dans la récupération vont remonter de manière verticale dans la couche d’eau. Plus votre bas de ligne est court, plus le streamer va rester près du fond. Il faudra trouver la bonne longueur. Une pointe en 28 centièmes fluorocarbone d’un mètre, reliée boucle dans boucle à la pointe de votre soie est bien souvent suffisante ! Si de grosses concentrations de gardons et de rotengles sont rassemblées dans une anse peu profonde battue par le vent, une soie S3 et un streamer type woolly bugger non lesté, noir ou jaune fluo pourrait bien donner d’excellents résultats. Tricoter très lentement votre soie, les touches seront normalement lourdes avec le sandre mais je vous conseille de ferrer au moindre blocage suspect, on ne sait jamais avec ce diable de poisson ! Bien souvent les gros sandres font des touches qui passeraient presque inaperçues au novice. Si vous ressentez une sensation de lourdeur, un blocage de la ligne ou un arrêt, il faudra ferrer. S’il est certain que le sandre est recherché avec de nombreuses méthodes de pêche, celle à la mouche a un énorme avantage, elle est très peu pratiquée sur ce poisson et il n’y a donc pas encore de phénomène d’accoutumance…

Misez sur des streamers colorés pour pêcher les eaux teintées !
Crédit photo : Herlé Hamon

Le maître

Même depuis l’arrivée du silure, le brochet reste le maître de nos eaux françaises. En hiver, il affectionne tout particulièrement les restes de roselières, et d’herbiers, ainsi que les zones de profondeur moyenne où il patrouille à la recherche d’un gardon ou d’une perche isolée. Les gros brochets ne se pêchent qu’avec des soies de 8 minimum (pour les plus petits streamers) et plus souvent en 9 ou 10. Il faut garder à l’esprit qu’il faudra parfois expédier un bon 6 ou 7/0 à bonne distance. Non que cette pratique soit une question de force mais l’utilisation de grandes mouches qui seront les seules à faire bouger autre chose que des « sifflets » est absolument indispensable si l’on veut réussir. La stratégie consiste surtout à chercher les secteurs les plus favorables afin d’y présenter un grand streamer. La traque du brochet à la mouche doit se faire poste à poste dans les recoins les plus favorables. Côté météo un temps légèrement pluvieux avec quelques vaguelettes me semblent le plus favorable mais avec les brochets tout est possible. Ce poisson dispose d’une ligne latérale hypersensible qui lui permet de détecter de très loin la présence de ses proies. Peu de poissons sont autant « taillés » pour la vitesse que celui-ci et je peux vous assurer qu’à partir d’un bon mètre, le combat avec un brochet sur une canne à mouche est haut en couleur. Un bec à l’affût laissera passer votre streamer, si la cadence est trop rapide. Il y a certains jours où les brochets suivent nos mouches jusque dans nos pieds, ces journées sont rarement bonnes car on fait bouger beaucoup de poissons sans en prendre un seul. C’est pour cette raison que je préfère les journées plutôt froides et couvertes, il me semble que les brochets prennent mieux la mouche. Du bord, il faudra chercher les zones favorables où le courant est ralenti, en bateau ou en float-tube, comme quand on pêche au leurre, j’ai une préférence pour la pêche en dérive avec une soie S3 ou S5 et une recherche en pleine eau. Dans les eaux claires, préférez de grands streamers bleus, dans celles teintées, le rose mais aussi le jaune et le blanc donnent d’excellents résultats.

Les journées où le plafond est bas, sont souvent les meilleures comme le prouve ce pêcheur en wading.
Crédit photo : Herlé Hamon

Soyez bien équipé

  • Perche : Canne 9 ou 10’ soie de 6. Soie flottante, intermédiaire et S3. Moulinet à cassettes avec plusieurs bobines. Bas de ligne de 20 à 25 centièmes. Mouches taille 8 à 4. Imitation d’alevins. Coloris noir, chartreuse, blanc.
  • Sandre : Canne de 9’6 ou 10 pieds soie de 7. Plutôt tactile en pointe. Soie S3 à S8. Moulinet à cassettes avec plusieurs bobines. Bas de ligne de 25 à 30 centièmes. Mouches taille 6 à 1/0. Boobies, razzlers, gurglers, clouser minnow, woolly bugger. Coloris noir, chartreuse, blanc.
  • Brochet : Canne 8’6 ou 9 pieds soie de 8 à 10 suivant la taille des mouches. Soie intermédiaire à S5. Moulinet large arbor avec un bon frein. Bas de ligne de 60 à 80 centièmes. Terminaison en kevlar utile. Mouche taille 2/0 à 7/0. Streamers en fibres. Coloris blanc, jaune, rose, bleu.

Deux cannes montées et un petit choix de streamers vous permettront de tenter perches, sandres et brochets.
Crédit photo : Laurent Guillermin

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